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La discrétion d'une bombe atomique
Sacha
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Humeur : Massacrante
Sacha Thomas
Sacha Thomas

Personnage...
Pouvoir: Caméléon
Dieu: Nin Hursag
Age: 21 ans
Sam 21 Mai - 13:44
Les joies du tourisme
I dream of rain
I dream of gardens in the desert sand

Sting Live in Berlin

___

L'Iran. Pour une fois, Sacha avait bien fait de se renseigner avant de s'y jeter comme le gros bourrin qu'elle est. Après avoir regardé la carte que lui avait donné Nin Hursag et comparé à l'emplacement des usines nucléaires connues par l'ONU, elle avait fait la grimace. Le labo qu'elle devait visité n'y était pas, et c'était pas rassurant. Après un petit tour sur Wikipédia, elle a appris qu'elle devait aussi apprendre à mettre un voile... Apparemment, être une touriste ne l'exemptait pas d'en porter un. Elle a donc tout préparé avant de prendre l'avion ; un voile et un haut qui couvrait ses bras et son torse jusqu'en haut de ses genoux. Fallait pas prendre de risques et rester discrète dès l'arrivée.

Dans l'avion qui l'amène à Téhéran, elle a tout l'air d'une touriste modèle : petit dictionnaire anglais/persan dans la main, son voile sur la tête et tentant de prononcer les mots de la bonne manière... ce qui fait bien rire le monsieur installé à la rangée d'à côté. Pourtant, sur son téléphone, elle inspecte les pages d'actualités qu'elle a enregistré avant de partir... Et c'était pas beau à voir. Le programme nucléaire avait été approuvé par le conseil de sécurité de l'ONU, mais en même temps il restait frileux à son expansion, ce qui ne plaît pas beaucoup au gouvernement qui sauve les apparences en rappelant au peuple combien ils évoluent, lentement, mais qu'ils évoluent. Et ne parlons pas des États-Unis, jamais contents, qui toutefois mettent le doigt à l'endroit où ça fait mal : cette expansion, sensé n'être qu'économique, sert aux militaires, par la création de missiles balistiques et, peut-être même, la bombe atomique...

…Oh putain c'est déjà assez relou comme ça si en plus elle est obligée de faire un cours de politco-religioso-écono-gastro-sociétale d'un pays c'est carrément casse-couille ! Remarquez que l'action ne la tente pas du tout non plus.

Elle éteint son téléphone pour l'atterrissage et se prépare à sortir quand une hôtesse l'interpelle. Quoi déjà repérée ?! Mais elle a même pas encore posé le pied dehors !... Angoissée, elle la suit tout de même dans une cabine ou d'autres hôtesses voilées les attendent. Elles ont l'air toutes aussi stressées qu'elle. L'une d'entre elle lui demande en anglais si elle est une touriste. Sacha hoche la tête, toujours inquiète de savoir pourquoi on la prend à part quand elles soupirent de manière synchrone. :

-Votre voile madame, il est mal mis.

Rire nerveux. Ce n'était que ça. OUF. Elles lui apprennent en quatrième vitesse comment cacher son immense tignasse sous le voile, lui faisant une tresse pendant que deux autres face à elle, lui expliquent comment bien plier le voile sur le front, presque au niveau des sourcils. Que de bordel quand même... Si ce n'était qu'une question de religion, Sacha s'y plierait volontiers, mais là il ne s'agit que d'oppression de la femme... Si elle n'avait pas une mission, elle aurait cassé la gueule à tous les mecs lui crachant au visage pour ne pas porter de voile. Au lieu de ça, elle remercie chaleureusement les hôtesses de lui avoir évité une amende ou même pire et lançait une prière au hasard au Dieu ayant inventé la solidarité féminine.

Dehors, le soleil cogne dur et elle a chaud très rapidement. Elle avait beau venir d'un pays chaud, elle n'avait pas l'habitude d'être autant couverte. Là, elle n'a envie que d'une bière bien fraîche, mais elle n'était pas sûr d'y avoir le droit... En fait, une fois sortie de l'aéroport de Téhéran, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire. Ça s'trouve on avait le droit de boire de l'eau qu'à la tombée de la nuit, pour ce qu'elle en savait... 'tain de codes de pays de zut ! Elle s'éloigne un peu des regards indiscrets pour regarder sa carte. L'usine était dans le désert, loin de Téhéran. Bon... Ben locatons un kayak ! On la regarde de travers quand elle sort son permis de conduire australien mais on lui offre tout de même un 4x4 de première fraîcheur... Ouais, ferme bien ta bouche p'tit con.

Elle se comporte comme une touriste parfaite dans Téhéran. C'est quand même une belle grande ville... Quand on ne regarde pas les bâtiments en ruine ou les bataillons de soldats l'air tout droit sorti de Call Of Duty... Quand elle sort enfin de la capitale, son GPS lui indique qu'elle a cinq heures de route jusqu'à Ispahan... Sauf qu'elle n'ira pas à Ispahan... Elle tournera à droite, bien avant, dans le désert de roches et de sable de Kavir, elle ira se perdre entre les monts iraniens... Une dizaine d'heures de route l'attendent. Une fois sur la grande route, loin de tout, elle jette un coup d’œil au lecteur CD de la voiture... :

-Oh non toi me tente pas...

Mais c'est peine perdue. Elle résiste que quelques secondes de plus pour finalement retirer son voile lui donnant trop chaud, chercher dans son sac l'album ayant bercé son enfance et l'insère dans le lecteur avant de taper sur son volant au rythme des percussions quand la musique retentit dans l'habitacle. :

-I COME FROM A LAND DOWN UNDER~♫ !

Aaaah... La liberté, ça fait du bien.

Sacha
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Sacha Thomas
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Sam 21 Mai - 14:51
C'est beau mais c'est loin
Free, yeah I’m free from society.
You can't control me, I'm a defector.

Muse

___

Vous savez, quand on se déplace dans un pays où la liberté c'est surfait, on a des tendances paranoïaques...

Sacha, après avoir passé une nuit dans un motel qu'elle avait miraculeusement trouvé sur la route menant à Ispahan, était remontée dans sa voiture prête à se lancer dans le désert ; eaux et vivres pour plusieurs jours dans son sac à dos et ses trois slips de rechange. Mais voilà, elle venait de passer cinq bonnes minutes assise, sans même démarrer le moteur. Elle était juste là, à fixer son GPS, plissant les paupières, suspicieuse... Il était en persan, donc elle s'aidait de l'image, bien contente que les routes soient pas bien compliquées dans ce pays, pour se diriger. Mais ahah... justement ! C'était de l'iranien, pour les iraniens, fait par les iraniens... qui lui disaient que le gouvernement ne checkait pas les déplacements suspects hm ?

Quelques minutes de réflexion en plus et un claquement de langue plus tard, elle démarre le moteur et jette le GPS par la fenêtre, l'écrasant sous une roue au passage... Quoi ?! Elle savait lire les cartes et celle de Nin Hursag était bien suffisante pour le reste du voyage. Pis c'est pas comme si elle allait rendre le véhicule... ...Elle savait pas. ...Elle verrait bien.

Jusque là, elle avait décidé de ne pas se prendre la tête avec sa mission. Elle se disait qu'elle était déjà arrivée jusque là, que c'était bien. Mais plus elle s'approchait d'un potentiel danger de mort, plus le stress montait en elle... Mal de bide magistral quand elle emprunte une petite route longeant les montagnes, traversant de petits villages où aucune voiture ne circule... Hmmmm, tu le sens bien là, l'incident diplomatique. Hmmmmm, que c'est agréable. HMMM, COMME C'EST PALPITANT. Son voile bien en place, elle descend et abandonne la voiture dans un village qui a tout l'air abandonné... Sans doute déserté à cause de l'usine justement construite non loin de là. Enfin, non loin... Elle allait encore devoir crapahuter jusqu'à la tombée de la nuit pour la rejoindre. Et soudain, l'idée de se faire repérée par des drones ou des satellites la figea sur place. Sans déconner. Nin... POURQUOI ? Elle déglutit et se lance dans le désert en jetant un coup d’œil au ciel au-dessus d'elle, priant qu'il n'y ait pas de mines ou des militaires armés jusqu'aux dents sur le long détour qu'elle comptait prendre.

On ne se rend compte que le désert est bouillant qu'une fois qu'on y ait... Sacha finit par remonter le bas de son pantalon ainsi que ses manches et par défaire son voile pour simplement le poser sur sa tête. Son bush lui manque. Au moins, elle pouvait être en short là-bas. Elle économise l'eau, elle profite du moindre coin d'ombre créé par les roches pour faire une pause... Elle était bien contente d'avoir sa condition physique et ses expériences de son côté, ça faisait une difficulté en moins à appréhender. Jusqu'au moment où elle entend un hélicoptère...

PANIQUE A BORD ! Sacha se jette sur le sol et se roule dans le sable, n'ayant aucun endroit pour se cacher, elle profite de la malléabilité du sable pour s'y fondre. Elle aurait jamais cru que des parties de cache-cache avec ses sœurs auraient été utiles. Immobile, elle attend que le son disparaisse puisqu'elle n'a aucun moyen d'ouvrir les yeux là-dessous. Et une fois sûre qu'il n'y a plus rien elle se relève, tel un mort-vivant, crachant le sable qu'elle avait malencontreusement avalé. Elle s'assoit, d'un coup épuisée pour pas grand chose et fait un double doigt d'honneur à l'horizon. :

-Raté ! elle tousse encore avant de reprendre. BITCHES !

Elle se relève, fière de sa petite victoire, bien qu'il lui reste encore beaucoup de choses à affronter... Ça la conforte dans l'idée qu'elle en est capable et qu'elle peut tout déchirer. ...Mais avant ! POUCE, pause hydratation ! Le sable l'a tuée, elle transpire par tous les pores.

Mais c'est pas finiiiii !

Elle y est presque, elle doit juste grimper une falaise rocailleuse. Les mains sur les hanches, elle examine la surface ; sept mètres à vue de nez, roches plutôt friables et pas de matos pour faire grimpette... Putain de carte. T'aurais pu afficher que l'usine était sur un plateau merde ! Dans un geste purement inutile, pour se donner du courage, elle remonte ses manches... Si elle n'était pas déjà épuisée par sa marche dans le désert, elle aurait fait un Hakka pour se booster les nerfs. Un grand pardon pour ses voisins Néo-Zélandais. Elle se lance dans l’ascension en serrant les dents... Ses jambes sont mortes mais elle peut pas grimper à la seule force de ses bras non plus. C'est une lutte de tous les instants ; entre son genou douloureux se manifestant toujours au bon moment, le salaud, son souffle court et les glissades intempestives, elle pourrait bien pu crever là, d'une mauvaise chute.

A quelques appuis du sommet, ses jambes lâchent. Elle ne tient qu'à un bras de la paroi. Elle panique un peu, cherchant une crevasse pour son autre main tâtonnant nerveusement la roche puis se laisse pendre ainsi quelques secondes pour retrouver son calme... et reprendre un longue inspiration. :

-Je... vais pas... crever... là !

A chaque mot qu'elle se lance, elle s'avance sans aucun appui de ses jambes, par la force de ses bras de boxeuse et de sa volonté de fer. Une fois arrivée en haut, elle s'assoit, les biceps en feux, essoufflée comme si elle avait fait un combat de douze rounds. ...Et son regard se pose sur ce qu'il y a devant elle avant qu'elle ne s'agite de nouveau, se traînant jusqu'à un rocher non loin, creusant dessous pour se cacher en attendant la nuit.

Les mirages de chaleurs laissaient apparaître un immense complexe entouré de grilles, de projecteurs encore éteints et de tours de gardes vide pour le moment... On devinait des caméras même au loin, postées en haut de pilonnes, et des barbelés menaçants.

Et elle allait devoir rentrer dans c'machin... Bordel.

Sacha
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Sam 21 Mai - 17:21
La discrétion d'une bombe atomique
Tadindiiiiiiiiiiiiiin tadindiiiiiiiiiin tadindiiiiiiiiiin
TADIN !

Mission Impossible

___

Il fait aussi chaud dans le désert le jour qu'il fait froid la nuit. Pourtant, Sacha n'utilise pas son voile pour couvrir ses cheveux... mais le bas de son visage. Elle fait le tour de l'usine qui crache une fumée blanche, pourtant inquiétante, s'aidant du sable, des rochers qu'elle trouve et de la distance que semble couvrir les projecteurs... Elle a beau étudier leurs trajectoires, elle risque d'être vue par les gardes... Ce qu'il lui faudrait, c'est quelque chose pour attirer leur attention ailleurs mais elle n'a que des slips !...

Attendez... Des slips ? Ok. Ok elle tient un truc. Show time !

Elle se sert de l'élastique des vêtements pour les balancer en plein sur le passage d'un projecteur et fait de nouveau le tour de l'usine... Bientôt, des cris d'hommes s'élèvent. Et y'a pas besoin de savoir parler persan pour deviner ce qu'ils disent ; au vu de la découverte d'une petite culotte et d'un soutien-gorge, il doit y avoir une femme nue dans le coin. Branle-bas de combat. Eux, ils commencent à fouiller les alentours avec une lampe-torche, elle, elle se glisse sous le grillage, vérifie que les caméras soient pas dirigées vers elle et font un bon coup de pied dans une grille d'aération. Ahahah ! Mission accomplie !... Bon elle a les seins qui lui font mal maintenant qu'elle a plus de soutif mais fallait au moins ça pour faire bouger les gardes. Et merci maman pour le bonnet C.

Elle se glisse dans le conduit qui n'a pas été construit pour qu'un humain rentre dedans... Putain. C'est tellement easy dans les films d'action, Hollywood nous ment ! A un carrefour, elle se dit aussi qu'elle n'a aucune idée d'où aller non plus... Nin Hursag lui avait demandé de trouver des infos sur ce que faisait cette usine, mais elle ne savait pas si elle pouvait simplement écouter des conversations ou ramener une preuve concrète. Dans tous les cas, ce carrefour était plus une plaie qu'autre chose jusqu'à ce qu'elle entende une conversation en dessous. L'oreille collée contre le métal, retenant son souffle, elle perçoit qu'on a rappelé à l'ordre les militaires qui croyaient pouvoir serrer de la donzelle facile et que toute l'usine est en état d'urgence. Aïe. Ça se trouve, ils ont repéré qu'elle était dans les conduits de l'extérieur... Ok, changement de plan.

Elle attend que les deux indiscrets se cassent pour voir la direction que prend celui en blouse blanche, et qu'elle espère être un ingénieur ou au moins un technicien. Elle tente frénétiquement d'ouvrir la grille sous elle avec ses ongles, n'ayant pas de tournevis... Elle s'en fendille deux dans le processus et saigne un peu, mais elle s'en branle. Y'a pire comme douleur. Elle tombe et panique un peu... Elle est grave à découvert dans les couloirs, ça s'agite un peu partout et frôler les murs ne l'aidera pas. Elle se dépêche de suivre l'ingénieur parti un peu plus tôt et s'aide de son dictionnaire persan pour traduire les écriteaux sur les portes... Et quand elle tombe sur la salle de contrôle, elle rentre précipitamment toujours stressée par l'éventuelle arrivée de militaires.

Il y a trois scientifiques qui se retournent à son entrée mais ils ont pas le temps de faire un geste. Elle en choppe un pour le balancer sur un autre, fout un coup de poing en plein visage du troisième et s'empare d'une chaise pour assommer les premiers encore empêtrés l'un dans l'autre. Elle pose la chaise et embrasse son poing. Elle a eu de la chance de tomber sur des fragiles mais combien c'est gratifiant ! Et puis donner des pains, ça lui manquait un peu. Elle jette un regard par dessus les instruments électroniques et ce qu'elle voit à travers la vitre teintée la tétanise. Des bombes, pleins en fait, alignées, semblant parfaitement opérationnelles et des avions de chasse militaires en fond, cargos ouverts, prêts à les accueillir. Une sueur froide glisse dans son dos à l'idée que les hommes s'en servent pour détruire d'autres hommes, sans que personne ne s'interposent à cause des gouvernements qui s'en foutent... Non. Il y avait quelqu'un. Elle était là.

D'un coup remontée à bloc, elle se jette sur un écran au hasard et fouille les dossiers... Il y a du persan, mais de l'anglais aussi, ce qui lui facilite bien la tâche... Du peu qu'elle comprend, des essais nucléaires vont être faits un peu partout dans le monde, histoire de semer le doute sur les origines des missiles ; une carte du Sahara s'affiche, l'Iran veut faire porter le chapeau à la Libye, faire croire qu'elle s'occupe du Daech de manière un peu trop virulente, ou inversement... Dans tous les cas, faire sauter le cesser-le-feu actuel qui n'arrange pas leur pays plongé dans une inaction qui les déplaît, au risque de faire des millions de morts. Sacha a les larmes aux yeux... Un ingénieur gémit non loin d'elle, revenant doucement mais elle se lève pour lui foutre un bon coup de genou dans les dents. :

-Bande de... mpfh... d'abrutis finis à l'urine !

Elle essuie sa larme et trouve sur les bureaux pléthores de clef USB qui traînent... Elle en choppe une et l'insère quand une alarme retentit. Elle fait glisser les dossiers et sort précipitamment de la salle de contrôle... Elle est pas encore sortie de l'auberge...

Sacha
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Sam 21 Mai - 19:27
Même James Bond il ose pas faire ça !
Im dreading a time that is not near
As a man on cross I have no fear

John Frusciante

___

Une dizaine de militaires tournent dans le couloir. Sacha ne sait pas s'ils ont reçu l'ordre de tirer à vue, en tout cas, elle se cache misérablement bien... La tête à l'envers, glissée à moitié dans le plafond au-dessus des tuyaux d'aération, elle ne voyait que d'un œil les soldats entraînés à tuer, armes au devant... Elle n'avait qu'un seul moyen de s'enfuir... Mais elle savait pas du tout où elle devait aller. Ça faisait déjà cinq minutes qu'elle avait la clef USB et qu'elle croisait le troisième bataillon qu'elle évitait de justesse, en tentant de chercher un garage avec des véhicules... Mais il fallait se rendre à l'évidence : les voitures étaient dehors... Et sans doute l'autre moitié de la force militaire que comptait cette usine. Elle loucha sur son nez, une goutte de sueur y perlait. On pourra pas dire qu'elle aura rien donné physiquement pour cette mission !

Une fois de le petit groupe passé, elle descend et court, genoux pliés lui faisant extrêmement souffrir mais bien plus silencieux que si elle devait piquer un sprint. Vérifiant à chaque détour qu'un couloir ne cachait pas quelqu'un, elle s'y précipitait sans cesser de chanter dans sa tête, pour couvrir cette alarme de malheur, pour tenter de se détendre dans ce foutoir... « Jooooohn Jaaaacoooob Jingleheimer Schmidt... His name is my name too !... dadadadadadadaaaa... »... Ouais c'était pas efficace puisqu'elle tremblait et sursautait au moindre écho de voix se répercutant à l'infini sur les couloirs vides... Même pas un peu de déco pour égayer les couloirs gris métalliques. 'Sont pas très feng shui les gens qui travaillent dans le nucléaire.

Elle entrouvre une porte et holly lonely poney eating macaroni... Des voitures partout... Chouette. Mais aussi des militaires avec des mitraillettes, les projecteurs qui bougent bien plus vite que lorsqu'elle est entrée et deux hélicoptères qui survolent le coin. Bon... Ben... C'est parti mon kiki. Elle se jette dehors et rejoint la voiture la plus proche quand on la repère. Mais elle a le temps de foutre un militaire présent dans une bagnole par terre, d'arracher son arme et de menacer le conducteur pour qu'il sorte de là sans discuter avant qu'on commence à lui tirer dessus... Elle démarre le véhicule et écrase la pédale d'accélération. Elle part droit vers les grillages, ne s'occupant pas de la direction qu'elle prend, tant que c'est loin d'ici et jette l'arme sur la place passager à côté en faisant la grimace... Heureusement qu'ils ne savaient qu'elle n'avait jamais touché d'armes à feu de sa vie.

Les hélicoptères et les voitures la suivent de près, des balles ricochent à l'arrière de la voiture et elle a beau zigzaguer comme elle peut, elle se prend une balle perdue dans le bras gauche. Elle pousse un hurlement mais ne lâche pas le volant... Elle se rapproche dangereusement de la falaise mais elle ne ralentit pas. Mieux, elle accélère. Et quand la voiture s'envole, son cœur manque un battement... Elle s'empare de la mitraillette, on sait jamais et saute en plein vol. Quand elle se réceptionne sur le sable, son genou la lâche et elle s'écrase complètement au sol quand la voiture explose derrière elle... Elle rampe jusqu'aux rochers où elle se cache tandis que les hélicoptères survolent les lieux de l'accident. Elle est terrifiée. Son sac contre elle, protégeant la clef USB avec tout son corps, les larmes aux yeux, elle voit les spots des hélicos qui s'approchent dangereusement de là où elle est. Elle a mal mais elle se tait, elle retient son souffle, elle prie en silence, chose qu'elle n'avait jamais fait.

Elle tenait dans ses bras les horreurs des hommes, elle ne voulait pas avoir fait tout ça pour rien. Elle serrait sa blessure aussi fort qu'elle le pouvait pour ne pas laisser le sang les attirer. Elle fermait les paupières très fort, comme une enfant, comme si en ne les voyant pas, ils ne la verraient pas... Elle ne faisait pas tout ça pour un Dieu, pour elle même, mais pour tout ceux qui pourrait mourir soufflés par une bombe... Non... Non, je ne veux pas mourir. Je ne vaux pas mieux que ces monstres qui tuent, je ne suis pas Mère Térésa non plus. Mais je refuse de laisser ce monde si précieux dans leurs mains... S'il-vous-plaît... S'il-vous-plaît... Nin... :

-Je veux pas mourir. murmure-t-elle secouée de sanglots.

Puis les bruits des hélices s'éloignent et vont vers la voiture calcinée... Sacha ouvre les yeux, des perles de larmes accrochés à ses cils... Ils ne l'avaient pas vue ?... Elle se redresse en s'appuyant au rocher qui l'avait protégée. Ils ne l'avaient pas vue. Oh putain. Elle embrasse l'énorme caillou dans un excès de joie et met son sac à dos sur son épaule. Elle arrache son voile de son visage pour faire un garrot à son bras et tangue dangereusement après avoir inspecté le ciel pour vérifier la direction qu'elle devait prendre... Elle devait vite disparaître s'ils pensaient qu'elle était morte dans l'accident, avant qu'ils ne descendent de la falaise pour constater, ou non si elle avait de la chance, qu'elle n'était effectivement pas morte là-dedans.

Tremblante, elle essayait de comprendre ce qu'il s'était passé... Si elle avait gardé les yeux ouverts, elle aurait peut-être su, mais là, rien n'était certain. Peut-être que les spots des hélicoptères projetaient une ombre sur l'endroit où elle se cachait, les empêchant de bien voir ?... Peut-être... Elle ne saurait jamais. Et puis elle arrêta d'y songer vainement. Elle erra dans le désert, n'espérant qu'une chose ; qu'ils ne lancent pas les hélicoptères à sa poursuite.

Le jour se leva, le soleil cognait fort sur son crâne. Elle était fatiguée et elle avait faim. Mais elle ne pouvait pas se poser maintenant. Elle devait rejoindre la voiture qu'elle avait abandonné dans le village et vite rejoindre un aéroport. Stockholm... Donner la clef à Nin Hursag... La terre tourne bien trop et tout lui semble si loin. Elle tombe à genou, la faisant grimacer... Elle appuyait depuis trop longtemps sur sa jambe blessée. De plus, quand elle souleva doucement le voile, elle remarqua qu'elle avait perdu beaucoup de sang... Elle reprit son arme bouillante dans ses mains et se releva difficilement. Elle se relèverait toujours. Elle gloussa, elle devait ressembler à Rocky comme ça...

Mais son rire s'effaça bien vite. De nouveau debout, elle n'était pas plus stable... Et l'idée que, derrière elle, toute une armada était peut-être à sa poursuite, ne la faisait pourtant pas marcher plus vite. Ah bah y'a bien un moment où le corps dit stop, salsifis, on remballe ! Elle tombe de nouveau et cette fois, c'est pas le sable chaud qui la réceptionne... Mais quelque chose de bien plus dur. :

-Mpft ! fut tout ce qu'elle put dire une fois face contre terre.

La vue trouble, elle leva la tête... Tout ce qu'elle perçut, c'était Nin Hursag, immense car debout devant elle... Ça y est, elle était morte ; hypoglycémie, manque de sommeil ou hémorragie. Choisissez au point où elle en est elle s'en fout complètement... Pourtant, même morte, jusqu'au bout dans sa mission, elle cherche son sac d'une main, l'ouvre et fouille un instant dedans... Puis elle tend la clef à ce Dieu face à elle, alors qu'elle est toujours allongée, n'ayant plus une once d'énergie en elle.

Nin
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Nin Hursag
Nin Hursag

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Sam 21 Mai - 19:52
Autant le dire j'étais un peu sceptique au début. Enfin disons plus que j'hésitais. Sacha me semble peut-être un peu… Enfin je ne suis pas certain qu'elle la subtilité pour être Caméléon. J'attends de voir si elle aura plus besoin de ce pouvoir ou de l'autre pour me décider. La mission en elle-même est un indice bien sûr. Un test. Je trouve déjà qu'elle s'adapte bien au changement de pays déjà.

L'Iran n'est pas un endroit facile à vivre pour les femmes mais elle s'en sort remarquablement bien. Elle a de la ressource et des idées. Elle sait ce qu'elle veut et se donne les moyens de l'obtenir. Je l'observe quand elle arrive à Téhéran et sa petite mésaventure avec les hotesse me fait sourire. Elle ne se laisse pas dicter sa conduite par personne, elle pense pas elle-même. Je trouve que c'est une bonne chose et elle en aura besoin mais si son but est de rester en vie longtemps j'ai peur que ça ne lui attire quelques ennemis.

La chaleur étouffante des montagnes désertiques, le laboratoire où sont entreposées les bombes. Je la regarde découvrir tout ça et sa réaction me touche un peu. Elle se soucie des autres. Bien sûr mes motifs pour cette mission sont moins… Nobles ? Je sais très bien ce qui se passe dans ce labo mais le but est d'en informer la congrégation. Les populations ne me préoccupent pas tant que ça, les humains s'entretuent depuis la nuit des temps après tout donc ça ne me concerne pas trop. Non, ce qui m'ennuie c'est le nucléaire. Cette énergie m'empoisonne. Tchernobyl comme ils l'appellent a eu un impact plus que désastreux sur mon état et je ne parle même pas des bombes.

Je redresse la tête. Elle prie. Son appel semble résonne un instant alors qu'elle trouve enfin la source de mon pouvoir et je la laisse l'emprunter. Bravo Sacha, tu as réussi bien que tu ne sembles pas vraiment en avoir conscience. Je la laisse encore se rendre compte qu'elle a réussi à se débarasser des soldats avant de marcher vers le désert. Brave petite. Je pense que cela mérite un peu d'aide. Il y a longtemps que je ne me suis pas fait prier de cette manière.

Une pensée et elle s'étale à moitié sur le sol de l'autel à mes pieds. Je lui renvoie un sourire amusé alors qu'elle fouille son sac pour en sortir un petit objet qu'elle me tend. Je me penche, les genoux pliés pour me mettre à sa hauteur, et attrape la petite clé entre le pouce et l'index pour l'examiner. Les humains sont si fragiles.

— Merci petite.

Je passe une main dans ses cheveux doucement.

— C'est presque terminé. Cette clé n'est pas pour moi, il faudra que tu la donnes à un Emissaire mais je te remercie d'être allée chercher celà.

Je remet l'objet dans sa poche. Elle semble souffrir et son épaule est pleine de sang.

— Si tu sors de mon temple tu devrais facilement trouver quelqu'un pour t'emmener te faire soigner. Nous nous reverrons vite petit Caméléon.




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