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 :: La Congrégation :: Le Cratère
Le maillon le plus faible d'une chaîne est aussi le plus fort : c'est lui qui brise le lien. ••• Alex ♥
Nao
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Nao
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Lun 15 Aoû - 17:59

Honnêtement, la vie de créanne à la Congrégation n'est pas toujours facile. Si elles arrivent à s'intégrer plus ou moins facilement dans les villes, il est bien plus ardu de le faire dans un endroit composé à 80% de missionnaires et, pour quasiment tout le reste, de médiums ou médiums en devenir. Les médiums et les humains restent, de fait, la population la plus agréable avec laquelle converser en ce lieu. Bien entendu, il y en a quelques-un qui ne sont pas particulièrement épouvantables ni spécialement fermés d'esprit, mais il est clair que la conquête des missionnaires pour la cause des créannes pacifiques n'est pas encore au goût du jour. Les événements causées par la mort de missionnaires, lors de l'attaque des créannes des Enfers, laisse les missionnaires sur les nerfs et la plupart évitent de converser ou simplement de nous regarder. Malgré tout, si engager la discussion avec eux est difficile, ce n'est pas impossible… Avec un peu de malice et de sympathie, le tout bien mixé, tout se passe relativement bien.

Mais voilà, je m'ennuie ; et lorsque je ne m'ennuie pas, je suis forcé de faire face à des abrutis de missionnaires trop stupides pour comprendre que je ne suis ni là pour espionner, ni manger qui que ce soit. Pour ainsi dire, je crois que leurs capacités mentales sont bien amoindries, surtout s'ils ne considèrent pas la portée cannibale et vaguement improbable de ce qu'ils avancent. Je ne suis pas une chouette antropophage, merci bien.

Cela étant, je ne pensais pas devoir leur faire face alors que je revenais tout juste d'un voyage de plusieurs jours relativement harassant. J'ai actuellement une seule idée en tête : rentrer dans ma chambre et me reposer. Je suis tenté de repasser par chez Warren au passage, mais je suis tellement naturellement rentré à la Congrégation que je n'ai plus eu envie de faire demi-tour une fois arrivé là-bas… Trop dépité de savoir que je ne le retrouverai pas aux dortoirs. Je déteste le fait qu'il ait déménagé, mais je ne le dirai sûrement jamais.

Bon. Du coup, c'est amusant, mais c'est souvent les mêmes qui me cherchent des noises - un télékinésiste accompagné de ses deux amis, les mêmes que ceux qui nous ont poursuivi dans les dortoirs avec Warren. Disons qu'ils n'ont pas dû aimer le coup dans le nez que je lui ai donné, la dernière fois... Habituellement, j'ai le réflexe de m'envoler, mais là, je suis un peu trop épuisé pour réagir aussi vivement que d'habitude.

Il m'interpelle et, immédiatement j'essaie de partir en me transformant, mais le télékinésiste me cloue au sol avec son pouvoir. Je l'entends à peine me parler et fondamentalement, ce qu'il a à dire ne m'intéresse pas grandement ; cela dit, je sens que la partie va être assez peu amusante lorsque je me prends un coup de pied qui m'envoie valser quelques mètres plus loin en poussant un cri de douleur. Je me retransforme, le visage en sang et vaguement tremblant, le bras droit douloureux, en essayant de me redresser sur le gauche. Mon esprit va directement à sa rencontre pour essayer de le ralentir, au moins lui. Il s'arrête et serre les dents, et j'essaie de mettre la pagaille dans sa tête, paniqué, pour qu'il fonce dans un de ses amis, sans savoir comment repartir et pas vraiment en position de me retransformer. J'aurais dû aller chez Warren, définitivement.


Alex
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Alexander Aestas
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Lun 15 Aoû - 19:58
Les cours se sont terminés il y a une heure à peu près. Tyarisse m’avait dit qu’elle avait quelque chose à faire, du coup elle était partie un peu plus tôt. Moi, j’étais resté plus longtemps pour aller voir quelque chose à la bibliothèque. Enfin peu importe, ce n’était pas très important… simplement, j’aime traîner dans cette partie de la Congrégation. Toujours silencieux, jamais de conversations sur des missions où les missionnaires avaient failli laisser leur peau entre les griffes de créannes, c’était juste apaisant. Disons que cela donnait à la Congrégation une allure d’école normale.

Je ferme le livre dans un claquement, le repose sur son étagère d’origine avant de balancer mon sac sur mon épaule et de reprendre le chemin de la sortie. J’ai un instant d’arrêt devant le cratère. Je me demande ce qu’ils vont en faire, de ce truc planté au milieu de la pelouse. Parce que c’est probablement l’endroit le plus bizarre de la Congrégation. Tous les humains qui arrivaient ici se posaient des questions sur ce trou, tellement inexplicable. « Oui bonjour, donc ça c’est quand les dieux sumériens se tapent dessus m’voyez »…

Des éclats de voix un peu plus loin me font tourner la tête. Sur le chemin vers la sortie de la Congrégation, il y avait un groupe de gens qui parlaient un peu trop fort. Je m’approche, avant de voir une silhouette à terre. Je fronce les sourcils en reconnaissant Nao.

Nous nous étions déjà recroisés rapidement dans les couloirs de la Congrégation. Je n’avais pas eu de nouvelle vraie conversation avec lui, mais je savais qu’il avait été accepté dans l’établissement, sur autorisation spéciale surement. En même temps de ce que je savais sur lui, il n’était pas dangereux, ces desseins étaient même très pacifistes, je n’avais pas croisé beaucoup de créannes avec des idéaux comme ça. De fait, je pensais qu’il avait sa place ici… et s’il était là, c’est que c’était le cas. Mais manifestement, ce n’était pas du goût de tout le monde.

Je m’approche encore, d’un pas plus rapide. La confusion règne un peu, je crois que l’un des trois missionnaires fait des trucs que ses amis ne comprennent pas.

Je pose ma main sur l’épaule de l’un des missionnaires ; qui se retourne vers moi en sursautant un peu avant de froncer les sourcils. Je lui parle d’une voix sèche :

Je peux savoir ce que vous fabriquez ?!

Il hésite un instant, avant de me répondre :

— Les créannes n’ont pas leur place ici. C’est contre nature. On nous apprend à nous méfier d’elles, et voilà qu’on en met une dans nos dortoirs comme animal de compagnie !

Je lui jette un regard glacial.

Est-ce à toi d’en juger ?

Il ne répond pas à ma question, qui n’attendait pas tellement de réponse à dire vrai. A la place, il me crache :

— Si tu défends les créannes, c’est que tu n’écoutes pas en cours. T’as jamais entendu ce qu’elles sont capables de faire ?! Elles ont buté des nôtres y a quelques mois, tu te souviens pas ?

Si tu parles des Anciennes qui sont venues des Enfers… Tu n’as pas à faire de généralité !

Mais je crois que ça ne lui plait pas, ahah. Il me donne un violent coup de pied dans le tibia. Je recule un peu avec un gémissement qui me monte dans la gorge.

Je l’attrape ensuite par le col de son t-shirt, articule :

T’es assez con pour t’en prendre à quelqu’un parce que tu ne sais pas quoi lui répondre, en plus de t’en prendre à quelqu’un pour des raisons non valables ?!

Il a un rictus moqueur.

— C’est toi qui dis ça ? T’es bien celui qui a pété la gueule à un missionnaire d’Utu non ?

Mes dents grincent. Honnêtement, je ne peux pas répliquer à ça…

Je lâche le morceau de tissu. Puis il trouve à nouveau amusant de, cette fois, me foutre un coup de genou dans le ventre. Non mais pourquoi il a besoin de taper sur tout ce qui bouge lui ?!

Agacé, dans une petite explosion de poussière, je les éloigne tous les trois de moi. Je me retourne vers Nao, un peu inquiet.

Est-ce que ça va ?


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Nao
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Lun 15 Aoû - 23:12

Mon nez me fait mal... Du sang goutte sur le sol, le long de ma mâchoire, et va se perdre dans le col de ma chemise. Mon vol plané ne m'a pas fait du bien - ou, plutôt, c'est l'atterrissage qui se révèle ici le plus rude. Encore, sous ma forme animale, je suis plus léger ; mais cela ne veut pas dire que je n'ai rien senti ou que je n'ai pas mal. Je siffle légèrement entre mes dents, toisant mes agresseurs d'un œil assez mauvais. La concentration à son comble, je m'insinue dans l'esprit du télékinésiste pour lui parler, semer la panique dans sa tête et tenter de contrôler ses mouvements. Mon corps palpite toujours, et je ressens mes points de douleur mais j'ai aussi l'impression de ressentir les siens lorsqu'il se cogne à ses amis ; et, finalement, quand un s'avance pour me redonner un coup de pied--

J'ai un sourire vaguement heureux mais surtout rassuré et soulagé. Pendant que les autres se tournent vers Alexander, nouvel arrivant et officiellement la personne que je suis le plus heureux de voir du mois - bien, j'admets être un peu excessif, mais comprenez un peu mon bonheur voulez-vous -, je rampe un peu sur le côté en m'éloignant, relâchant la pression sur l'esprit du télékinésiste. Celui-ci se tourne vers moi, furibond, mais l'écran de poussière du missionnaire de Nanna les fait reculer et tousser sévèrement tous les trois. Je tremble un peu, puis me reprends, essaie de me redresser et me remettre sur mes jambes flageollantes.

— Beaucoup mieux depuis que t'es là, j'imagine, je ris en grimaçant un peu, nerveusement.

Ce n'est pas tous les jours qu'on peut entendre un missionnaire nous défendre de manière aussi véhémente. J'apprécie le geste, d'autant qu'il se met dans une position qui n'est pas vraiment favorable. Puis, j'ai vu quelques personnes passer tout à l'heure, et elles ne se sont pas spécialement arrêtées non plus.

Ce n'est pas grave si c'est une créanne, hein, c'est ça ? Ca fait un peu mal. Pas seulement physiquement.

— Ca va, toi ? T'étais pas obligé d'intervenir, il t'a- Attention !

Je tire Alexander vers l'arrière quand des pierres sont jetées dans notre direction - nous avons donc un golem ou un deuxième télékinésiste, je sais que vous êtes ravis de la conclusion autant que moi - à grande vitesse. Elles se fichent dans le sol et je jette un oeil à Alex.

— Attends, j'essaie d'en retenir un !

Je m'attaque à celui qui vient de nous lancer ces pierres pour le bloquer, incapable de bouger pendant ce temps, trop concentré sur ma possession. Il ne s'agit pas de simplement aller dans la tête d'une autre créanne pour lui parler… Il s'ébroue un peu et colle un poing dans le visage de l'un des deux autres, avant que je ne relâche la pression sur l'esprit, épuisé psychiquement. Je ne pense pas pouvoir me débrouiller plus que ça niveau possession. C'est mort, en tout cas.

Un peu essoufflé, je me lance vers l'un pour lui faire un croche-pied. Je ne veux pas être trop violent non plus, mais il faut bien avouer que ces types-là cherche un peu…

— Alexander ? Ça va ? Tu es blessé ? je souffle bruyamment, de la sueur coulant le long de mon dos.


Alex
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Alexander Aestas
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Mar 16 Aoû - 0:54
Je lui adresse un mince sourire en entendant son maigre ton amusé. J’avise le sang qui coule sur son visage… hm… décidément, je ne comprends pas les raisonnements des gens, parfois. Nao était quelqu’un d’adorable, bien plus que certains missionnaires que j’avais pu croiser –notamment ces trois-là-, qui pourtant étaient dans mon camp. Alors que si on suivait leur logique, Nao devrait être comme un ennemi… c’est tellement… absurde.

J’entends son cri d’alerte et, avant que je ne bouge de moi-même, il me tire en arrière –heureusement d’ailleurs, sinon je n’aurais pas eu le temps d’éviter ces pierres-. J’avise le prêtre-roi à qui j’avais parlé plutôt. Je l’avais déjà croisé en cours, c’était un golem. Quant au troisième, je crois que c’est un missionnaire d’Enki, mais je ne suis pas sûr.

Je pose un genou à terre, laissant Nao s’occuper du golem, afin de mettre mes mains sur le sol. Ça marche mieux quand il y a un contact… Je fais apparaître autant de poussière que je peux, avant d’envoyer des vagues d’énergie dedans. Ça rend le sol instable sous les pieds. Comme des vagues…

Le missionnaire d’Enlil vacille un instant, avant de tomber à genoux, tandis que celui d’Enki se prenait le poing de son ami sous l’influence de Nao dans la figure, laissant entendre un craquement signalant que son nez n’allait pas très bien. Dans la foulée, la créanne fait basculer ce dernier.

Le télékinésiste me lance un regard furibond. La poussière du sol a cessé de se mouvoir, alors il se remet debout, ce que je fais aussi ; avant de lui balancer une balle de poussière durcie dans le tibia. Il pousse un gémissement et, dans la foulée, je sens autre chose de dur et coupant me frôler la joue ; un grognement s’échappe de ma gorge lorsque je me tourne vers le golem, que Nao ne contrôlait plus.

Ça va, je réponds à la créanne et essuyant de la paume de la main le sang coulant de ma coupure à la joue. Recule un peu ! fais-je en me penchant pour l’attraper par le poignet et le tirer vers moi.

Je serre les dents, concentre une grande partie de l’énergie qu’il me restait dans la poussière du sol encore présente, avant de la libérer d’un coup. Comme précédemment, ça produit une espèce de vague, et les trois missionnaires perdent l’équilibre. Je n’ai pas lâché le poignet de Nao et, profitant de l’instant de surprise, je le tire avec moi dans la forêt aux abords du chemin. Une fois que nous sommes suffisamment éloignés je m’arrête, un peu essoufflé, avant de me tourner vers Nao.

Est-ce que ça va ? Il faudrait peut-être que tu passes à l’infirmerie…

J’ai un petit soupir agacé en repensant à la tête des trois missionnaires.

Ça fait longtemps qu’ils t’embêtent, ceux-là ? Je veux dire, c’est la première fois ?

Même si « embêter » semblait un faible mot à ce niveau-là…



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Mar 16 Aoû - 1:16

Pendant que je m'occupais du missionnaire de Nin, Alexander se chargeait des autres... Son pouvoir est sacrément impressionnant, il doit vraiment pouvoir modeler des formes incroyables avec tout ça. Visiblement, il peut aussi rendre ses créations compactes ; ce qui, honnêtement, fait de lui un très bon soutien à distance. Cependant je suis un peu sonné, et après mon long vol jusqu'ici, je suis ravi de ne pas avoir à m'occuper seul de ces trois abrutis... Surtout que j'aurais probablement fini à l'hôpital avant d'avoir puis en mettre un KO.

Alexander m'attrape par le poignet pour me tirer en arrière et je le laisse faire, grimaçant un peu à cause du mouvement brusque de mon bras. Une vague d'énergie semble agiter le tapis de poussière qui s'effondre ensuite au sol en même temps que les missionnaires. Je suis tenté de me jeter sur eux pour les assommer, mais me fais tirer à la suite du prêtre-roi qui m'emmène plus à l'écart. Epuisé, je m'appuie contre un arbre pour reprendre mon souffle et lancer un regard reconnaissant à Alexander.

— Moi ? Moi, ça va… je fais en portant ma main à mon nez, qui ne s'est pas arrêté de saigner.

Je le pince un peu en retenant une lourde grimace, penchant la tête vers l'arrière. Mon ton est un peu nasillard, du coup. Il y a un silence qui s'installe durant lequel je ne réponds sciemment pas à sa question précédente.

— Merci de t'être arrêté, je t'avoue que là, je savais pas trop quoi faire tout seul, déclaré-je finalement, dépité.

Un soupire m'échappe et je tousse un peu. Je suis bien content d'avoir réussi à coller un poing dans la figure de l'un d'entre eux, quand bien même c'était à travers une possession. Un frisson me parcourt. J'espère qu'ils ne s'en plaindront pas à l'administration... Je n'ai pas très envie de me faire virer d'ici. Enfin, après tout, rien ne me retient spécialement, mais c'est toujours pratique d'avoir un chez-soi... Même si plus personne ne nous y attend. Ma gorge se serre un peu.

— Ça fait quelques mois... J'évite de les croiser en général, mais ils sont tenaces et sacrément agaçants, râlé-je. Des abrutis incapables d'utiliser leur cerveau une seule seconde.

Puis, je reporte mon attention sur Alexander et effleure la blessure sur sa joue du bout des doigts. Je déteste dire ça, mais ces types ont bien mérité ce qui leur est arrivé. Tant pis pour eux, un jour, il faut bien qu'ils paient pour le mal qu'ils font autour d'eux. Je me sais ne pas être le seul dans un cas comme celui-ci.

— Toi aussi tu devrais désinfecter ça. Et voir pour tes côtes. Ils t'ont frappé, j'ajoute sur un ton amer, le regard violent.

Ça fait tellement longtemps que j'essaie de leur parler, d'engager le dialogue... Et rien ne fonctionne. Rien du tout. Ils me donnent envie de pleurer de rage.


Alex
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Mar 16 Aoû - 20:51
Je le regarde, inquiet, pencher la tête en arrière tout en se pinçant le nez. Ils n’y sont pas allés de main morte… ça me désole. D’un coup d’épaule je fais passer mon sac devant moi, fouille un instant dedans avant de lui lancer un paquet de mouchoirs.

Tiens, en attendant…

Ma respiration a repris un rythme normal. Je regarde un instant autour de nous, écoute les bruits de la forêt. Ces missionnaires n’ont pas l’air de nous avoir suivis, je crois… Je reporte mon attention sur Nao lorsqu’il reprend la parole.

Je secoue légèrement la tête lorsqu’il me remercie.

Le comportement de certains est incompréhensible…

J’ai un petit rire lorsque Nao crache sur ces trois missionnaires pour qui, manifestement, ce n’était pas la première fois qu’ils venaient s’en prendre à lui. Incompréhensible. Non mais, nous nous plaignons toujours des créannes agressives contre lesquelles nous devons nous battre, et au final quand il y en a des pacifistes on leur tape dessus ?! Non mais ces gens n’ont pas de cerveau ou quoi ?!

Il effleure ma joue, manifestement inquiet par rapport à la coupure, qui s’était arrêtée de saigner depuis un moment, comparé à son nez d’où le sang n’arrêtait pas de couler, ce n’était rien et il n’avait pas à s’en préoccuper.

Je ferai ça chez moi, ce n’est pas très profond… et ils n’ont pas touché mes côtes, ils ont visé l’estomac. Inquiète-toi plutôt pour toi.

Je m’adosse également contre un tronc d’arbre proche. J’aurai juste un gros hématome au niveau de l’estomac, je pense. Rien de bien grave…

Tu en as déjà parlé à l’administration ? S’ils t’ont accepté ici c’est bien que tu y as ta place, alors ils devraient te traiter comme tout autre élève…

Je pousse un soupir un peu exaspéré, passe une main nerveuse dans mes cheveux.

Enfin. Viens, il faut passer à l’infirmerie. Elle n’est pas très loin…

Enfin, je ne suis jamais passé par la forêt pour y aller en fait… Je n’étais jamais rentré dans cette forêt, à part pour aller dans le temple de Nanna… et celui d’Enlil une fois, mais bon, je n’en garde pas tellement un bon souvenir. Mais bon, je sais dans quelle direction l'infirmerie est. Je me redresse, avant d’en prendre la direction.

Je fulmine, à l’intérieur. Il y a des gens tellement cons ! Enfin, moi aussi j’ai croisé plusieurs créannes agressives et mauvaises, Urhan et Sheeva entre autre, mais il fallait savoir faire la part des choses ! C’est stupide de faire des généralités sans connaître, enfin, je peux comprendre la méfiance, mais l’agressivité ?! C’est l’individu qu’il faut voir, pas l’espèce ou le rang… Nao n’avait jamais fait de mal à personne, ce n’était pas dans sa manière de penser.

Il y en a qui devraient apprendre à réfléchir, ce n’est pas en tapant sur les créannes pacifistes qu’ils aideront qui que ce soit, marmonné-je, agacé.

Les bâtiments de l’infirmerie se dessinent entre les arbres ; une fois devant la porte je frappe avant d’ouvrir.

Bonjour… je crois que mon ami a besoin de quelques soins.


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Mar 16 Aoû - 21:57

Il faut que j'essaie de reprendre mon calme. Que j'essaie de faire refluer toute cette colère qui m'enserre la poitrine et me donne envie de frapper dans quelque chose et hurler. Mes épaules tressautent un peu et je contiens des larmes de rage et de dépit du mieux que je le peux. Mon poing se serre et j'essaie de respirer… acceptant le mouchoir que me tend Alexander pour éviter de continuer à me mettre du sang partout. Je lève les yeux au ciel pour chasser l'humidité de mes yeux ; une habitude que j'ai prise quand vraiment j'en avais assez. Qu'ils s'attaquent à une créanne, à la limite, je peux le comprendre. Mais qu'ils s'attaquent carrément à un de leurs congénères... À quel point ces garçons peuvent-ils être stupides ? Détestent-ils à ce point notre univers, qui nous sommes, ce que nous sommes ? Un frémissement violent me prend et je baisse les yeux vers Alexander. Parfois, notre nature nous rattrape, et tout ce qu'il reste, c'est ce sentiment de vide affreux. Je détourne les yeux comme pour me redonner contenance. Ca ne me ressemble.

Doucement, je secoue la tête.

— Désinfecte quand même, hein ? On ne sait jamais, ça peut s'infecter... On a moins de problèmes comme ça, nous, les créannes… Puis, ça va, je saigne juste du nez...

Et mon bras me fait mal, mais c'est un détail. Je suis surtout courbaturé, j'imagine qu'un peu de repos me ferait du bien… j'ai un mouvement de recul quand Alexander parle de l'administration, me retenant de secouer la tête.

— Non, j'ai pas-... Il ne faut pas qu'ils apprennent- Que je les ai possédés… Je ne veux pas me faire renvoyer, bredouillé-je, soudainement confus... avant de l'attraper par le poignet. Non ! Pas l'infirmerie ! C'est juste un peu de sang, j'ai rien de grave, il faut pas t'en faire !

Ma main laisse des traces de sang sur son bras et je recule davantage, un peu mortifié.

— Je suis désolé-

Pour autant, il n'a pas l'air de vouloir laisser tomber... Piteusement, je le suis, gardant mon mouchoir appuyé contre mon nez. Je ne sais pas trop quoi dire sur le chemin, perdu dans mes pensées. Et si tout ce que je faisais depuis le début était vain ? Si ça ne fonctionnait pas... Peut-être qu'Azur avait raison, et que les missionnaires et les créannes ne peuvent pas s'entendre ?

Levant un regard triste vers Alexander, je finis par soupirer. Nous entrons dans l'infirmerie, et l'infirmier de garde s'approche pour nous demander ce qu'il se passe. Je sais pas trop quoi dire, je lâche juste :

— C'est rien, j'ai juste pris un coup au visage-

Un coup de pied, sous ma forme de chouette. Je crois que mon nez est vaguement éclaté, mais j'ai pas envie de savoir. Ca pulse véritablement...

Le temps qu'il aille chercher ce dont il a besoin, je tourne les yeux vers Alexander.

— Tu crois que je fais tout ça pour rien ? je souffle d'un air triste. Tu crois qu'on arrivera à cohabiter ?

Trop de questions en suspens. Trop de doute. Au final, c'est peut-être plus simple d'attendre.


Alex
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Alexander Aestas
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Mer 17 Aoû - 0:47
Quand je lui parle de l’administration, il semble paniquer complètement. De même quand je parle de l’infirmerie.

Hey ! Calme-toi, tout va bien ! OK, on n’en parlera pas, d’accord ? Et, si tu as besoin d’un témoin pour ta défense, tu peux me demander, pour le coup…

Il retire sa main de mon poignet, s’excuse pour les traces de sang je présume. J’ai un pincement au cœur face à sa panique. En même temps, c’était compréhensible… maintenant, il devait voir une bonne partie de la Congrégation comme des gens lui voulant du mal.

Je pose une main sur son épaule, lui adresse un sourire qui se veut rassurant.

Viens, je te dis. Il vaut mieux vraiment s’assurer que ça va. Tu n’es pas obligé de raconter ce qu’il s’est passé.

Il me suit finalement, même si je sens bien que c’est à contrecœur. Cependant, je ne peux pas le laisser repartir dans cet état…

L’infirmier de garde s’en va chercher du matériel. Profitant de son absence, Nao me demande, d’un air triste, si ce qu’il endure peut servir à la cohabitation des créannes et des missionnaires. Si ça a un sens… J’avoue que je reste muet un moment, sans savoir quoi lui répondre.

Je crois que… à seulement quelques individus partageant tes idéaux ça risque d’être compliqué… et puis je pense qu’il faudrait que ça bouge dans les rangs plus hauts placés de la Congrégation… au final, notre ressenti vis-à-vis des créannes vient surtout des cours, on nous demande de nous méfier…

Un autre petit soupir franchit mes lèvres tandis que je me laisse tomber sur une chaise.

… le souci est que, comme dans le cas présent, beaucoup vous voient comme un seul et même corps, ne voient pas l’individualité des personnalités. Dans ce cas-là… probablement faut-il que tu trouves des gens, des créannes qui pensent comme toi, peut-être… pour former des fondations plus solides. Tout seul, tu parais peut-être juste comme une exception… Probablement est-ce pour ça qu’ils ne te croient pas.

Je me tais ensuite, lorsque l’infirmier revient, compresses et désinfectant en main.

Je fixe la fenêtre en face tandis que le nez de Nao disparait sous une montagne de compresses. Le soleil s’est couché, et le ciel est teinté de orange et de rose. Je n’ai plus l’habitude de rester dehors le soir, et la nuit…

Après plusieurs minutes, l’infirmier se tourne finalement vers moi, dégaine une autre compresse imbibée de désinfectant avant de tamponner ma coupure à la joue avec. J’adresse un petit sourire à Nao. Voilà, elle est désinfectée ma coupure !

Finalement, après maintes recommandations –qu’il fallait faire attention, tout ça tout ça-, nous pouvons ressortir. Je jette un coup d’œil aux alentours, vers les bâtiments de la Congrégation. Il y avait quelques personnes qui traînaient encore sur la pelouse, mais il n’y avait plus grand monde. Une fois suffisamment éloignés de l’infirmerie, de reprends le sujet précédent :

Mais je pense que c’est bien, ce que tu fais. Simplement… il te manque des clés…


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Mer 17 Aoû - 14:34

Alexander a tenté de me calmer, mais ce n'est pas pour autant que je me sens mieux lorsque nous arrivons près de l'infirmerie. Là-bas, je me laisse aller à réfléchir. Parler aux créannes, aux missionnaires, essayer de les rassembler autour d'une cause, ou au moins de leur ouvrir les yeux sur la nature des uns et des autres, est-ce que c'est réellement inutile ? J'aimerais vraiment croire que non, qu'à force de conviction et de persuasion, les créannes que nous rencontrerons aux alentours de la Congrégation commenceront à se poser des questions, à être submergées par ce doute : est-ce que nous ne sommes pas tous à la fois identiques et différents ? Est-ce que nous sommes obligés de nous battre ? Si seulement la méfiance des uns et des autres pouvait être réduite, au moins suffisamment pour qu'un dialogue s'installe, le temps d'un instant…

C'est stupide, peut-être, de croire qu'en installant un dialogue les choses vont changer. Mais je sais que l'océan est composé d'une infinité de gouttes, et que, au bout d'un moment, il ne suffirait que d'une seule pour le faire déborder. Mais il est tellement plus facile de rester bloqué dans ses a priori et ses habitudes, de ne rien y changer, plutôt que de simplement faire voir aux autres ce qui est : nous voulons tous vivre.

Un soupir m'échappe aux paroles d'Alexander, car ce qu'il dit est bien vrai. J'ai aussi espoir de toucher les plus hauts placés avec cette parole, mais il est plus difficile pour eux de l'entendre, car ce sont eux qui prennent des décisions visant à protéger les leurs.

Si les cours posent problème, alors peut-être est-ce un point auquel nous devrions nous attaquer ? J'ai aussi espoir qu'à force de parler aux missionnaires, ceux-ci prennent conscience de quelque chose et essaient de se raisonner les uns les autres... Mais bon, la bêtise est malheureusement une chose qu'on ne peut pas faire reculer aussi simplement qu'un claquement de doigt. On ne leur demande même pas de nous apprécier, mais simplement de ne plus nous attaquer... Est-ce que c'est si difficile ? À croire que oui...

L'infirmier revient et suit la conversation d'une oreille sans rien ajouter. Je le laisse soigner mon nez en silence, après qu'il ait vérifié que mon oeil maintenant un peu gonflé n'avait rien, réfléchissant à un ce que je lui répondrai. Il n'a pas totalement tort à ce niveau-là, malheureusement.

Terrence prend finalement la parole :

— Eh.. Déjà ne fais pas cette tête là. Je ne comprends moi même pas ce qu’il se passe entre missionnaire et créanne mais tu sais même entre les humains ça se passe mal alors bon. C’est à nous chacun de notre coté d’évoluer, d’aller de l’avant et d’essayer de se souder ensemble - Je suis sûr que tu as rencontré des missionnaires géniaux tout autant que des humains tout autant que des créannes non ?

Et il regarde dans la direction d'Alexander avant d'ajouter :

— Il a pas l’air méchant celui là nan ?

Un soupir m'échappe lorsque l'infirmier s'éloigne pour soigner Alexander et je lui lance un sourire léger, un peu absent, pour le remercier.

— C'est vrai… Merci.

À vrai dire, je ne sais pas quoi ajouter de plus. Il n'a pas tort, et c'est à nous tous de faire des efforts en ce sens. Pour autant, c'est difficile de trouver comment faire...

Après qu'Alexander se soit fait désinfecter sa coupure, nous ressortons pour continuer à parler, et je plante mes mains dans mes poches, désabusé.

— Evidemment... Pour autant, nous ne sommes pas si isolés que cela. Je reviens d'un voyage... J'ai rencontré de nouvelles créannes, je continue à parler à celles que j'ai déjà croisées... Elles veulent m'aider à changer les choses, au moins de leur côté, mais c'est tellement difficile. En les rassemblant, elles seraient peut-être plus informées, comprendraient qu'elles ne sont pas seules, et les missionnaires verraient qu'on peut leur faire confiance, au moins à elles... Pour autant, j'ai peur qu'elles échappent à tout contrôle, de ne pas être capable de faire les choses correctement, et que des erreurs soient commises. Si elles l'étaient, les conséquences seraient épouvantables, et en même temps... Tout rassemblement de créannes vous effraierait vous, missionnaires. Vous vous méfierez, peut-être que certains, comme ceux de tout à l'heure, voudraient profiter de leur manque d'hostilité pour les attaquer...

Je reprends mon souffle, conscient d'avoir parlé durant un moment.

— J'essaie de faire les choses petit à petit, un pas après l'autre, pour que personne ne se retrouve brusqué ou effrayé, mais est-ce que c'est réellement la bonne chose à faire ? Il y en a des tas, des créannes pacifiques, mais le problème est qu'un groupe silencieux est toujours écrasé par un autre groupe plus bruyant, violent, actif…

Un soupir.

— Il y a une créanne de la colère, ou bien de l'amertume, je ne sais pas bien… Elle est impulsive, facilement agacée et violente, mais elle me suit et c'est quelqu'un de bien. Elle ne toucherait pas à un cheveu d'un missionnaire si on ne l'attaquait pas ; mais elle ne se laisserait pour autant pas faire… Une personne comme elle, il suffit de la provoquer pour créer une catastrophe, mais il se s'agit pas là d'un problème entre créannes et missionnaires, elle est comme ça ! Imagine simplement si nous étions en groupe ce que les conséquences de ses actions pourraient avoir... Pour autant, je ne peux pas la changer, et je ne la mettrai pas non plus à l'écart.

Doucement, je touche le pansement du bout des doigts et frémit de douleur.

— Alors qu'est-ce que je dois faire ? Je ne suis pas une créanne puissante, je souffle. Je suis juste faible.

Il n'y a que les mots qui arrivent encore à me sauver.


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Ven 19 Aoû - 19:45
Je l’écoute exposer son point de vue. Il y a beaucoup de vrai dans ce qu’il dit, et j’avoue pas mal hésiter, de par mon accord vis-à-vis de son point de vue, mais aussi de par mon rang de missionnaire. Un groupe de créannes est mal vu, de notre côté, en général. Des créannes qui s’assemblent ne signalent jamais rien de bon. Du moins, c’est ce que nous pensons à la base. C’est comme instinctif.

Après… il s’agirait de faire comprendre à la Congrégation, aux missionnaires, que ce groupe n’aurait aucune stratégie hostile. Pour ça, il faudrait peut-être laisser des missionnaires, qui ne sont pas trop hostiles, rester avec vous… de manière à rassurer la Congrégation. Dans un premier temps, en tout cas… peut-être.

Cette idée n’est pas forcément géniale. Parce que j’insinue un manque de confiance, j’espère qu’il ne le prendra pas mal. Mais c’est un fait ; un groupe de créannes s’attirerait les hostilités de la Congrégation. Pour ne pas se faire attaquer, il faut mettre en place une collaboration, un échange surtout. Il faut mettre en place une communication, c’est important.

Pour qu’une telle collaboration soit possible, les actions ne doivent pas venir du seul côté des créannes… En fait, il s’agirait de faire des choses ensemble…

J’ai un sourire un peu triste quand il dit que les silencieux pacifistes sont écrasés par les bruyants agressifs.

Ça doit se faire de l’intérieur, à force de mots et de persuasion. On dit souvent que les mots sont plus forts que les actes.

Je penche la tête sur le côté, tandis qu’il prend l’exemple d’une créanne de sa connaissance, de son côté bien qu’un peu impulsive. Je vois… je comprends, à dire vrai. Moi aussi son idéal de paix me touche, mais si une créanne vient me provoquer je la considère en ennemi.

Je secoue légèrement la tête, tourne mon regard vers lui.

Tu ne peux pas dire que tu es faible. Tes idéaux de paix sont une grande force, car même si tu dois faire face à des violences ou à des échecs tu y crois encore. C’est un grand courage tu sais, tout le monde n’en est pas capable. Je sais que tu as l’impression que ça ne marche pas… mais je crois que c’est important d’y croire encore.

Je sais que c’est bien joli de dire ça. C’est toujours bien les belles paroles, mais quand ça ne marche pas, on a juste l’impression que c’est du vent. Je passe une main dans mes cheveux, pensif.

Mais c’est difficile de tout faire seul. Tous les missionnaires n’ont pas essayé de t’attaquer, n’est-ce pas ? Peut-être que tu en connais déjà d’autres qui ne seraient pas contre ton projet. Peut-être que ça te serait utile de t’entourer de quelques créannes et missionnaires qui partagent, ne serait-ce qu’un peu, tes idées, pour les exposer aux plus sceptiques. Si l’on voit que des gens de son propre camp peuvent entendre ces idées, on a tendance à pouvoir y prêter une oreille plus attentive, à plus facilement accorder notre confiance. Si rien ne change, il faut peut-être un peu pousser les choses, même gentiment. Organiser des confrontations à but pacifique… les missionnaires auraient besoin de voir que tu n’es pas seul dans ton cas, le voir bien plus que de l’entendre de ta bouche. Après tout, comme on dit, « il faut le voir pour le croire ».

Je lui adresse un petit sourire.


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Dim 23 Oct - 0:11

Mon coeur paraît sur le point d'exploser. Ma tête aussi. Les mots s'entrechoquent, les sentiments. La colère, la tristesse, la déception. La lassitude qui pulse, pulse, pulse encore. Les paroles de Terrence m'ont à peine rassuré. Et Alexander, lui... Je ne sais pas. Mes paroles ne semblent pas toujours trouver écho en lui, ce que je déplore quelque peu. Il y aura toujours cette méfiance, cette incapacité à nous donner le bénéfice du doute, quand bien même nous avons prouvé que nous ne leur voulons pas de mal. Qu'est-ce que nous sommes censés faire ? Leur permettre de nous coller le canon d'un pistolet sur notre tempe pour la bonne foi ?

Mon nez me lance terriblement, et je me retiens de le frotter, par réflexe.

— Permettre à des missionnaires de "rester avec nous" serait comme nous coller un agent de sécurité ayant l'autorisation de nous abattre au moindre geste qui pourrait paraître suspect. Mettre les gens en contact, oui ; c'est même de cette seule manière que nous pourrons réagir tous ensemble face à cette situation... Mais laisser entendre au monde entier que nous n'avons aucune légitimité par nous-mêmes, en ne nous autorisant à nous réunir qu'en étant surveillés, serait nous faire croire, et vous faire croire aussi, que vous seuls avez le droit de décider si nous pouvons vivre ou mourir. Et il me semble que les humains ne sont pas les mieux placés pour cela. Des humains militent pour les droits des animaux ; est-ce que nous valons encore moins que cela, nous créannes ?

Mon ton est un peu plus dur que je ne le voudrais, mais il faut qu'il comprenne. Les créannes ont le droit de vivre elles aussi, ce n'est pas parce que nous sommes inhumaines que nous ne ressentons rien, pas de peur, de tristesse ou de joie.

— Nous voulons vivre, Alexander. Pas être des esclaves ou des animaux. Pour autant, je suis d'accord que les choses doivent venir de vous aussi... De l'intérieur, faire changer les choses petit à petit. Nous ne demandons pas nécessairement de vous poser en grands défenseurs, mais nous permettre de communiquer serait déjà un grand pas.

Nos regards se croisent alors qu'il reprend au sujet des mots et des actes, au sujet de mes idéaux. Mes idéaux que je piétinerais bien de rage si je le pouvais, mais qui sont si profondément ancrés dans mon être que je n'arrive pas à m'en défaire. Doucement, j'acquiesce, sans l'interrompre, et ce jusqu'à la fin. Je pense à Warren, en me demandant s'il acceptera de m'aider, lui qui est si craintif à notre égard. Et Alexander, voudra-t-il mettre sa main à la pâte ?

— C'est vrai. Je comprends ce que tu veux dire et je suis d'accord avec tout cela. C'est ce que j'aimerais faire sur le long terme, mais même l'organisation de tout ceci ne peut se faire sans le soutien des hautes sphères ; soutien que je n'ai malheureusement pas. Avant d'aller les convaincre que je ne suis pas une créanne déviante prêchant seule la bonne parole, il faut que nous nous réunissions. Mais là se pose le problème de votre méfiance à notre égard. Nous ne pourrons hélas pas l'éviter ; mais je ne peux que vous annoncer que nous grandirons pour former une communauté avant qu'elle n'apparaisse, si tant est que mes amies acceptent de m'accompagner dans cette aventure... Malgré tout, je vais devoir te contredire sur deux points.

Je lève mon index.

— Premièrement, je ne suis pas courageux. Je suis un froussard, j'ai passé approximativement deux cent ans à me cacher derrière des branches. La seule chose qui me motive est ma parfaite lassitude à l'égard de ces comportements malsains et violents entre missionnaires et créannes. Une des choses qui me font croire que nous avons un avenir de paix sont l'amitié et les sentiments forts que j'éprouve pour certaines des personnes que j'ai rencontrées ici, et qui m'ont ouvert les yeux. Des humains, des missionnaires... Je comprends ce qui nous différencie, mais je comprends aussi ce qui nous lie. J'ai envie d'apprendre d'eux et de leur apprendre, de vous apprendre. Nous n'avons ni les mêmes expériences, ni les mêmes mode de pensée. Nous sommes riches de nos différences, alors partageons-les et acceptons de vivre avec elles. Et puis, je t'avoue que si je pouvais vivre sans craindre de me recevoir un bloc de granit sur le crâne par l'un de vos collègues, j'en serais très heureux.

Puis je lève mon majeur à la suite.

— Deuxièmement, les mots ne sont pas plus forts que les actes. Les mots en sont les prémisses. Mais si tout ne restait que paroles, rien ne se produirait. On a beau théoriser pendant des années, si on ne bouge pas, rien ne change… Oh, bien sûr, je comprends ton idée lorsque tu disais que les mots étaient plus forts que les actes... Disons que je le dirais plutôt de cette manière : la réflexion est plus forte que la précipitation brutasse et imbécile. Il est vrai que les mots ont un fort impact, mais c'est surtout la manière dont ils sont interprétés qui conditionnent nos agissements. J'espère aussi qu'un jour nos mots auront plus de force que la violence, qui tend à étouffer la réflexion… ajouté-je d'un air soucieux, avant de relever les yeux vers Alexander, que j'avais perdus dans le paysage pendant ma tirade. Lorsque je disais que j'étais faible, je l'entendais du point de vue strict du terme. Sans puissance, personne ne m'écoutera. Mais je ne veux pas inspirer le respect ou craindre, j'aimerais juste... Permettre aux gens de renouer un peu avec leur compassion et leur logique ?

Ma main sur passe sur ma nuque, et le geste me tire une nouvelle grimace.

— Je vais tâcher d'y croire encore, Alexander, mais c'est de plus en plus difficile. Parfois, j'ai l'impression d'être seul au monde, et c'est vraiment le pire sentiment qui soit. Après, on abandonne purement et simplement, tellement facilement…

Soupir.

— Je ne veux plus laisser tomber. Si je n'arrive pas à ça, à quoi est-ce que j'aurai servi ?


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Lun 31 Oct - 15:09
Je me pince les lèvres. Je me doutais bien que ça ne lui plairait pas. Je comprends ce qu’il dit ; simplement ce n’est probablement pas aussi simple. Je reste silencieusement le temps qu’il finisse de parler ; sa voix est un peu plus sèche peut-être.

Bien sûr que vous avez le droit de vivre ; je voulais seulement dire que si vous agissez dans votre coin, entre créannes, ça ne sera probablement pas bien interprété par la Congrégation.

Je continue de parler, il ne m’interrompt pas. Je l’écoute ensuite me répondre.

Je ne suis pas d’accord, quand il dit être un froussard. S’il l’a été autrefois, peut-être est-ce un fait. Auquel cas, s’il agit maintenant, c’est qu’il ne l’est plus ; d’une certaine façon en tout cas. Quand on décide d’aller au-devant des ennuis et d’essayer de changer le système en place, c’est tout de même une forme de courage ; selon moi en tout cas. On n’a pas tendance à se battre pour un avenir flou et incertain… qui sait si ce pour quoi on se bat ne va pas mener à une situation pire encore ? L’inconnu fait peur. Mais… je crois que la situation des créannes fait probablement qu’elles n’ont plus rien à perdre… je suppose. En tout cas, renoncer à se cacher pour aller parler ouvertement avec ceux que tu as craints jusque-là, c’est loin d’être le comportement d’un parfait froussard.

Je pense toujours aussi que les mots sont plus forts que les actes. Ou en tout cas, les actes n’ont aucun sens sans les paroles. Ici, il s’agit de persuader les plus sceptiques… la persuasion, selon moi, ne se fait pas par la force des actes ; pas seuls en tout cas… les mots sont les piliers de tout. Ce sont les mots, les bons mots qui peuvent toucher le cœur des gens. Si tu as de mauvaises convictions, ton opinion sur les actes que tu vois est tout de suite influencée par ces convictions, alors… il faut que quelque part, il y ait une part de… oui, de réflexion, comme il dit. Il faut que les gens prennent du recul par rapport à ce qu’on leur apprend…

C’est tellement facile d’être de l’avis de ceux qui prennent toujours la parole. Tellement facile d’être du même avis que l’avis général, que celui qui est répandu…

Je tourne les yeux vers Nao.

Je pense qu’il faudrait… organiser un truc qui ait une allure un peu… officielle. Dans l’idéal il faudrait que ce soit encouragé par les haut-placés de la Congrégation, mais je n’y crois pas vraiment…

Je me pince les lèvres, réfléchissant.

Je pense qu’il faudrait parler aux missionnaires ; quand ils sont en groupe je veux dire. Parce que… mine de rien, l’effet de groupe a son impact… si on les aborde individuellement, c’est le genre de situation où tu peux te sentir acculé, et où tu auras tendance à refuser d’écouter parce que tu n’as pas confiance… mais avec l’effet de groupe, ce genre d’impression a tendance à disparaître…

Je jette un œil vers les bâtiments de la Congrégation.

Si tu parviens à obtenir l’autorisation, mais j’avoue que j’en doute un peu, peut-être que tu devrais donner quelque chose comme… une conférence. Ou alors, à l’intercours, quelque chose comme ça. Pas tout seul, mais entouré de gens qui te soutiennent. A un moment donné, il faut pousser les choses pour qu’ils écoutent, ne serait-ce qu’une fois, et qu’ils… que nous réfléchissions tous dessus. C’est avec l’interaction que vient la persuasion…

Je laisse passer un temps avant de me retourner vers lui.

Je pourrai t’aider si tu veux.

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