Sam 24 Jan - 16:05
Avril Pinkman était assise, ou plus exactement affalée sur le sol de son appartement, une grande bache recouvrait la quasi intégralité de celui ci. Et elle n'avait pas
encore décidé de commencer à découper des gens en petit morceau, la jeune femme devait l'admettre, elle avait besoin d'argent, et pour une raison qui lui était inconnue, ses dernières toiles s'étaient bien vendues, ce qui lui avait permis de vivre tranquillement quelques temps. Elle n'aimait pas l'idée de vendre son art, c'était un peu comme céder à la société de consommation qu'elle n'appréciait pas vraiment. Or, Avril n'avait pas encore réellement réfléchi à un mode de vie qui lui permettrait de vivre sans argent, et l'idée de quitter définitivement la civilisation n'était pas vraiment envisageable.
Alors elle écrivait diffèrentes idées, gribouillait des toiles, feuilletait distraitement quelques anciennes idées, et elle peignait, arrachait ce qu'elle avait fait et recommençait. Un jour, l'un de ses professeurs lui avait dit que l'inspiration n'existait pas, que toute production, meme artistique était le fruit d'un travail acharné.
Or, sans inspiration comment trouvait t'on l'envie de se mettre au travail se demandait Pinkman. Cette question était aujourd'hui sans réponse, comme beaucoup les artistes, notre protagoniste pouvait rester des semaines sans rien produire, puis soudain peindre cinq ou six toiles d'affilée, parfois l'inspiration venait d'un seul coup, comme la neige un soir d'Hiver, de temps à autre l'artiste trouvait une idée dans les bras d'une amante, ou sous l'emprise d'une ou plusieurs substance plus ou moins légale. Mais aujourd'hui c'était le vide, c'était ennui, c'était une misère créative, aucune idée ne traversait son esprit pourtant riche, ce qui avait le don d'énerver Avril. Alors, elle sortit, elle sentait encore la peinture, comme si ce parfum avait pénétré jusqu'aux moindres fibres de son corps, non content d'avoir eu son esprit.
Sans trop savoir pourquoi, la jeune femme se retrouva devant un bar. Et là, ce ne fut pas l'inspiration qui vint la trouver, mais une bouteille en verre qui explosa à deux centimètres d'elle, un éclat lui fit une éraflure. Elle entendit une voix demander si elle était blessé. La jeune femme releva la tête, histoire de voir le visage du propriétaire du fameux objet. Donc, celui qui avait faillit l’assassiner avait un air hirsute, dans le genre "Il est 19h du matin je viens de me réveiller". Pourquoi aller à la rencontre d'un jeune homme probablement fort maladroit me direz vous ? Celui ci dégageait une sorte d'aura étrange, ce n'était pas la première fois qu'Avril ressentait cela à Stockholm, cette ville était de toute façon différente des autres villes. Alors, une fois armée d'une canette de bière, l'artiste se retrouva face au fameux jeune homme.
-Hey mec j'me demandais t'es un putain de serial killer qui tue des gens en jetant des bouteilles du haut du toit ou t'es juste un peu con? Après cette déclaration pleine de tact, de politesse et de gentillesse, la jeune femme commença à boire sa bière, elle n'allait tout de même pas payer un verre à un type qui avait failli l'envoyer à l’hôpital. Actuellement, elle avait encore un peu de peinture dans les cheveux, et la magnifique odeur qui allait avec, sans parler de son air fatigué et de son absence total de maquillage ou autre chose utile pour ressembler à quelque chose, mais après tout, qu'attendait t'elle à part l'inspiration?