Il a ri. Il a riiii. Je l'ai vu. Non mais, c'est vrai. Il se moque. Je fais la moue et lui pince la cuisse en boudant un peu, mais j'ai aussi du mal à contenir mon hilarité.

— Hé, ne ris pas !  Puis c'est de ta faute, tu n'as qu'à apprendre la communication animalière. Je t'offre une chance inespérée en me transformant en chouette, tu vois ?

— C'est ce que j'essaie désespérément de faire, mais malheureusement tu n'es pas très coopératif, dans le genre, je fais avec un clin d'oeil.

Je bois mon thé tranquillement, assis en tailleur au bord du lit et considère la proposition, songeur.

— Pourquoi pas ? Je veux pas te déranger, et tu en as peut-être marre de manger mes plumes la nuit, je ris.

Un sourire en coin, puis je repose la tasse et m'étire un peu en baillant. Je mets une main un peu tard devant mes lèvres et m'excuse brièvement pour l'impolitesse.

— Si ça te dérange pas c'est parfait alors ! Je n'aurai qu'à rester enroulé dans mon plaid, je ris. Je fais très bien le sushi.

Cela étant dit, je roule sur le côté en m'enroulant dans la couverture en riant en guise de démonstration. Heureusement qu'on parle à voix plutôt basse, sinon les voisins nous auraient déjà tués.

Pendant que Warren se change, j'en profite pour essayer de me dépêtrer de là - c'est toujours une mauvaise idée, le sushi, peu importe le nombre de fois où je tente -, puis enlever mon pantalon et rester en boxer. Je me glisse sous les draps, au bord du lit près du radiateur.

— Hé, je ne suis pas si gros, je souris en coin.

Je tire sur l'élastique qui retient mes cheveux et baille encore une fois. Roh.

— Si je prends trop de place tu me le dis, hein ? D'accord ?

Après avoir roulé des yeux, je remets mes cheveux en place et me laisse tomber sur l'un des oreillers, mais je garde un léger sourire aux lèvres.

— Ce n'est pas faux mais... c'est un peu triste, je ris. Je ne suis pas si maigre, et toi non plus. On est minces, c'est pas pareil !

Enfin, un peu, mais bref. Je reste immobile pendant quelques secondes quand je sens Warren passer son bras autour de ma taille et se presser contre mon dos, après qu'il ait éteint la lumière. Ma main se pose distraitement sur la sienne alors que je ferme les yeux.

— Hmm. Ça ne me gêne pas non plus...

Un rire m'échappe.

— Profiteur, je lui chuchote avec amusement.

Mon visage n'est que dévastation et mon coeur n'est plus qu'une épave. J'enfouis une fois de plus mon visage dans le mouchoir que m'a gentiment tendu Warren - le cinquième depuis cet instant fatidique - pour me moucher et tenter d'y écraser mes larmes. Je me cache à moitié sous ma couette pour retenir un hoquet.

— Et ar-rête de te m-moquer, j'essaie d'articuler en relevant des yeux remplis de larmes vers Warren. T-tu avais dit que les Disney finissaient t-toujours bien !

On ne sent pas du tout la frustration, là.

— TADASHI EST M-MORT.

Je vais jamais m'en remettre.

Râleur, j'attrape la boîte de mouchoirs et me roule en boule dans mon plaid.

— Ça finira p-pas bien, il est d-déjà mort.

Hng. Je déteste avoir cette voix-là, toute tremblotante, c'est abominable... Je m'essuie les yeux avec la manche de mon t-shirt et finit par me recoller un mouchoir contre le nez.

— T'es cruel, je boude.

Un regard mi-désespéré, mi-agacé. Oui, évidemment que je vais survivre, ce n'est qu'un personnage de dessin animé après tout, ce n'est pas comme si c'était grave, mais voilà...

— NON.

Voilà. Non. Juste non. Pas Tadashi. Et avec Honey Lemon trop mignonne à côté et han je veux mourir… Un soupir m'échappe et je croise les bras.

— Je ne suis pas un pleurnicheur.

C'est faux, évidemment....

Vivement que ce film finisse, j'en peux vraiment plus.... Plus le temps passe, et plus je me sens mal. J'essaie de me raisonner, mais à chaque mention de Tadashi j'ai envie de repartir dans un sanglot. Sur la fin, je suis tellement en colère et tellement estomaqué que je peux pas retenir mes larmes, une fois de plus.

— E-et c'est censé être ça, "b-bien se finir" ?! râlé-je en donnant un coup de coude à Warren.

Honnêtement, si le début du film m'a plu, tout le reste m'a mis dans un état... Je crois que je ne le reverrai pas de sitôt.

Je renifle et me frotte les yeux en l'ignorant royalement. Oui, je boude, c'est dit, voilà.

— Je sais pas si j'ai encore envie d'en voir, bougonné-je en essayant de me calmer.

Bon, j'exagère, mais c'est vrai que je suis un peu tristoune là. Juste un peu.

Un demi sourire alors que j'enlève sa main de mes cheveux.

— Arrête avec mes cheveux !

Puis j'acquiesce.

— Je te laisse choisir toujours, d'accord ? Surprends-moi ! Dans le bon sens du terme, cette fois, je ris en reniflant une fois de plus.

Les musiques de ce film sont super bien. Et les dessins, je les aime bien... Harold est mignon, aussi. Un peu. Enfin, pour un ado de 15-16 ans, quoi, je ne suis pas pour la pédérastie, merci. Quand il s'approche du Fury Nocturne qu'il a touché je me penche légèrement en avant, curieux de savoir ce qu'il va se passer... Et, un peu plus tard, quand il lui donne à manger, je me retient de lâcher un gloussement.

— Il est trop mignon, je souffle en riant.

Bon, ce film a l'air un peu plus léger que le précédent. Sauf s'ils refont mourir un personnage en cours de route !

Un rire m'échappe et je me mordille la lèvre pour me retenir d'en faire trop. C'est vrai que cette bestiole était adorable, on lui aurait donné n'importe quoi pour un câlin, littéralement.

— C'est peut-être parce que les dragons n'existent pas, argumenté-je en riant. Bon, peut-être qu'il est beau en effet... Rapide, en plus de ça ! J'ai un peu de la peine pour sa queue cela dit...

Haaa mais ils sont trop mignons blblbl. Pourquoi est-ce que tout me renvoie à notre situation en tant que missionnaire et créanne, au juste… ?