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Fray Almovitsh
Fray
Messages : 225
Localisation : Bibliothèque
Loisirs : Réciter des cosmogonies
Humeur : Dérangée
Fray Almovitsh
Fray Almovitsh

Personnage...
Pouvoir: aucun
Dieu: Non renseigné
Age: 35 ans
Jeu 13 Aoû - 10:45

 

 
Fray Almovitsh

 
 

Identité


   
Age: 35 ans
Nationalité: Estonienne
Classe: Médium
Dieu: aucun
Pouvoir: aucun

   
 
 

Description Physique

   

 Lorsqu'on rencontre Fray pour la première fois, on a toujours un moment de flottement, d'hésitation, quant à son apparence.

On aperçoit d'abord sa silhouette longiligne. Il est toujours très soigné, porte des pantalons bien coupés, de belles chaussures un peu usées mais bien entretenues, et des chemises  et pulls de qualité. D'ailleurs, personne ne sait vraiment comment il se les offre avec son salaire irrégulier...
Malgré cet aspect propre, presque élégant, il se dégage de lui quelque chose d'étrange.  Avec ses chemises aux couleurs surannées et ses cheveux longs, on hésite, on ne saurait dire d'où il vient, comme s'il était toujours un peu en décalage par rapport aux autres.
Au lieu de s'assombrir vers le châtain avec le temps, ses cheveux blond cendré gardent le même éclat lumineux. C'est tellement surprenant de voir une telle chevelure chez un homme ayant la trentaine qu'on en oublierait presque les marques sur son visage.
Longilignes, d'un brun si sombre qu'il en presque noir, elles strient son front, soulignant un peu plus les traits droits de son visage. Il en possède de semblables qui parcourent le haut de son buste, mais il préfère les garder cachées sous ses chemises ou foulards. Par contre, cela ne lui pose pas problème de laisser visibles les marques sur son visage. Il répond même volontiers aux curieux qui lui demandent comment il les a eu. Mais au lieu de dire simplement qu'il s'agit d'un problème de mélanine, il invente une réponse improbable, différente à chaque fois, et la sort d'un air très sérieux. Il ne se répète jamais et en imagine une pour chaque personne qui lui pose la question, sans jamais révéler la vérité.
À la fois soigné et étrange, Fray est aussi quelque peu insaisissable. Son corps fin et sec n'est pas très musclé, mais il est doué d'une grande souplesse. Il se dérobe sous votre regard, s'esquive, apparaît et réapparaît au détour d'un couloir. S'il peut rester longtemps sans bouger, absorbé dans ses pensées, concentré à la tâche, appliqué et sérieux, il peut aussi s'animer brusquement. Alors, son visage se tourne sans cesse, il se penche, s'accroupit, son corps balance d'un côté, de l'autre...
Son visage aussi peut être très expressif. Son sourire s'étire loin, se transforme en une moue agacée, comme celle des enfants. Ses sourcils se froncent, s'élèvent avec surprise ou amusement. Il sifflote, marmonne ou rit doucement, de sa voix grave.
Impénétrable ou animé, il semblerait que seuls ses yeux disent la vérité sur sa personne. D'un doré presque surnaturel, ils sont souvent froids et durs. Mais à ceux qu'il apprécie, il offre un regard très doux, tantôt chaleureux, mélancolique, respectueux, sincèrement joyeux, désespéré, concentré... et ceux-là verront alors la simplicité désarmante qu'il porte en lui.



   

Description Morale

   

 Il est difficile de connaître réellement Fray. Il s'esquive, on ne sait jamais s'il plaisante ou s'il est sérieux, il vous glisse entre les doigts et on a l'impression de ne jamais vraiment savoir à quoi il pense. Faut-il croire l'archiviste sérieux et distant quand son visage s'anime soudain d'un sourire effrayant ? Est-il sincèrement fou ou est-ce qu'il se joue de vous pour cacher ses motivations ?
Les traces qu'il laisse de sa personnalité rendent perplexe, il brouille les pistes, paraît insaisissable... Ne vous laissez pas perdre dans ces méandres, car tout est en fait très simple.

L'esprit de Fray ne suit pas le même chemin que vous, il est bien plus tortueux, mais aussi riche et inventif. Tout prend pour lui un sens qui reste pour nous abscons. C'est sa différence, sa particularité... sa folie, si c'est le mot que vous préférez emprunter. Il est particulièrement intelligent et cultivé, curieux de tout. Il apprend sans cesse et trace des liens pour créer de nouvelles significations à des choses qui nous paraissaient évidente, utilisant à la fois les décalages de son esprit dérangé et sa mémoire exceptionnelle. Ainsi, il en sait bien plus qu'il ne le laisse paraître, et garde souvent dans un coin de son esprit les questions qui l'interpellent, jusqu'à leur trouver une réponse.
S'il ne fait pas d'effort pour se maîtriser, vous aurez droit aux volutes folles et incompréhensibles de son esprit en guise de conversation. Parfois, il n'y prend même pas garde. D'autres fois, il se laisse aller dans le but d'effrayer ses interlocuteurs, car il est tout à fait conscient de l'effet que son attitude produit chez eux.
Il connaît les normes qui régissent une conversation ordinaire mais il ne s'y pliera que si les circonstances l'exigent. Ou s'il apprécie votre compagnie. Dans ce cas, cela ne le gênera pas le moins du monde de parler normalement pour échanger des idées ou des banalités.
Il sait bien qu'il ne trouvera pas d'autre personne comme lui en ce monde, il l'a accepté il y a bien longtemps. Alors, il s'ouvre un peu plus à ses quelques amis, sans détour, avec franchise.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas hypocrite, il ne porte pas de masques, n'essaie pas de tromper les gens qui l'entourent... Certes, Fray ne dévoile pas tout de ce qu'il est, mais cela ne signifie en aucun cas qu'il joue à être un autre.
Avec ceux qu'il apprécie, il peut faire preuve d'humour, d'amitié et d'affection. Mais, même s'il préfère la compagnie à la solitude, il n'en reste pas moins d'un naturel très méfiant. Il vous faudra du temps pour l'approcher et apprendre à le connaître. Il se méfie tout particulièrement des créannes, qu'il ne porte pas dans son cœur depuis son accident.
Pourtant, il s'efforce de rester neutre et objectif face aux agissement des ces êtres nés des dieux. D'ailleurs, il ne ressent ni haine, ni méfiance, ni admiration pour le Panthéon. Ou pour les missionnaires. Il les considère simplement avec respect, comme des êtres – certes supérieurs – mais faisant partie d'un univers très vaste, dont chaque élément mérite sa reconnaissance. Sans jamais poser de jugement, il se fait la mémoire impartiale des événements auxquels il assiste. C'est ainsi qu'il a choisi d'employer son don aiguisé de médium. Il ne souhaite pas prendre part dans les changements à peine perceptibles de l'ordre du monde. Il veut juste observer, et se souvenir.


   

Histoire

   

  Mon métier consiste en quelque sorte à collecter les histoires, à prendre soin d'elles et à faire en sorte qu'elles vous parviennent un jour. Même les livres qui ne contiennent pas de récit, les reliques et autres objets de la Bibliothèque, sont les fragments d'histoires plus grandes, tels des indices qui mènent jusqu'à elles.
Mon histoire pourrait faire partie de cette bibliothèque de récits mais je ne désire pas la  partager avec tout le monde. Peu de gens la connaissent et cela me convient comme ça.

J'ai grandi en Estonie dans une famille assez ordinaire, petit garçon blond qui ne se plaignait jamais et aimait jouer au foot. Je n'avais aucune difficulté à l'école grâce à ma bonne mémoire, mais je préférais de loin jouer dans la cour avec les autres.
Tout me paraissait si simple. C'était avant l'accident. Je n'aime pas y référer autrement que par cette expression : l'accident. Fruit du hasard. Indépendant de ma volonté. Rencontre nécessaire d'éléments contingents.

J'en garde des souvenirs assez confus. Un week-end à Tallinn pour rendre visite à des amis de mes parents. Je m'étais perdu alors que nous nous baladions dans les rues de la capitale. Je me souviens m'être dit à moi-même qu'il ne fallait pas paniquer. À partir de ce moment, tout se mélange.
Une présence étrangère dans mon esprit. Je secoue la tête, comme pour faire partir un insecte qui se serait pris dans mes cheveux. Une affreuse sensation de perdre le contrôle. Je sens quelque chose s'avancer dans mes pensées, tel un liquide gluant qui se collerait dans tous les interstices libres de mon esprit. Je ne me laisse pas faire. Je résiste. J'ai l'impression qu'un inconnu s'empare de quelque chose de très personnel, presque intime. Instinctivement, je m'accroche, j'essaie de le repousser. Je crois que je me cogne en tombant contre des marches d'escalier. Mais ça ne me fait pas autant mal que cette force étrangère qui s'infiltre malgré moi. Les larmes dévalent mes joues alors que je la sens prendre de plus en plus de place. Ma place. Quand j'y repense, je me dis qu'elle ne devait pas s'attendre à autant de résistance de la part d'un enfant. Je me suis accroché de toutes mes forces, à en étouffer, jusqu'à ce que la sensation de brûlure dans mon crâne devienne trop forte. Après ça, mes souvenirs n'ont plus aucun sens.

Quand je me suis réveillé auprès de mes parents, j'étais de nouveau maître de moi-même. Tout à fait conscient et présent. Mais tout me paraissait irréel. J'avais une migraine tenace, inhabituelle. Quelque chose avait changé, ma perception du monde était différente. Je ne savais pas en quoi, mais ça n'était pas le plus inquiétant.
J'étais trop jeune pour le comprendre, et je ne savais pas encore que durant ces quelques heures de flou, une créanne avait pris possession du petit garçon que j'étais. Elle s'est servi de moi sans aucun ménagement, sans aucune considération pour son hôte, me laissant en cadeau des dommages irréparables.
Ces dommages, je les découvrais comme dans un cauchemar. J'étais terrorisé par mes propres pensées : tout allait trop vite dans mon esprit, j'avais à peine le temps de suivre mes idées, pas une seule minute de répit. Des détails que j'avais inconsciemment retenu me revenaient brusquement à l'esprit, sans crier gare. Par moment, j'étais submergé par une multitude de souvenirs inutiles que je n'avais pas demandé. Le menu de la cantine trois jours avant Noël quand j'avais sept ans. La couleur de la chemise du caissier lorsque j'étais allé au cinéma en février. Les paroles d'une chanson en anglais qu'écoutaient mes parents dans la voiture le jour où nous étions allé au lac. Je me retrouvais sans comprendre pourquoi à me brosser les dents jusqu'à m'en faire saigner les gencives à trois heures du matin. Au lieu de simplement répondre merci, je récitais malgré moi des morceaux entiers de livres que je croyais avoir oublié.
Ma mémoire n'était plus seulement bonne, elle était inexplicable et par moment presque extraordinaire, d'une manière que je ne comprenais pas moi-même. En plus de mes pensées, je n'avais plus aucun contrôle sur mes émotions. Je me mettais à pleurer sans raison, je piquais des crises de colère pour un rien et je fuguais sur un coup de tête. Peu à peu, ça m'arrivait de moins en moins, mais il m'a fallu du temps pour arrêter de suivre mes impulsions et autres idées obsessionnelles.

L'accident m'avait détraqué l'esprit, j'avais la sensation horrible d'être en décalage avec moi-même, de ne pas réussir à me comprendre. Ça aurait pu n'être que ça. Mais non. La charmante créanne m'avait laissé encore quelques surprises.

Quand je suis rentré chez moi, après l'accident, j'étais épuisé. Je me souvenais à peine de ce qu'il s'était passé durant l'après-midi, je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait, ma migraine ne voulait pas partir et la sensation que quelque chose était différent dans le monde ne me lâchait pas.
J'ai demandé à mes parents s'ils savaient ceux qui m'était arrivé pendant ces quelques heures, dont le souvenir était brouillé par une sorte d'amnésie. Ils m'ont expliqué qu'ils m'avaient retrouvé dans un autre quartier. Je ne répondais plus et j'avais l'air d'avoir mal au cœur. Mais surtout, je bousculais tout le monde sur mon chemin, j'ai fait tombé des enfants plus jeunes que moi et renversé les présentoirs des boutiques alentours.
Je devinai que la présence malsaine dans mon esprit y était pour quelque chose, que c'était elle qu'il fallait blâmer. Cependant, une idée me taraudait : si je n'avais plus aucun contrôle sur mes actions quand mes parents m'ont retrouvé, qui sait ce que j'avais pu faire pendant leur absence. Moi-même, je n'en avais aucune idée. Et l'idée que je pouvais être méchant, voire même dangereux, sans le savoir, me collait à la peau, m'empoisonnait, me rendait malade.

Suite à l'accident, j'ai arrêté l'école. Mes parents, très inquiets, m'emmenèrent chez différents médecins, qui ne comprenaient pas plus qu'eux ce qui m'arrivait. Je ne pense pas avoir connu un tel chaos mental depuis. Terreur. Incompréhension. Crises inexplicables. Je sentais les gens autour de moi différemment, et par peur de faire de mauvaises rencontres, je me méfiais de tout le monde. Mais celui dont j'avais le plus peur, c'était moi-même.

Malgré tout, je m'accrochai. Fermement. Obstinément. La seule fois où j'ai failli lâcher prise, c'est quand les marques sont apparues.
Au début, j'étais bien trop préoccupé par ce qui se passait à l'intérieur de ma tête pour m'inquiéter de ces quelques rougeurs. Puis elles se sont assombrit, ont pris une forme distincte, très allongée. De brunes elle sont devenues presque noires. Dans le même temps, mes yeux, déjà très clairs, prenaient des teintes dorées.
En plus de devenir fou, je me transformais en monstre.
Je me demande si, face à ma résistance inattendue, la créanne n'a-t-elle pas du forcer trop brutalement... Peut-être a-t-elle dérangé autre chose chez moi que mon esprit, ce qui expliquerait le “dérèglement très rare du taux de mélanine et tout à fait inexplicable” pour citer le dermatologue.

Pour faire court, c'était plus que je ne pouvais en supporter. Le chaos complet.

Voyant bien que ma santé mentale ne faisait qu'empirer et que les médecins n'y comprenaient rien et n'y pouvaient rien, mes parents décidèrent d'arrêter de les consulter. Avec eux, les choses étaient aussi simple que ça.
Le soir-même, ils éteignirent la télévision et le poste de radio crachotant dans la cuisine. Ils m'expliquèrent en me regardant droit dans les yeux qu'on allait arrêter de voir des médecins et des spécialistes. Qu'ils allaient trouver des solutions pour m'aider et rendre les choses plus faciles pour moi. Que je devrais continuer à être très courageux. Et que, quoiqu'il arrive, ils m'aimeraient toujours. C'était très simple. Ils ont rallumé la radio crachotante de la cuisine et on s'est mis à table pour le repas du soir.

Pour l'enfant que j'étais, le simple fait d'être accepté, même en étant détraqué, au lieu d'essayer de me réparer à tout prix, eut un effet étrangement apaisant. Grâce à cela, j'acceptais plus facilement ma nouvelle perception du monde, mon esprit un peu fou, et même les marques sombres sur mon front. Et quand on cesse de lutter contre soi-même, les choses deviennent naturellement moins douloureuses. Je ne maîtrisais pas encore mes lubies spontanées, mon esprit devenait incontrôlable et terrifiant dès que quelqu'un prononçait le mot “Tallinn”... Mais je découvrais peu à peu les avantages de ma différence, dès lors que je cessais de lutter pour l'ignorer.
Ma scolarité fût difficile, mon esprit ne voulait pas s'adapter au modèle scolaire et je n'avais plus les bonnes notes de mon enfance. Les relations avec les autres se révélèrent assez compliquées, mais sans me plaindre, je décidai d'ignorer les remarques sur ma folie et d'attendre patiemment des amis qui accepteraient mes particularités. Je les trouvai, et pour certains, ils restent encore aujourd'hui de précieux alliés.

Ma vie était certes un peu bancale, mais je ne m'en sortais pas trop mal comparé au futur que les médecins avaient prédit pour moi. J'avais une vingtaine d'année et je me plaisais à l'université même si je n'ai jamais obtenu aucun diplôme, ne réussissant jamais à inscrire mes idées dans un modèle pré-établi. Ainsi, je n'ai pas pu valider mes travaux de recherches sur les chevaliers teutoniques, bien que je soie l'un des principaux spécialistes européens du sujet.

C'est à ce moment de ma vie que j'ai découvert par un heureux hasard la Congrégation. Je devais être chez moi, écoutant d'une oreille distraite une émission à la radio.
Et puis, comme une horloge cassée reste coincée sur la même heure, comme une voiture cale sur le bord de la route et ne peut plus avancer, mon esprit s'est arrêté sur les mots “Carl Larsson au National Museum de Stockholm”. Ils se répétaient en boucle dans ma tête, je commençais même à les marmonner.
Je fuguais beaucoup moins, par rapport aux années qui suivirent l'accident. Mais il m'arrivait encore d'être pris de lubies obsessionnelles, dont je ne pouvais pas me débarrasser, qui m'étouffaient presque si j'essayais de les ignorer. Je pouvais disparaître sans prévenir personne, comme un fou en cavale, pour récupérer du sable au bord de mer, à l'autre bout du pays. Ou alors, je m'enfermais dans une salle de cinéma et je ne me calmais qu'après avoir vu 32 films d'affilée. Ce n'était qu'une fois l'idée obsessionnelle accomplie que je retrouvais mes esprits et me rendais compte du ridicule de la situation.

Ce jour-là, il y avait à peine assez de place dans mon esprit pour penser à payer un billet d'avion, pour songer à fermer à clé la porte de mon appartement... Je crois bien être parti, le tablier de cuisine encore noué à ma taille. Le reste de mon esprit était obnubilé par l'idée devenue inexplicablement obsessionnelle de voir “Carl Larsson au National Museum de Stockholm”.

J'y suis arrivé quelques heures plus tard. Le gardien du musée observait, déconcerté, mon regard fou, alors que je lui tendais le billet d'entrée que je venais d'acheter. Je commençais enfin à me calmer, et voyant ma respiration reprendre un rythme normal, il me laissa rentrer en prononçant quelques mots de suédois, dont je ne compris que la moitié. Mon esprit commençait à s'éclaircir, je me rendais compte de la distance que j'avais parcouru, des rares affaires que j'avais eu la présence d'esprit d'emmener avec moi. Je pouvais enfin me détendre, penser normalement.
Puisque j'étais là, et même si je ne comprenais qu'un mot sur trois de suédois, autant profiter de l'exposition. Je découvrais un artiste observateur qui représentait sa famille et la vie quotidienne, avec respect et affection. J'étais agréablement surpris. La dernière fois que mon esprit m'avait emmené en voyage aussi loin, je m'étais retrouvé face à un blockhaus gris, abandonné depuis la Seconde Guerre Mondiale dans une campagne monotone, perdu au milieu de nulle part.

En sortant du musée, je calculai rapidement que je ne pourrais pas m'offrir un nuit à l'hôtel si je voulais rentrer en avion. Je décidai de repartir le soir-même avec un vol de nuit. C'est en me dirigeant vers l'aéroport que mes sens se sont mis en alerte.
Je m'étais habitué à ma perception étrange des choses, à ce sentiment d'une densité mouvante, d'une épaisseur cachée du monde. Je pouvais sentir très distinctement cette épaisseur être modifiée par de fortes présences, comme les sources d'une puissance presque palpable. Je me mis à courir, instinctivement, dans leur direction. Plus je me rapprochais, plus elles devenaient nettes. Deux semblables et une troisième étrange. Cette perception étrange du monde, que je possédais depuis l'accident, n'étais donc pas un énième dérèglement de mon esprit, mais bien une capacité à sentir des présences. Comme celle qui avait déclenché l'accident. La même sensation, mais en dehors de moi cette fois-ci. Et il aura fallu que je me trouve par hasard à Stockholm, de l'autre côté de la mer, pour retrouver une trace du mystère qui avait foutu ma vie en l'air.

Le temps que j'arrive sur place, la présence malsaine avait disparu, mais les deux autres auras correspondaient exactement aux deux silhouettes qui s'éloignaient. Je n'allais pas les lâcher, pas maintenant. Après plusieurs années à essayer d'accepter les étrangetés qui ont découlé de l'accident, je ne comptais pas laisser filer entre mes doigts ceux qui seraient peut-être capable de m'apporter un explication.
C'est ainsi que je les ai effrayé par mon insistance, que je les ai convaincu de me mener jusqu'à leur Congrégation, et que j'ai enfin obtenu les explications qui m'avaient manqué toutes ces années durant.
J'ai eu toute la nuit pour les examiner, les retourner dans tous les sens, les comparer avec mon expérience, envisager toutes leurs conséquences et les possibilités qu'elles ouvraient. Les dieux. Les créannes. Stockholm. Les médiums. Les missionnaires. L'accident que j'avais vécu prenait enfin un sens et s'inscrivait dans un schéma bien plus vaste que celui de l'univers que je connaissais. Cet univers s'était agrandi pour faire place à toutes ces nouveautés que je pressentais, dans l'épaisseur cachée du monde. Je n'avais pas sitôt accepté la réalité de toutes ces choses que dans mon esprit, de nouvelles constellations se dessinaient. Si les dieux existaient tels qu'on me les avait décrit, alors ce conte que ma grand-mère aimait tant, ce mythe étudié à l'école, cette conversation entendue au détour d'un couloir de l'université... tout ce qui avait pu trouver sa place dans ma bibliothèque mentale prenait un sens nouveau. Un regard nouveau éclairait ce que je savais du monde. Les parallèles se dessinaient malgré moi, des identités apparaissaient avec une évidence presque crue.
On m'avait proposé de rester un peu à Stockholm pour mieux appréhender mes capacités de médium. J'acceptais, heureux de trouver un lieu à l'abri des créannes, dont je me méfiais encore plus maintenant que je connaissais leur nature et leurs pouvoirs. Et puis, je n'étais pas le plus étrange des membres de la Congrégation. J'étais certes toujours fou et bizarre. Mais pour certains, j'étais juste un médium au milieu d'une foule d'autres personnages bizarres. On me laissait suivre mon propre schéma de pensée, sans m'imposer quoique ce soit. C'était parfait. Mieux encore que l'université, puisque j'avais à ma disposition tous les documents dont je pouvais rêver pour mes recherches grâce à la Bibliothèque de la Congrégation, et que personne n'essayait de m'empêcher de suivre mes propres idées. Pour la première fois, on m'a laissé mettre à profit ma folie, ma mémoire, mes connaissances et mes lubies. Depuis, la bibliothèque et les archives suivent une organisation incompréhensibles mais incroyablement efficace : la mienne.
Je ne suis retourné qu'une fois en Estonie, quand je me suis décidé à rester à la Congrégation, pour déménager définitivement mes affaires à Stockholm. J'ai trouvé ma place naturellement à la Bibliothèque. Je suis devenu très doué pour détecter et différencier les auras. Et depuis, je m'appuie sur ce nouvel équilibre pour observer le monde, à ma manière. Mon histoire à moi n'est qu'un morceau infime de celle de l'univers, et mon métier consiste en quelque sorte à rassembler tous les morceaux de son histoire à lui.


   

Vous

 
 
Qui êtes-vous?: Une pauvre brebis égarée
Comment avez-vous découvert le forum?: Tout est de la faute de Ka (merci d'ailleurs !)
Qu'y cherchez-vous?: Du bonheur ?
Avez-vous des remarques, des questions?: Plus je lis et plus je me dis que ce forum a été créé par des génies... c'est passionnant, je ne m'en lasse pas et j'ai hâte d'y participer !
Code du règlement: Validé par ton plus grand fan *w*
   

   


Jake
Messages : 207
Localisation : Dans la congrégation. Je n'y bouge presque jamais.
Loisirs : Tricot et Piano. Uniquement.
Humeur : Stoique.
Jake Hills
Jake Hills

Personnage...
Pouvoir: Caméléon
Dieu: Nin Hursag
Age: 31 ans
Jeu 13 Aoû - 11:00
J'aime. J'adore. Bienvenue. Quel personnage haut en couleur, intéressant et fou ! Tout pour s'intégrer parfaitement <3 Voilà, je te l'ai déjà dit mais j'aimerais vraiment avoir un lien avec Fray o/ J'suis tellement contente de te voir débarquer. Merci Ka chérie d'avoir ramené un tel spécimen !

Amuse toi trop bien parmi nous ! Keur keur love.

Ka
Messages : 1335
Localisation : Tout là haut dans le ciel où'j chatouille les hirondelles !
Loisirs : Bblblblbllblb.
Humeur : Badass.
Ka Jehms
Ka Jehms

Personnage...
Pouvoir: Laisse moi dévérouiller ta caboche, on va s'amuser
Dieu: Inanna
Age: On ne demande pas son âge à une dame !
Jeu 13 Aoû - 11:04
OMG ! Ma tite pouline d'amuuur ! <3

T'es parfaite je t'aime ! Je suis trop heureuse que tu sois ici ..et .. et.. FRAAAAYYY ! T^T

Dave
Messages : 1193
Localisation : DTC.
Loisirs : Casser des dents.
Humeur : Je crains qu'elle ne soit pas très lumineuse !
David Williams
David Williams

Personnage...
Pouvoir: Astre (Dave) & Source (Alice).
Dieu: Utu
Age: 27
Jeu 13 Aoû - 11:31
Waah... Je suis super impressionnée par le personnage et la manière dont c'est décrit, là xD C'est vraiment dingue, j'adore, j'espère qu'on aura l'occasion de rp toutes les deux aussi *^* Dave pourrait tellement apprendre de lui...

La manière dont tu décris sa folie, ses lubies, ses pensées qui divergent, je trouve ça vraiment cool dans le sens où il les accepte et s'en sert, il les rejette pas, les intègre, et ça l'aide aussi, en quelques sortes, à aller mieux j'imagine. La réaction des parents, surtout, m'a marquée :
Citation :
le simple fait d'être accepté, même en étant détraqué, au lieu d'essayer de me réparer à tout prix, eut un effet étrangement apaisant.

Bref j'aime vraiment beaucoup T^T Cette fois, je pense qu'on peut te souhaiter officiellement la bienvenue, vivement que tu sois validée ♥

Alex
Messages : 366
Localisation : Stockholm, toujours.
Loisirs : Observer le ciel nocturne.
Humeur : Heureuse.
Alexander Aestas
Alexander Aestas

Personnage...
Pouvoir: Poussière
Dieu: Nanna
Age: 23 ans
Jeu 13 Aoû - 11:42
OH. MON. DIEU. (Coucou Nanna & Enlil ~~)

Ta prés' a mis du temps à arriver, j'croyais que t'allais nous abandonner à un moment. Mais. Oh putain. Ça valait le coup, wow ! Tu écris super bien T^T Tu t'es tellement approprié le personnage, ça m'impressionne vachement... xD j'ai personnellement jamais voulu me lancer avec des prédéfinis parce que je ne les considérais pas vraiment comme mes personnages, je pense que j'aurais un peu de mal à les jouer... mais toi... ça pète un max !

Enfin bref, j'adore, et je veux un RP ! *^* Lynn ou Alex, les deux sont du genre à traîner à la bibliothèque ! (Oui... Lynn à la bibliothèque ça peut paraître étrange mais... voilà hein.)

Dave
Messages : 1193
Localisation : DTC.
Loisirs : Casser des dents.
Humeur : Je crains qu'elle ne soit pas très lumineuse !
David Williams
David Williams

Personnage...
Pouvoir: Astre (Dave) & Source (Alice).
Dieu: Utu
Age: 27
Jeu 13 Aoû - 11:50
(Genre Lynn à la bibli /pan)

*stop flood*

Fray
Messages : 225
Localisation : Bibliothèque
Loisirs : Réciter des cosmogonies
Humeur : Dérangée
Fray Almovitsh
Fray Almovitsh

Personnage...
Pouvoir: aucun
Dieu: Non renseigné
Age: 35 ans
Jeu 13 Aoû - 18:05
Hoyooo *^*

Au bout d'une semaine, j'étais toujours pas vraiment satisfaite de mon brouillon mais j'ai quand même posté parce que bon, ça faisait quand même un moment... Et ça fait trop plaisir de voir que ça plaise quand même ! Du gros merci à vous tous !

Jake: Même si j'ai un peu de mal avec l'expression "lien" (je visualise une corde en fait, comme celles pour ligoter des gens sauf que là ce sont des persos) je suis complètement pour ! J'ai pas vraiment d'expérience rp mais je suis carrément prête à suivre cette idée :D (d'ailleurs, il faut que je te réponde pour la question de l'âge) Si tu as déjà quelque chose en tête, je suis au taquet!

Ka: Tu sais bien que c'est de ta faute <3

Dave: Je suis vraiment heureuse que l'histoire te plaise, parce que si j'avais tout en tête, j'étais pas satisfaite du résultat et pas sûre de certains passages (comme celui là)... Et puis, of course! je veux bien rp avec tous les gens qui veulent bien venir voir Fray ! Je ne sais pas trop en quoi Dave pourrait apprendre de lui (je connais pas encore bien tous les persos) mais si ça peut donner lieu à un truc, owii !

Alex: J'ai été vraiment lente xD  Merci beaucoup, j'ai mis beaucoup de temps à réfléchir mais je suis déterminée à m'accrocher au forum ! Et justement, je voulais rebâtir en quelque sorte le personnage pour me l'approprier, c'est pour ça aussi que j'ai pris mon temps... Et je crois que je vais lancer un message du type : tout le monde peut venir à la bibliothèque, je vous attends !

Donc, pleins d'amour sur vous !! Vous me faites vraiment plaisir et j'ai hâte de rp avec tout ceux qui veulent bien *^*

P.S.: c'est quoi code réglement ?

Renzo
Messages : 1286
Localisation : Dans la merde jusqu'au cou... Mais genre vraiment.
Loisirs : Border Ersh avant qu'il se couche
Humeur : Comme une souris asthmatique devant un tigre, haha !
Renzo Layne
Renzo Layne

Personnage...
Pouvoir: Primordial et complémentaire, la grande classe pas vrai ?
Dieu: Ershkigal
Age: 380 cette année, ça se fête non ?!
Jeu 13 Aoû - 19:07
Ho putain. Ho bordel de merde.

On avait déjà eu un aperçu de ouf avec l'extrait que tu nous avais envoyé, mais là... J'ai beaucoup trop accroché, tu m'as limite fait découvrir des autres passages de mon univers, voir Fray se croyant tout à fait normal et pourtant si différent, faisant parti d'un univers immense qu'il ne connaît pas... Ça paraît tout bête dit comme ça mais c'est tellement bien écrit que j'ai vraiment trop adoré, ses obsessions m'ont fait trop rire aussi, c'est tellement parfait, un personnage à la fois complexe et simple, sérieux je suis comblée T^T

Je sais même pas quoi dire, c'est... HAAAAAAAAAAAAAAA BORDEL FRAY JE T'AIME ToT uzehguviegvoshgvduohsvgd
Je vais encore plus le kiffer que dans ma tête et déjà dans ma tête je l'aimais, c'est dire sérieux !
Tu es parfaite ♥ Parfaite !

Du coup je te valide, je te donne ton rang, j'espère que tu vas t'éclater, attention les gens, c'est du haut niveau qu'on a là T^T ( à côté j'écris comme une nouille... J'écris comme une nouille je sais --')

Ka
Messages : 1335
Localisation : Tout là haut dans le ciel où'j chatouille les hirondelles !
Loisirs : Bblblblbllblb.
Humeur : Badass.
Ka Jehms
Ka Jehms

Personnage...
Pouvoir: Laisse moi dévérouiller ta caboche, on va s'amuser
Dieu: Inanna
Age: On ne demande pas son âge à une dame !
Jeu 13 Aoû - 20:41
AAAAAAAAAHHH ! MA JOLIE MA TOUTE BELLE ! On va pouvoir le faire ce fight de rapunzel ! Et ses ruches en mimes sur le toit de la congré ! On va le faire !

trop contente que tu sois validée ! bravo ! t'es une bosse ! Vive le flauby qui est en toi ! LOOOOVe ! <3

Fray
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Fray Almovitsh
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Personnage...
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Sam 15 Aoû - 20:57
Je l'ai pensé tellement fort que j'ai oublié de l'écrire mais dans ma tête, ça a fait du feu d'artifices de bonne humeur !! Je suis trop contente que la créatrice du prédef soit d'accord pour me confier son bébé et qu'en plus je me débrouille pas trop mal pour en prendre soin selon elle >u<

Je sais pas comment exprimer ce qui il y a dans ma caboche (chuis timide, mais ça va venir !), disons juste que je fais la danse de la joie et que je vénère Renzo et que je fais des zoubis à tout le monde ! et le reste c'est qigld:dvAjCGF
J'espère être à la hauteur !! Yes!

Ersh
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Ershkigal
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Pouvoir: Je suis le gars qui t'annonce que t'es mort. C'est cool non ?!
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Age: Vous aimeriez savoir hein ?
Lun 17 Aoû - 21:06
OH. MY. FUCKING. GOD. (Oui je sais c'est moi)

J'aime juste trop ta présentation ! Voilà c'est dit. Nan, mais déjà avec l'extrait tu m'avais bluffée mais c'est juste génial ! Je crois que tu as vraiment saisi le personnage et je plus que contente qu'on ait décidé de te le confier parce que j'ai la certitude que tu va vraiment très bien t'en sortir !

En tout cas, bienvenu sur le forum ! J'espère que tu va vraiment t'éclater et faire de jolies rencontres. Surtout continu d'écrire comme ça parce que j'ai hâte de lire tes rp ! ;)

PS : Je vais aller secouer les puces de Steekounet pour qu'il vienne lire ! x)



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