Je vais finir endettée...

Jeu 9 Avr - 19:54

Ça fait quelques jours que nous sommes arrivés en Inde. Une fois rentrés à Southampton, il avait fallu trois semaines pour obtenir les papiers nécessaires à rentrer dans ce pays. Trois semaines. Ça fait que je traine sur cette mission depuis plus d’un mois. Bon, l’avantage de ces trois semaines est que j’ai eut le temps de mettre au point ce que je devais faire une fois sur place. Un collier ayant appartenu à une femme royale ? Ce genre de choses ça doit être exposé dans des musées non ? Alors j’ai prévu de visiter les musées de la ville.

Nous sommes en train d’en visiter un, là. Max est émerveillé devant tout ce qu’il voit, Emily est super blasée, et Arthur entre les deux. C’est bien c’est bien, les membres de ce petit groupe se complètent. Moi, en attendant, j’arpente les couloirs, la photo qui était dans le coffre à la main, cherchant désespérément un bijou ressemblant de près ou de loin à ce que je cherchais.

Je regarde d’un œil vide et fatigué (décalage horaire oblige) vers une vitrine, dont je n’arrive pas à comprendre le contenu tellement mon cerveau me sort par l’oreille là –je trouve cette expression super poétique-.

— Hey Lynn ! Tu ne m’avais jamais montré ton tatouage ! fait la voix de Max par-dessus mon épaule.

Hm ? Un tatouage ? Je suis du regard l’index de Max, qui pointe mon poignet. Oh, j’avais oublié ça, le numéro de la chambre de… ah bah non.

Les numéros ont changé. Ah merde, j’avais pas fait gaffe.

— Ça représente quoi ? demande le jeune homme d’un ton curieux.

— Euh…

Emily vient alors me sauver la vie :

— Hey ! Vous faites quoi ? Ohh des chiffres ! C’est quoi ? Une date de naissance ?

— T’as souvent vu des gens nés en 1053 toi ? Arrête de dire des conneries, dit Arthur en jetant un œil à mon poignet.

— Ouais… pas vraiment.

— Tu sais à quoi ça me fait penser ? reprend Max.

— Dis toujours ? fais-je en espérant que son idée ne soit pas trop stupide.

— Un jour, avec Emily on a été dans un musée, et y avait un type qui faisait l’inventaire des objets et y avait pleiiiins de nombres dans sa liste. Après il est parti dans les archives, et il a continué.

Des archives ? Ca ne semble pas trop stupide, pour une fois…
Mais… je ne peux pas y accéder, si ?

* * * *

Plusieurs jours s’écoulent, et pas le moindre accès à de quelconques archives en vue. Mais euuuh comment je vais faire ! Help Enlil ! J’ai pas droit à un séjour illimité en Inde hein !

J’ère dans la rue bondée. Les trois autres en avaient marre de visiter des musées, alors ils sont restés à l’hôtel. Je ne leur en veux pas, moi aussi en fait j’en ai un peu marre. C’est intéressant les musées hein, mais trop c’est trop quoi...

Finalement, je me suis posée sur un banc dans un parc, pensive.
Alors, un homme s’approche de moi et me parle dans un anglais parfait –ah oui, j’avais oublié que l’Inde était une ancienne colonie Britannique…- :

— Bonjour mademoiselle ! Vous êtes une touriste ?

Je me retiens de lui demander si j’ai vraiment une tête à être du coin. Je réponds juste :

— En effet. Pourquoi ?

— Alors, j’ai quelque chose qui pourrait vous intéresser ! Vous souhaitez repartir avec un souvenir extraordinaire ?

Je hausse les épaules. Sauf s’il m’offre le collier que je cherche, sans façon…

— Dites toujours.

— Dans deux jours sera organisée une grande vente aux enchères d’objets d’archives du palais.

Je me redresse. Est-ce que ce monsieur est là par un pur hasard ? Ou mon cher dieu avait-il vraiment décidé de m’aider ? Je crois que je ne le saurai jamais.

— Pourquoi vendez-vous ces objets ?

— Eh bien… ce sont des objets d’une grande valeur, bien sûr… mais ils sont trop banals à vrai dire, et les musées n’en veulent pas. Alors, au lieu qu’ils prennent la poussière dans nos sous-sols, nous pensons qu’il serait bien de les revendre, et avec l’argent récolté de restaurer les objets déjà exposés dans les musées.

— Je vois. C’est où ?

— Dans ce parc-même. Dans deux jours, dès dix heures ! Venez, vous ne serez pas déçue !

Il s’éloigne.

Et là, je comprends que c’est ma seule chance d’avoir ce collier. Mais je comprends aussi que je vais finir endettée à cause de mon dieu. Une vente aux enchères ! Et je dois acheter un collier que je suppose en or ou en argent, avec des pierres précieuses ! Déjà que j’ai plus de sous à cause du billet d’avion Angleterre/Inde… ! JE SUIS PAUVREUUUUH ! Je vais être endettée ! Bon OK il me reste un peu d’argent. Mais bon, je le garde pour m’acheter un paquet de pâtes pour la fin du mois.

Enfin bon, je suppose que j’ai pas le choix, encore une fois.

Ven 10 Avr - 18:17

Deux jours plus tard, je me rends donc dans le parc, avec Emily qui a voulu venir avec moi.

Il y a une foule monstre. Et puis ils sont tous plus grands que moi, alors je n’en vois pas le bout.
Je me pince les lèvres. Il va falloir que je double des gens, parce que sinon je ne verrai jamais si le collier passe. J’espère que peu de gens le voudront, parce que j’ai pas des millions à dépenser hein. J’me suis résignée à ne manger que des pâtes pendant les six prochains mois… J’espère au moins qu’Enlil aura la décence de me payer une glace (message subtil tu vois).

Je m’apprête à avancer, mais Emily me tire en arrière.

— Quoi ? fais-je.

— Ecoute… laisse-moi gérer les enchères. Dis-moi juste quel est l’objet dont tu as besoin.

Je hausse un sourcil.

— Pourquoi tu devrais payer pour ma…euh…

Mes mots restent bloqués. J’ai failli dire « ma mission ». Oups.

Je me rattrape comme je peux :

— …un caprice de petite fille ?

Je n’aime pas me rabaisser. Je déteeeesteuuuh !

Elle m’adresse un sourire :

— Pas la peine de chercher tes mots, je sais que ce n’est pas un caprice. Tu es en mission pour ton dieu, n’est-ce pas ?

Je sens mon visage pâlir et mon cœur louper un battement.

— Comment… ?

— Je suis médium depuis toujours, et j’ai déjà croisé des gens comme toi qui cherchaient éperdument quelque chose sans avoir de vraie raison valable, ou « pour des potes ». Enfin bref… toujours est-il que je vais t’aider.

— Mais je…

— Ta gueule.

Tant de délicatesse en cette fille… je l’aime bien, huhu.

J’arrive à négocier pour payer au moins le tiers (elle n’a même pas voulu pour la moitié…) … bon bah au fait je mangerai des pâtes pendant juste quatre mois, c’est un progrès déjà.
Finalement elle me prend par le poignet, et me tire vers la foule.

— Pardon… excusez-moi… pardon…
On marche sur des pieds de temps en temps. Mais finalement, on arrive au premier rang. Les enchères avaient déjà commencé, ils débattaient sur le prix d’un vase à motif.
Pendant une heure, ils vendent des objets qui ne m’intéressent pas. Très jolis hein, mais je doute que le personnel de l’hôtel de Stockholm me laisse rentrer avec ces rideaux. A moins que je ne les offre à petit panda, ahah !

Finalement, je me mets à compter les oiseaux dans le ciel. Faut bien s’occuper au bout d’un moment…
Un…
Deux…

— …enfin, mesdames et messieurs ! Notre plus belle pièce ! Admirez ce médaillon !

Je baisse les yeux. Le présentateur tient un collier à la main.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. J’ai tellement regardé la photo du coffre que je le reconnaitrais entre mille, même avec l’apparition soudaine des couleurs.
Emily a dû remarquer l’expression de mon visage, puisque je l’entends dire « laisse-moi faire ».
Elle commence à négocier. Les prix montent haut, très haut. Il y a un monsieur qui renchérit tout le temps, ce qui commence à agacer Emily. Têtue, elle finit pat balancer un prix monstrueusement élevé. Tellement que je ne peux pas empêcher ce gémissement de sortir de ma gorge. Un tiers de la somme ? Ah bah en fait je vais manger des pâtes pendant huit mois. L’homme baisse alors la main, le visage pâle. Un silence lourd s’était abattu sur la foule, et les gens regardaient Emily avec des yeux ronds. Finalement, le présentateur reprend :

— Bon, euh… aucune objection ? Eh bien, adjugé vendu !

Emily règle les papiers, puis on sort de la foule, le collier à la main.

— Mais t’es complètement malade ! fais-je d’une voix aiguë.

— T’inquièèèèèètes ! C’est pas un problème.

On reprend le chemin de l’hôtel. Je passe l’intégralité du trajet à la remercier. En fait, vers la fin je disais « merci merci merci merci » plus pour l’emmerder, parce que je pense qu’elle a envie de m’encastrer dans le mur là, huhu.

* * * *

Je m’isole dans la chambre d’hôtel, le collier que je venais de trouver dans la main, le coffre en métal et le médaillon du Titanic posés sur mon lit.

Que dois-je faire maintenant ?

Sam 11 Avr - 15:16

C'était un petit hotel. Rien de merveilleux. Rien de très digne. Rien d'extraordinaire. Rien qui ne donne vraiment envie en fait. Au second étage du bâtiment, la petite porte à la peinture quelques peu écaillaillée donnait sur une chambre particulièrement basique. Là, sur le lit, assise comme une insupportable enfant sage la gamine aux cheveux blonds attendaient pensive. Insupportable, oui. Le planché grinça. Les rideaux à la fenêtre commencèrent à danser. La porte de la salle de bain claqua soudainement et un froid presque glacial entreprit de combler la pièce. Le vent s'intensifia dans la petite chambre faisant alors tomber les objets. Une sorte de brouillard commença à investir le sol. Un forme se dessina et un magnifique homme arriva. Un costume sombre qui lui convenait parfaitement, des cheveux d'un couleur étrange et un regard absorbant. Ouais. C'est moi. Je suis badass comme mec et je m'aime. Je suis vraiment trop cool. Et cette fille est vraiment stupide et incapable de se débrouiller seule.

Je m'avance vers elle. Elle a le collier. Je ne peux pas lui reprocher. Même si je pensais qu'elle aurait plus de mal à se le procurer. Ce n'est vraiment pas drôle qu'elle n'ait pas un peu plus souffert. Cette gamine je vous jure. Elle a trop de chance ça donne envie de la décapiter. Nous dieux nous n'avons pas de chance. On doit s'occuper de ces crétins d'humains ! N'est ce pas là la pire des malchances ? Je peux vous assurer que si ! Non mais c'est vrai qu'est ce que c'est barbant c'est choses là !

Bon concentrons nous sur celle là. Je ne sais pas lequel de ses amis je vais torturer après. On a un gay .. Ca tiendrait de la compagnie à l'autre moucheron d'Ina nan ? Après y'a le médium wueshmoijesuisunmecmaispastrop qui est bourré de fric et puis il y a .. l'imbécile.. Je l'aime bien lui. Je le prendrais bien. Ca me manque de plus avoir de chien à la congrégation. On a bien Renzo mais c'est pas le même trip quand même. A voir ! Là pour le moment je m'occupe de la blonde incapable ! d'un regard je la juge je feigne un sourire et reporte mon attention sur le collier. C'est bien celui que j'avais demandé il n'y a pas de doute. Bon eh bien maintenant à voir si elle est digne d'être mon esclave ! Oui ! Etre esclave ca se mérite ! C'est une honte de croire le contraire. Je fais parvenir le collier jusqu'à moi et l'observe de plus près. Je pousse un soupir et me tourne vers la grosse fourmi laide qui se tient dans cette même pièce.

-Bien. Mais crois tu que je vais offrir ce collier comme ça sans rien.

Ouais je compte offrir ce collier. C'est pas moi qui vais le mettre tout de même ! A qui vais je l'offrir ? Hmm.. je ne sais pas. Une personne intéressante. A une personne qui en recevant ce collier pourrait susciter bon nombre de questions chez les autres. Haha ! Je trouverais !

-Je veux la boîte la plus luxueuses qu'on ait jamais connu. L'intérieur velour n'est pas une option.

La classe ça ne s'achete pas. Ca se fait. Alors ? Montre moi ce dont tu es capable. J'attends.

Sam 11 Avr - 17:12

Mon cher dieu se tient devant moi, et a auparavant tout fait valser dans la pièce. J’espère bien qu’il a l’intention de tout réparer, parce qu’après ça va encore être pour ma pomme. Oh tiens, une pomme ! Ça fait longtemps que je n’en ai pas mangé !

Il me juge de haut. Avec son air hautain. Je n’aime pas ça. Son visage est assez expressif, en fait. C’est du mépris. Du mépris dans ses yeux, dans son expression de manière générale.

Je n’ai pas l’habitude d’être vexée. Enfin d’ailleurs je ne le suis pas. Mais je ne me suis jamais donné autant de mal pour une quelconque cause. Pas même pour mes examens. J’ai failli crever dans l’Atlantique, j’ai presque fait le tour du monde. Je n’attendais pas de la sympathie, mais peut-être au moins une infime forme de reconnaissance. Enfin, après tout nous parlons du Seigneur des Vents, je ne devrais pas trop en demander. A ses yeux je suis juste un esclave de plus.

Il agite les doigts, et le collier vient à lui. Il l’inspecte sous toutes les coutures, probablement histoire de savoir si j’avais récupéré un faux. Mais il semble satisfait. Il prend la parole :

— Bien.

Roh làlà, ce merveilleux compliment ! J’ai presque l’impression que ça lui déchire la gorge de dire ça, vu la tête qu’il fait.

— Mais crois-tu que je vais offrir ce collier comme ça sans rien ? Je veux la boîte la plus luxueuse qu'on ait jamais connue. L'intérieur velours n'est pas une option.

Ah bah oui, je me disais bien qu’il y avait anguille sous roche. Toujours se méfier de l’eau qui dort, comme on dit. Je ne me demande même pas si c’est une blague, j’ai fini par comprendre que ce dieu n’avait aucun sens de l’humour. Ou plutôt, que nous n’avions pas le même sens de l’humour.

J’attends qu’il disparaisse dans un nuage de brume, me laissant encore plantée là, avec une nouvelle mission. Mais il reste là, toujours à me fixer avec son regard glacial. Qu’est-ce qu’il attend au juste ? Il veut me suivre pendant que je dois aller trouver une boîte dans un magasin ? Ou alors il veut que je la fabrique avec les moyens du bord ? Très franchement, j’étais nulle en arts plastiques. Enfin je ne pouvais pas être douée partout huhu… Non mais… il veut que je lui fasse une boîte avec des rideaux et un tiroir en bois ?

C’est un dieu, alors il lit très probablement dans mes pensées, et je suis sûre qu’il se marre intérieurement devant mon incompréhension face à ma tâche. Probablement doit-il estimer que je suis stupide et incapable, parce que lui sait exactement ce que je dois faire.

Je ferme nerveusement les doigts sur la couverture, sous ma main droite.

Sauf que mes doigts se referment également sur une surface dure et à la forme arrondie. Je détache un instant mon regard d’Enlil, et je fronce les sourcils. Qu’est-ce que c’est que ça ?

Je tends le bras et j’attrape le bout de la couverture, pour la soulever. Là où se trouvait ma main quelques secondes auparavant, se trouve… une pomme. J’avance les doigts pour la saisir, mais avant même que je ne l’effleure elle disparait. Je lève des yeux surpris vers le dieu qui attendait toujours, et qui ne semblait pas avoir bougé d’un cheveu. A vrai dire je ne sais même pas s’il a cillé entre temps.

A quoi est-ce qu’il joue, au juste ? Que dois-je comprendre de cela ?

* * * *
ANALEPSE.

C’était un vieux document, trouvé au fin fond d’un livre de la bibliothèque de la Congrégation. Jauni et un peu déchiré, présenté sous forme de tableau. Au-dessus de celui-ci, écrit avec des lettrines, le titre : Pouvoirs accordés aux Missionnaires.

Dans la première colonne, les noms de tous les dieux, écrits avec de l’encre noire. Dans la deuxième, dans la première ligne était écrit « Prêtre-roi », et sur cette même ligne dans la troisième colonne « Emissaire ». En face de chacun des noms des dieux, différents dons selon le rang de la personne.

« Enlil

Télékinésiste. Possibilité de faire léviter des masses. Masse dépendant du niveau du missionnaire.

OU

Inventeur. Création d’objets éphémères d’après l’imagination de la personne. Taille et durée d’existence de l’objet dépendant également du niveau. »

* * * *

Je ferme les yeux le temps que ce souvenir me revienne pleinement. Puis je les entrouvre, juste de manière à voir mes doigts crispés sur le matelas. Je tapote légèrement sur celui-ci en pinçant les lèvres. Sous mes doigts se dessine alors la forme d’une bille, une bille d’un vert éclatant, que je fais rouler dans ma main. Je suis sûre qu’Enlil se tape des barres intérieurement devant l’expression de mon visage. Mais il ne le montre pas.

« Je veux la boîte la plus luxueuse qu'on ait jamais connue. L'intérieur velours n'est pas une option. »

Oh je vois. Môsieur veut du lourd.

Je tape trois fois sur le matelas. En fait, je crois que c’est comme un instinct. Si j’avais été seule à ce moment-là, j’aurais trouvé ça trop classe. Mais avec la présence d’Enlil et de son regard de glace, je me sens presque ridicule.

Sous ma main se dessine une boîte rectangulaire noire. Simple. Mais les bordures sont brodées de fils d’or, qui se rejoignent au centre en formant le dessin de fleur le plus complexe que j’aie jamais vu.

Je disais-je ? Que j’étais nulle en arts plastiques ? Je devrais y retourner maintenant, en fait je suis un génie huhu. C’est rassurant de se dire ça, tiens.

Sam 11 Avr - 22:43

J'ai rarement vu un missionaire aussi.. étrange. Je voulais dire stupide mais je crois que je l'ai déjà dit d'inombrable fois. Non mais sérieusement. C'est quoi ça ? La meuf genre elle pige que dalle ! Eh boloss ! Si je t'ai appelé et que t'es au bout de ta mission y'a de grande chance pour que tu te retrouves avec un petit cadeau hein ?! Nan mais mademoiselle elle a pas l'air de piger. Nan elle est pas à l'ouest elle est bien là hein ! Mais elle comprend pas. Non mais je sais pas si vous vous rendez compte qu'elle comprend pas au point d'attendre que je me casse. Elle est stupide hein ? Si on réfléchie bien une fourmi c'est quand même assez intelligent. Du coup y'a des chances que ca n'en soit pas une ... Aurais je pris en esclavage un cloporte ? On dirait bien. Pff.. La vie de dieu est quand même triste. Bref revenons à nos moutons ! Enfin à notre cloporte quoi !

Ouais c'est ça youpi t'as créé une pomme ! Youpi ! Je te découseille de la bouffer en général ça file des coliques. J'ai cru comprendre que tu es un cloporte coquet et je peux t'assurer que la colique c'est pas le top swag pour un cloporte girly. Parole de dieu ! En plus tu es faible alors j'ose pas imaginer .. Je te jure que si tu crèves et que j'ai fait toute cette mission pour rien je m'arrange personnellement pour que Sheeva s'occupe de toi ! Ersh est trop gentil. Sheeva lui fait trop bien son boulot. C'est pour ça qu'il est aux enfers d'ailleurs ! Une personne presque sympathique. Tu verras un jour. Même si je ne l'espère pas vraiment pour toi. Oh shit ! Je suis en train d'être gentil avec un cloporte ! erk ! C'est répugnant !

Nan mais sérieusement elle est chiante là à mettre trois plombes pour un vulgaire boîte ! Ouais c'est chouette t'as de nouveau joujou ! Allez fait ta boiboite et comme ça je peux vraiment me casser ! Non parce que c'est pas que c'est chiant d'attendre et t'écouter penser mais .. Mais si carément en fait ! Tu es désepérente comme fille. Allez bouge toi un peu le popotin et fait moi le plaisir de créé un belle boite je dois aller .. Boire un coup ? Hmm.. Ouais c'est une bonne idée ! Je vais faire ça. Bon alors !

Je vois une charmante boîte noire appairaitre entre ses mains. Bah voilà c'est pas trop tôt ! J'hallucine ! Y'a vraiment des plaies chez les missionaires ! Et elle est contente en plus ! Tu sais que j'en ai un autre qui a fait un squelette de lutin ? Excuse moi mais tu n'a rien fait qui puisse te permettre de te réjouir. Pff.. Désespérante jusqu'au bout. Je saisis la boite, y jette un bref coup d'oeil de plus près et y dépose le collier.

-Hmm.. Peut mieux faire.

Vous voulez que je lui dise quoi. Je tiens pas à ce qu'elle se prenne pour un dieu. Je suis la seule et unique perfection en ce monde. C'est une vulgaire humaine, que dis je un vulgaire cloporte ! On ne complimente pas un cloporte ! Sur ce je peux disparaître. J'ai plus rien à faire là. Il ne s'agirait tout de même pas qu'une lame d'air découpe un jeune fille en fleur.

Dim 12 Avr - 10:06

— Hmm... Peut mieux faire.

Et sur ces mots il disparait dans une bourrasque de vent. J’attends que mes cheveux retombent dans mon dos, je laisse quelques secondes de silence, puis j’explose de rire. Rire nerveux, rire sincère ? Je ne sais pas. Ce dieu… m’a envoyée dans l’épave du Titanic, puis m’a envoyée en Inde pour trouver un collier et faire une boîte qu’il aurait pu fabriquer lui-même, pour qu’au final on me dise que je n’ai fait que de la merde. Ah bah merci, j’apprécie !

… en plus il a foutu le bordel dans la chambre ! Je me lève et m’approche de la commode, d’où étaient tombés plusieurs objets. Je me penche, et remarque qu’aucun d’eux n’est cassé, pas même le vase. Ohh que de gentillesse ! Oh mon dieu –c’est le cas de le dire- il a eu la décence de ne pas tout péter, il est gentiiiil !

Lorsque j’étais à l’école primaire, dans ma classe il y avait une fille, qui pleurait tout le temps. Qu’elle ait une bonne ou une mauvaise note, qu’on lui vole son gâteau ou qu’on lui offre un bonbon. Je la trouvais pitoyable. Si elle avait été à ma place aujourd’hui, elle aurait fondu en larmes et aurait peut-être sauté par la fenêtre. Heureusement que je ne suis pas comme elle. Moi je ne pleure pas. Je me fiche de ce que les autres pensent de moi, et ça a toujours été le cas, ça ne va pas changer aujourd’hui. Un sourire se dessine sur mon visage.

Quand Enlil m’a donné ma mission, il y a plus d’un mois, il m’a dit « Une fois mon missionnaire on verra si ta pointe d'insolence pourra te garder en vie ou non. »

Et il ne m’a rien dit concernant ma pointe d’insolence. Qui ne dit mot consent !

Il m’a réduite en ridicule, il m’a envoyée dans le Titanic qui théoriquement n’est pas vraiment accessible, il m’a envoyée en Inde pour un collier. Alors, ai-je le droit d’user de ma pointe d’insolence ?

Je suppose que dans leurs temples, les dieux sont obligés d’entendre ce qu’on leur dit. Alors, j’aimerais bien m’y rendre, pas pour prier ou que sais-je encore, mais pour lui parler. De trucs chiants hein ! Ca l’enquiquinerait. Est-ce une bonne idée de vouloir enquiquiner le dieu des dieux ? Pas vraiment. Bon, j’irai une fois par semaine ? (Une violente et brève bourrasque de vent me fait plisser les yeux.) Rooh ! Une fois par mois ? Alleeeeez, j’ai galéré pour cette mission, j’ai bien le droit de rigoler un peu moi aussi ! Après tout, depuis que je suis petite il essaie de me défigurer ou de m’assommer avec des objets. Moi aussi j’ai bien le droit de m’amuser ! En plus ça va hein, une heure tous les mois ce n’est pas énorme, surtout à son échelle ! Au pire il mettra des bouchons d’oreilles, il doit bien pouvoir faire ça non ?

Pas de bourrasque de vent. Ahah ! Qui ne dit mot consent ! Ou alors, les absents ont toujours tort, comme on veut ! Peut-être qu’il a un peu d’humour en fait.

Ah, au fait Enlil ! Il faudra que tu me dises, quand t’auras offert le collier à ta chère et tendre (ou ton cher et tendre, ne t’inquiète pas, je suis très ouverte d’esprit), faudra que tu me dises si le collier lui plait. J’espère VRAIMENT que ça lui plaira, hein…

Bon ! Il est temps de rentrer à Stockholm.

Tu ne m’en veux pas Enlil, hein ! Si j’ai droit qu’à une seule action insolente avec toi de toute ma vie, j’ai l’intention de l’utiliser quand même. Allez, on se retrouve en Suède ! ♥ (et si tu pouvais éviter de créer je-ne-sais quelle tempête pendant que je serai dans l’avion, je t’en serais reconnaissante, merci. ♥)