Sam 6 Déc - 0:34
HRP : Désolé du retard, dis moi si quelque chose ne te va pas surtout !
J'adore les histoires qui finissent bien.
Parce qu'au fond, à la Congrégation, tout finit toujours bien, merveilleusement bien, avec des pépites dans les yeux et des bonbons à la sortie. Tout est rose, miraculeux, si brillant... Et comme je suis le directeur de la Congré, je dois forcément aimer ça.
Ben non. Je déteste, j'exècre quand les choses finissent pour le mieux. Parce que le "bien", on connaît pas ici. Si quelque chose semble bien finir c'est qu'on a légèrement oublié quelques cadavres sur le côté, qu'on trouvera deux jours plus tard. Non pas que les cadavres me révulsent plus que ça, je trouve même leur mise en scène toujours plus originale de la part des créannes d'ailleurs (qui commencent à devenir de vraies meurtrières en série pour certaines va falloir que je m'y penche), non ce qui me dérange dans les cadavres c'est la paperasse. Le nom de mademoiselle (ça s'écrit avec un K, pas un C, et là il y a deux L et blablabla...), les vêtements du monsieur à répertorier, toujours mentir sur la mort et supporter les gros yeux de Renzo qui doit les accompagner aux Enfers (faudrait qu'il apprenne à se détacher un peu de ses sentiments, après tant d'années il devrait pourtant savoir faire, bien que ce soit un amateur total).
C'est pour ça que je suis sorti, un peu. Ma dernière sortie date du port, où il faisait déjà froid, alors vous imaginez même pas ce que c'est maintenant je vous jure. J'aime pas quand il fait froid. Quand il fait chaud non plus quoique. Non, si je suis sorti c'est juste pour échapper aux dossiers, ne croyez rien d'autre.
Je fais quelques pas. Pourquoi les collines d'ailleurs ? Comme si marcher n'était pas assez fatigant comme ça... Je me prends les pieds dans une herbe un peu trop haute. Je soupire. Je ne vais pas me mettre à grogner comme cet affreux zombie, tout de même ! Non, je soupire juste. Ça devrait être interdit des herbes folles aussi hautes. En plus il y a du vent, je devrai déclarer que raser cette colline est d'intérêt publique.
J'atteins ce qui semble être le sommet de la plus petite. On voit les toits de Stockholm c'est drôle. Quelle ville... Transformée. Si on pense à son histoire, que diraient les historiens si ils savaient ce que cette ville est aujourd'hui ?Rien, probablement, ils n'y croiraient pas.
Un petit rire m'échappe. Pardon, c'était plus fort que moi. Cette ville, ce tapis de maison, tout ça n'est qu'une foutue illusion. Cette ville n'existe plus depuis longtemps. Un parlement ? Quel parlement ? Ici ce sont les Dieux, les Créannes, les Missionnaires et même les médiums qui font la loi, les politiques ne sont plus rien.
Quel triste monde... Je rigole. Ironie. Car d'après les divinités qui nous dirigent il n'a jamais été plus triste et moche (et que je ne suis évidemment pas de leur avis). Pff, stupides créatures. Vous pensez encore à Sumer alors qu'ici, sous vos yeux se déroule la construction d'une ville temple ? Ridicules. Vous êtes ridicules, mais bon c'est pas comme si c'était nouveau.
Je regarde la mer. Faudrait que j'aille faire un tour à New York. Pourquoi ? Je sais pas, ça fait longtemps que j'y suis pas allé? C'est nul comme ville, soyons clairs que le bruit, l'odeur et tout le reste m’écœurent profondément, mais il faudra que j'y retourne, un jour. A m'entendre penser on croirait que je suis maso... Quoique, de toutes façons ces foutus créatures me laisseront jamais me déplacer jusque là...
Tiens, il est quelle heure au fait ? 14h, le début de mon cours d'histoire des civilisation pour la classe humains-médiums. Bof tant pis, ils rattraperont. Oui, ils rattraperont un cours que je ne leur ai pas fait, ça vous dérange ? J'ai envie de rester là en fait...
Un bourrasque m'arrive en plein dans la figure, une bourrasque et son air marin absolument indigeste. Je serre les dents. Ça m'a décoiffé. Sérieusement ? Je fais demi tour d'un pas avenant. Tu vas voir Enlil, tes missionnaires vont morfler cet après midi pour cette petite vanne pourrie.
Je commence à descendre la colline lorsque je sens une aura. Faible encore. Une créanne ? Chercherais-tu à me soudoyer avec un peu de distraction, pour te faire pardonner ? Elle a intérêt à être résistante, je ne suis pas vraiment d'humeur... Je ne suis jamais d'humeur, de toutes manières.