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 :: Le Monde :: Amérique du Sud :: Royaume d'Inanna
Tu veux vraiment que je refasse la déco ?
Inanna
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Localisation : Allongée entre les racines d'un arbre centenaire.
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Inanna
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Mer 3 Déc - 17:25
Tu veux vraiment que je refasse la déco ?
Nin ♥



La rage. Elle embrase ma raison comme autant de flambeaux allumés en pleine forêt. Après tout, Ershkigal les a bien portées, ces torches de la provocation ; je ne pouvais rien faire d’autre qu’observer le feu prendre, un peu en retrait de mon propre corps, qui lui-même soufflait sur les braises pour les entretenir. Bêtement, certainement. Mais n’était-ce pas merveilleux de parfois se laisser aller à la discorde lorsque le monde entier paraissait suspendu dans le vide ? Le vide du rien, de l’inaction ; il fallait bien que quelque chose se passe. Du moins était-ce ainsi que je me forçais à penser – plus pour me justifier auprès de moi-même qu’auprès des autres ; cela faisait bien longtemps que je n’avais plus la moindre intention de me trouver des excuses. Quant à ce qu’ils pouvaient bien penser de moi, je n’y avais jamais réellement porté d’intérêt non plus. Après tout, la pauvre petite Déesse de l’Amour et de la Guerre ne pouvait être qu’une gamine égoïste, égocentrique ; surtout lorsqu’on voit ce qu’elle a fait de la seule personne qu’elle a aimée. Pas vrai ? Pas vrai ?!
À cette pensée, je prends le premier objet qui me tombe sous la main – à savoir une hache qui semble peser pas loin d’une demi-dizaine de kilos à vue d’œil – et le lance devant moi en lâchant un hurlement de rage qui ferait pâlir de jalousie un grizzli sauvage. La lame se fiche dans le tronc d’un arbre, dans lequel je donne un coup de pied pour essayer de faire passer ma rage. Certainement dois-je avoir l’air particulièrement stupide – particulièrement humaine. Les dieux font toujours étalage de puissance lorsqu’ils sont en colère. Moi, je préfère taper dans la première chose qui est à ma portée. Même si ça ne sert particulièrement à rien, entendons-nous. Mais j’ai besoin d’être en colère. J’ai besoin d’être en colère, sinon je sais que je serais anéantie.
D’un geste de rage, j’essuie les larmes qui ont coulé le long de mes joues et qui sont allées se perdre dans mon cou. Tu parles d’une déesse. Pitoyable et pathétique, ouais. Là où personne ne peut me voir, je me cache. En attendant que l’orage passe. Le ciel lui-même semble pleurer avec moi. Le sol se transformera probablement en boue. Et mes enfants, les branches basses, se contentent de me fixer sans rien dire de leurs yeux invisibles. Pas une pensée furtive pour mes créannes, qui doivent chercher à se mettre à l’abri de l’averse. Rien du tout. Juste quelques pas titubés jusqu’à mon temple, où je me blottis, bras autour des genoux, en attendant d’avoir fini de ressasser.
Je les déteste tous.


Nin
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Nin Hursag
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Mer 3 Déc - 18:46
Le temps me semble ralentir. L'histoire se répète, presque toujours identique, toujours aussi lointaine. Le monde est figé devant mes yeux pourtant il continue de tourner. Les Hommes évoluent, changent, ils naissent et meurent. Pourtant je suis toujours là et je le resterais jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. C'est étrange comme parfois je réalise à quel point nous nous sommes enfermés nous-mêmes. Dans nos habitudes, nos rancœurs, nos mondes si étroits et pourtant si vastes. Nous ne sommes que de vieilles machines rouillées dont le monde ne semble plus avoir besoin.
Les humains nous replacent peu à peu avec leur technologie, leurs écrans et leurs instruments, leur science. Pourtant s'ils savaient à quel point ils ont besoin de nous. Je ris en les voyant tenter de comprendre le monde dans lequel ils vivent avec leur prétendue science. Ils n'acceptent pas que nous puissions exister et être au dessus d'eux. Ils voudraient être les seuls maîtres de leur univers.
Nous leur sommes de loin supérieurs et pourtant... Pourtant bien des Hommes sont plus équilibrés que nous. Certains tiendraient notre rôle sûrement mieux parfois quand je vois ce que nous faisons. Nous n'avons pas évolué réellement depuis Sumer, nous n'avons rien appris de nos erreurs et de nos fautes. Nos problèmes se traînent depuis plusieurs millénaires mais nous ne faisons rien pour les régler.
Ce n'est pas la première fois que Inanna se bat contre Ershkigal de cette façon. Ersh est un gamin qui prend plaisir à la provoquer et elle ne cherche pas à se contenir quand il s'agit de lui. Je ne me considère pas vraiment mieux avec l'affection démesurée que je lui porte. J'ai conscience de mes défauts, de cette vieille haine que j'ai pu éprouver pour Inanna et que j'ai changé en quelque chose d'autre. Je ne sais pas bien comment ça a tourné comme ça, sûrement parce que je ne voulais pas me détruire avec un sentiment aussi négatif.
Je suis bien incapable de haïr quelqu'un durablement au fond, je trouve ça futile, contre productif même. Certes ça peut donner un but pour un temps mais ensuite... S'enfoncer dans une spirale de destruction et de violence ? Non je ne suis pas comme ça.
Pas comme elle qui se rend malade avec cette histoire. C'est probablement parce que ça tient à sa nature d'être passionnée, emportée. Elle se comporte parfois comme un animal acculé qui mord celui qui l'a attaqué. Je me doute de ce qui m'attends si je vais la voir. La connaissant elle ne sera pas en très bon état psychologiquement parlant et elle va sûrement me hurler dessus. Bah de toute manière mieux vaut qu'elle se défoule sur moi que sur un de ses missionnaires ou sur une personne qui n'a rien demandé
Je soupire et me matérialise dans la jungle, en plein milieu de la forêt amazonienne Les arbres et les lianes s’entrecroisent au dessus de ma tête, cachant le ciel dans une humidité moite et tiède. Je souris en coin et marche tranquillement vers l'entrée du Royaume d'Inanna que je franchis sans problème. Je fronce les sourcils, elle doit être là puisque c'est ouvert mais dans ce cas je suis étonné qu'elle m'ait laissé entrer comme ça. Je regarde autour de moi, la cherchant du regard au milieu des arbres avant de marcher vers son temple où je l'aperçois enfin. Je m'approche doucement en tentant de ne pas glisser sur le sol humide.

-Inanna ? Je l'appelle doucement. Je peux t'aider ?

Elle a l'air fragile et vulnérable. Je n'aime pas bien la voir comme ça, ça me rappelle de mauvais souvenirs.


Inanna
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Inanna
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Dim 7 Déc - 0:46

La confusion. Elle est reine dans ma demeure. Je m'efforce de ne pas trop penser, de ne pas me laisser aller ; mais le trou béant dans ma poitrine me fait affreusement souffrir. Ce n'est pas une douleur physique – nous ne ressentons pas réellement la souffrance. Nous sommes capables de l'identifier si elle est là ; mais elle n'est rien d'autre qu'un mirage, la plupart du temps. Parfois, ce sont ces mirages qui se révèlent les plus meurtriers. Là, juste à la base de ma nuque. Probablement est-ce stupide de ressasser des événements ayant eu lieu des millénaires plus tôt. Cela nous rend faibles. Mais voilà, nous sommes des Dieux ; des sortes de supra-humains gouvernant le monde, devenus inutiles avec le temps, et pourtant destinés à vivre à jamais. L’ironie du sort, c’est qu’on a pas le choix. Mais ce qui est particulièrement cynique, dans notre vie, c’est qu’on a des sentiments. Oui, des sentiments. Apparemment, c’était pour nous aider à comprendre les hommes – à moins qu’ils n’aient été faits à notre image, mais le débat est toujours de rigueur depuis des millénaires, bref. En fait, c’est surtout sacrément handicapant. Surtout quand on se révèle être la déesse des passions. Ah bah oui. Non contente d’être la seule d’entre tous ces néandertaliens à avoir su garder un minimum de raffinement – OUI, lancer des haches sur des gens, C’EST RAFFINE – je suis aussi la seule à être encore une masse gigantissime d’hormones en ébullition. Enfin ça, c’est ce que me dit Utu à chaque fois qu’il me croise et que je suis de mauvais poils. Ce qui, avouons-le, n’est peut-être pas tout à fait faux.
Je m’interromps dans mes pensées. Une aura particulière vient de passer la porte de mon royaume – je n’ai pas été assez prudente pour le refermer après être rentrée. Trop occupée à avoir envie de massacrer le monde entier pour faire passer ma frustration de n’avoir pu me mesurer à Ershkigal. Ou, tout du moins, de m’être fait ridiculiser par ce maudit Lewis Steek. Par Utu, aussi. Quelle idée de me venir en aider ? Ce n’est pas comme si je lui avais demandé quoi que ce soit – et quand bien même je l’avais fait, je ne lui en serais pas plus reconnaissant. C’est montrer au monde entier que je suis faible, que j’ai besoin de quelqu’un pour me protéger. Pourtant… je suis la guerre.
Je suis la guerre, oui, mais je suis aussi fragile qu’une pauvre petite pâquerette abandonnée dans un champ. À la merci de la moindre botte qui passera. C’est pitoyable, n’est-ce pas ?
Comme pour me mettre dans un état de rage encore plus indescriptible, Nin débarque. Évidemment. C’est tout lui de venir après les faits, la bouche en cœur, et me demander de sa voix toute douce « Inanna, je peux t’aider ? » (Au moins, il n’a pas fait l’erreur stupide de me demander si ça allait, hein, ma réponse aurait été d’autant plus violente.)
NON TU PEUX PAS M’AIDER DU CON.
Ça, c’est ce que j’ai envie de lui dire. Je me contente de matérialiser une grenade que je lui balance à la tête. Pas dégoupillée, la grenade, hein. Mais bon, ça lui fera le même effet qu’une noisette sur la tempe à ce foutu colosse.

- Dégage, j’ai pas besoin de toi, je grogne (avec une élégance rare, comme toujours) en me relevant d’un bond, le toisant d’un air arrogant et hautain.

Ce n’est pas comme si je pouvais laisser qui que ce soit me voir dans cet état. Ce n’est pas non plus comme si j’en avais la moindre envie.
Non mais sérieux, il se fait pas chier…

- Tu viens pour quoi ? Voir dans quel état je suis ? Eh bien rassure-toi, je suis entière, y a que mon égo qui est en miettes, je ricane.

Sans rien ajouter, je lui tourne le dos pour m’enfoncer dans mon temple, à l’abri de la pluie, en laissant une traînée humide sur le marbre à mon passage.


Nin
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Nin Hursag
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Lun 8 Déc - 23:11
Prostrée sur les marches de son temple dans ses vêtements trempés par l'averse, fragile- Non, Inanna n'est pas fragile. Mais parfois si... Humaine ? Elle l'est surement bien plus que nous tous dans ses emportements, ses faiblesses. C'est normal après tout elle représente l'Amour et la Guerre, des notions humaines contrairement à tout ce que nous sommes. La Terre, les éléments, le Temps, la Lumière... Ces choses là n'ont pas eu besoin des hommes pour exister. C'est peut-être pour ça qu'elle est la plus sensible à ce qui arrive aux humains, que ses réactions sont les plus humaines.
Elle ne se tourne pas vers moi mais je devine sa rage. Une rage justifiée, après tout je ne viens qu'après les événements. Pourtant je ne suis pas indifférent, je ne fais pas ça pour soulager ma conscience ou parce que j'ai pitié d'elle. La vérité c'est que je m'inquiète sincèrement, par amitié, par... Amour ? Je me trouve risible et ne tente même pas d'éviter la grenade qu'elle me balance à la tête. Elle rebondit sur ma tempe avant de se perdre dans la végétation autour. Il continue de pleuvoir et ma tunique s'imbibe d'eau peu à peu, devenant progressivement transparente. Je me sens pitoyable quelque part, on dirait que j'essaye de me justifier. C'est un peu ça je crois. J'ai honte de ne pas être venu l'aider bien que je sache que ça n'aurait rien changé. Enfin je serais surement intervenu mais elle m'en aurait voulu pour ça. Avec des "si" on referait le monde et ce n'est qu'un de plus.
Elle se redresse d'un bond, me crache qu'elle ne veux pas me voir avec un regard hautain. Inanna, tu ne changes pas. Tu te caches derrière ta rage et ton regard plein d'arrogance. j'aimerais pourtant tellement que tu me laisses regarder derrière plus souvent.
Elle fait volte face et entre dans son temple, laissant une traînée humide derrière elle. Je soupire légèrement et roule des yeux, un peu agacé. J'hésite toutefois à la suivre, un temple c'est privé, surtout ceux de nos royaumes intérieurs, et je sais bien qu'elle ne veut pas que je la suive. Malgré tout je n'ai pas envie de laisser tomber aussi facilement, je suis quand même venu pour ça même si mon entrée en matière est maladroite et inappropriée.
J'entre lentement dans le temple, redécouvrant avec joie les plantes qui le peuple et les lianes qui s'enroulent autour des colonnes de marbre blanc. C'est beau, artistique, raffiné, bien loin du décor brut et grossier de mon propre royaume. J'aime le goût qu'elle a dans ses décors mais je trouve parfois que ce raffinement peut manquer d'authenticité. Certes c'est beau mais j'y trouve parfois un côté artificiel. Je la cherche des yeux entre les branches et les colonnes, laisse mon regard dériver d'une fleur colorée à un lierre grimpant sur une colonne fissurée. Mes yeux glissent sur le sol détrempé par la pluie et la repèrent plus loin. Je m'approche doucement en tentant de garder un visage neutre.

-Je sais que j'aurais dû venir à Stockholm mais de toute façon tu n'aurais pas voulu que je t'aide. Et ton ego s'en remettra c'est pas lui qui m'inquiète vraiment tu sais.

Je me mordille la lèvre inférieure doucement, conscient que mes paroles vont sûrement l'agacer. Je suis inquiet de son état simplement mais je sais aussi qu'elle ne me dira pas précisément ce qui ne va pas tant que je ne l'aurais pas poussé à bout. Ca m'énerve de devoir faire ça quelque part, mais j'ai du mal à appréhender la discussion avec elle quand elle est dans cet état.


Inanna
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Inanna
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Lun 22 Déc - 20:13

L’arrogance. À quoi est-ce que ça sert, au final ? Je suis pas certaine qu’il y ait une réelle raison à mon besoin d’afficher constamment ma supériorité – sûrement mon petit côté féministe enragé d’être la seule pauvre cloche restante au Panthéon. Un peu comme si j’avais été celle qui avait le moins évolué, vous voyez ? Pourtant, je ne pense pas que ce soit le cas ; même objectivement. J’ai beau avoir un égo démesuré il m’arrive parfois d’être honnête avec moi-même. Et certainement est-ce pour cela que je me sens si profondément… en colère. Contre le monde entier, mais aussi contre moi. Parce que j’ai agi comme une incapable, une faible, une mauviette ; une foutue perdante. Ishtar n’est pas une perdante. Jamais. Je refuse que ce soit un jour le cas. Ishtar, en amour comme à la guerre, ne ploie jamais. Elle reste plantée sur ses pieds, droite et fière. Puissante.
Qu’est-ce qui a cloché ?
Et là, Nin vient. Je sais qu’il n’est pas ici pour m’attrister, ni pour m’humilier ; mais n’est-ce pas un peu le cas, alors qu’il me jette ce regard ? Je le sens qui me brûle l’échine, qui me transperce de part en part. Nin, pourquoi est-ce que tu me fais tant de mal ? C’est ta bonté qui m’affaiblit, ta douceur qui m’amollit. Toi qui es si fort, pourquoi te montres-tu toujours si résolument faible ?
Alors je lui tourne le dos, sans même chercher à croiser ses yeux, continuant à marcher comme si mon monde ne venait pas de s’écrouler à l’instant. Au-dessus, la toiture du temple nous protège des aléas climatiques. Je suis un peu surprise, par ailleurs, qu’il me suive à l’intérieur aussi docilement. Tiens donc. Il ne demande plus, à présent ? Généralement, il s’appesantit en excuses pitoyables durant des jours et de jours… Boarf, c’est très bien comme ça.
Toujours aussi remontée, je m’approche d’une sorte d’autel qui me sert régulièrement de transat, lui tournant toujours le dos. Un problème ? Je ne suis pas assez raffinée pour vous ? Eh bien tant pis, je ne cherche pas toujours à l’être ! Pauvres abrutis.
Ses mots font s’hérisser mes cheveux sur ma nuque, et je tourne cette fois la tête vers lui. J’espèrerais presque que mon regard puisse le tuer – avant de le regretter après coup, une fois de plus, une fois de trop.

- J’en veux pas de ta compassion merdique ! Dégage !

Mon cœur saigne.
Je sais que je dois avoir l’air d’un chat en colère, les dents serrées et prête à lui cracher dessus. Mais même si c’est pathétique, je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir : autant pour ne pas s’en être mêlé que pour être venu me voir. Trouverais-je réellement ce qui me comblera totalement un jour ?

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?! J’ai pas envie de parler ! Si j’avais pas eu envie d’être seule, tu crois pas que je serais allée me trouver de la compagnie ?! T’es chiant Nin, t’es vraiment chiant ! Jamais là quand il faut, et toujours là quand on veut pas de toi ! Dégage !

Ma voix monte dans les aigus et se répercute contre le marbre blanc. Je tremble de rage.

- Qu’est-ce que tu veux ?! Me faire me sentir encore plus pitoyable que je ne le suis déjà ?! C’est réussi !


Nin
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Nin Hursag
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Sam 17 Jan - 22:00
Je me sens un peu coupable c'est vrai. Quelque part je sais que cette tentative de la réconforter n'est là que parce que je veux oublier ma honte. Comme toujours je n'ai pas été là alors qu'elle en aurait eu besoin. Mais je ne suis pas allé à Stockholm, par lâcheté, par peur. Parce que je ne voulais pas me sentir indésirable une fois de plus. c'est parfois tellement compliqué de ne pas savoir quoi faire. Je ne suis pourtant pas si lâche d'habitude, moi qui agit souvent par impulsion quand il s'agît d'elle.
Le regard qu'elle me lance me fait froncer les sourcils. Tu peux bien me haïr Inanna ça ne me fera pas partir. Je me fiche que tu ne veuille pas de moi, que tu sois en colère contre le monde entier. Un jour il faudra bien apprendre à passer au dessus de ta rancune au lieu de la défouler sur moi. Ca ne me fait pas plaisir de servir de soupape de sécurité, non vraiment pas. Mais je dois être un peu masochiste, à chaque fois que quelque chose de similaire se produit je recommence. Même en sachant comment elle va réagir, même en sachant que ça me fera mal.

-Tu voudrais quoi ? Que j'oublie que tu es encore blessée ? Je me fiche que tu ne veuilles pas de moi, depuis le temps je pensais que tu l'avais compris.

Je soupire et passe une main dans mes cheveux trempés qui goutte doucement sur le sol. La pluie produit un tambourinement régulier contre le toit du temple et les gouttes qui tombent sur le sol font des ploc harmonieux. Parfois je déteste cette perfection apparente qu'il y a dans ce que nous créons. Nos propres défauts n'en apparaissent que plus insupportables. Fierté, orgueil, rage. Quel intérêt de ressentir tout cela si c'est pour nous blesser ?

-Je ne te penses pas pathétique, je fais d'un ton neutre. A toujours vouloir faire croire que tu es forte tu en oublies que tu as aussi le droit à des égarements parfois. C'est normal, pas pathétique.

Et humain, mais cela je ne le dirais pas. Il n'y aurait pas meilleure insulte dans ce genre de circonstances. Nous ne sommes pas humain justement, c'est pour ça que nos faiblesses nous insupportent. Si je l'étais ça me paraîtrait normal d'être faible ou d'avoir des défauts. Mais je ne le suis pas donc je ne devrais pas en avoir. Les Dieux devraient être parfaits.

-Tu devrais savoir que moi, entre tous, je ne cherche jamais à te juger. Je voulais juste t'aider comme je peux à te soigner.

Je retiens un soupire et la fixe dans les yeux. Elle a beau être en colère je me doute que c'est plus une manière de cacher son ego blessé et les traces que les paroles d'Ersh ont laissé. J'ai beau ne pas avoir été là je sais bien à quoi tourne leurs provocations chaque fois qu'ils se battent. Leurs rancunes tournent autour des même choses depuis des siècles et ce sont des affronts qui ne se lavent pas si facilement.
Je reste là, sans bouger. A vrai dire je ne sais pas trop quoi faire. C'était peut-être une erreur de venir ici maintenant au final. Certes si j'avais attendu un peu elle se serait surement calmée mais... En même temps ce n'est jamais bon de garder sa colère pour soi surtout dans ce genre de cas. Je ne voudrais pas que ça retombe sur quelqu'un qui n'aurait rien fait et ne pourrait pas se défendre. Décidément Inanna, même après toutes ces années je ne sais toujours pas comment m'y prendre avec toi.


Inanna
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Inanna
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Mar 20 Jan - 21:53

Ne me regarde pas. Pas avec cet air-là. Pourquoi tu es incapable de te mettre en colère alors que je passe mes nerfs sur toi ? J’en ai assez. Assez de ressentir cette colère, cette tristesse qui gonfle encore au fur et à mesure que le temps passe. Pourquoi sommes-nous incapables d’oublier ? Toutes nos erreurs restent gravées dans notre âme. On nous définit avec elles. Nous ne sommes plus toutes les choses que nous avons réalisées ; nous ne sommes plus que celles que nous avons loupées. Nos colères, nos haines, nos ratés. C’est ainsi. Les humains, eux, ne nous voient pas comme ça. Non. Eux ne nous voient même pas. Ils ne nous imaginent même plus. Ne croient plus en rien, mis à part eux. Et même nos missionnaires ; ces missionnaires qui nous haïssent plus qu’ils ne nous respectent.
Pour le moment, je souhaiterais juste une solitude bien méritée. Pour rêver à mon passé glorieux, rêver à ces jours tendres où je n’étais pas encore tant blessée, humiliée. Avec mon bel homme. Voir Nin, alors que je pense à lui, ne fait que me blesser d’avantage. Certainement est-ce particulièrement ironique de me savoir incapable de comprendre mes propres passions. Ou triste, probablement. Tout dépend du point de vue. Quoi qu’il en soit, pourquoi refuse-t-il de comprendre que je ne désire ni ne mérite sa présence auprès de moi ? Mes yeux se ferment. Je tremble de rage. De désespoir. De tristesse.
Mon poing se serre. Manque d’atterrir sur l’autel.
Pour une fois, je suis bien heureuse d’avoir quelque chose qui me sépare de lui. Ça m’évitera d’avoir à lui sauter à la gorge.

- OUI ! Oui, je voudrais que tu oublies ! Que tu m’oublies, une fois dans ta vie ! Pourquoi tu es incapable de le comprendre ?! je continue à crier, malgré tout le bordel qui sévit sous mon crâne.

Nin, je ne sais toujours pas si je t’admire ou te méprise pour tout ce que tu fais. Bien que ce soit certainement dans mon intérêt, je suis incapable de m’en rendre réellement compte.
Je m’éloigne encore, fais le tour d’une colonne et appuie mon dos à celle-ci. Mes yeux se ferment, j’inspire longuement. Calme. Reste calme Inanna. Tu es une déesse. Tu ne peux pas te laisser emporter de cette manière par tout ce que tu ressens.
Pendant que j’essaie de me raisonner, Nin continue à me parler. J’essaie de l’ignorer, mais n’y parviens pas. Pitié, va-t’en d’ici. Va-t’en, Nin. Je n’en peux plus.

- Pourquoi tu continues à me torturer ? je lâche finalement, la voix brisée.

Durant un long moment, je reste là, sans le regarder. Ma colère retombe. Mes yeux encore humides.

- Je ne suis pas blessée. Ça va. Alors laisse-moi. S’il te plaît, Nin.

Je ne sais pas comment tu fais. Peut-être que tu es définitivement masochiste - qui sait ?


Nin
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Nin Hursag
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Jeu 5 Fév - 19:12
Je ne sais pas comment interpréter ce que je ressens. Ou plutôt je n'en ai pas envie. Je déteste me sentir jaloux, en colère. Parce que je sais bien au fond pourquoi elle ne supporte pas ma présence. Pourquoi ce ne sera jamais le cas. Je ne suis pas Dumuzi, je ne veux pas l'être. Et être là, comme un substitut bien faible, ne fais que le lui rappeler. Je n'aurais surement pas dû venir après tout. Je pince les lèvres, la regarde longuement.
Pourquoi ne puis-je pas l'oublier ? Je ne sais pas. Et-ce qu'elle demanderait à Utu et Nanna de cesser de penser l'un à l'autre ? Ca me parait difficile. Comment pourrais-je alors qu'il me suffit de fermer les yeux pour sentir ses enfants pousser sur mon corps.

- Pourquoi tu continues à me torturer ?

Je frémit, sa voix est faible, brisée. Je ne veux pas qu'elle se mette dans cet état, pas pour moi. Mais malgré tout je veux qu'elle se secoue un peu, qu'elle arrête de ruminer sa vengeance. Je dois être un peu masochiste pour continuer à m'acharner de cette manière. C'est pourtant visible qu'elle ne veut pas de moi. Mais je m'accroche, stupidement. Parce que je veux qu'elle me parle, qu'elle se moque de moi avec ce sourire qui n'est qu'à elle. Je préfère cette Inanna là, pas celle qui cache sa douleur derrière la colère.

-Je sais. Je ne cherche pas à te torturer Inanna. Je pensais simplement que tu aurais peut-être besoin de parler.

Je lui souris un peu. Trop tôt, trop tard, je ne sais pas. Je n'aime pas lavoir comme ça, aussi abattue. Et au delà des mots d'Ershkigal je me doute que son orgueil est blessé aussi. Parce que sans l'intervention de Steek elle aurait sans doute perdu... Je frissonne au souvenir de l'état dans lequel elle était revenue après sa dernière visite aux Enfers.

-Je veux seulement t'aider à te changer les idées.

Je fais la moue. Je m'y prend vraiment comme un manche en réalité. Ce n'est pas comme si j'avais vraiment la capacité de la faire rire. Je l'agace plus qu'autre chose en général. Moi, avec mon laxisme, mon attitude blasée. J'imagine que quand on a vécu aussi longtemps ça devient inévitable.  Je soupire doucement. Je m’énerve moi-même d’être aussi faible. Et dans ce genre de situation… Oui on peut dire que j’ai une réputation méritée au sein du panthéon. Je suis assez lucide, ils me voient un peu comme le passif. C’est vrai que je reste souvent à regarder plutôt qu’agir. Pourtant j’aimerais que ça change. Après pas loin de 6000 ans il serait temps j’imagine. Je m'avance vers elle et lui souris un peu, lui tend la main.

-Viens, je t'emmène où tu veux. T'as besoin de penser autrement que sous la pluie.

Et moi aussi, même si on est au sec je suis encore trempé. Je préfère largement la chaleur étouffante du désert aux pluies diluviennes de l'Amazonie.

Inanna
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Sam 21 Fév - 14:05

Parfois, j'ai vraiment l'impression que Nin fait tout pour que je me sente encore plus pitoyable que je n'en ai l'air. Ce n'est qu'une impression certainement, mais ça ne m'empêche pas de me rendre malade à l'idée de le voir si affreusement compatissant. Parfois, lorsque j'arrive encore à être lucide, je me dis que j'ai probablement mérité l'état dans lequel je suis. Après tout, c'est aussi moi qui l'ai vendu. Sur un coup de colère. Je ne voulais pas lui faire de mal. Je ne voulais pas. Mais peut-être suis-je cruelle… Bien plus encore que ne l'est le dieu des enfers.
À cette pensée, je menace de fondre en larmes. Il n'y a plus que ma voix qui me trahit ; mes yeux sont à présent secs. La colère retombe petit à petit. Avec un soupir à fendre l'âme, j'appuie l'arrière de mon crâne contre la colonne derrière laquelle je me cache à moitié. Aura-t-on vu plus faible créature, hein ?

- Nin, je n'ai pas envie de parler. Si j'avais voulu aller prendre le thé, j'y serais allée. Si j'avais voulu emmerder mes créannes, je l'aurais fait. Et si j'avais voulu te parler, je serais venue te voir.

Voilà une manière un peu plus polie de faire passer le message. Même si je me doute étrangement qu'il le sait parfaitement - il s'en fiche juste. Oui, même les dieux sont stupides. La preuve. J'essaie de le convaincre depuis dix minutes de me foutre la paix et il est toujours là, à s'accrocher à mes basques. Vous me direz, ça fait bien quelques millénaires que je lui somme de me lâcher. Mais vraiment, y a rien à faire. Ça me désespère. Il va finir par me rendre totalement chèvre, celui-là.
Malgré tout, il contourne cette fichue colonne et me tend la main. Je la fixe durant quelques longues secondes, lèvres pincées, avec l'air de ces femmes agacées devant la bêtise incommensurable de l'homme qui tente de les courtiser. Bon sang, en six mille ans, je pense que si j'avais vraiment voulu de lui, je le lui aurais dit. Pourquoi il abandonne jamais ?! Il ne faut pas s'étonner si j'ai envie de le faire pleurer, après ça. Franchement… c'est insupportable.

- T'abandonnes jamais, je grommelle en attrapant sa main, infiniment plus chaude que la mienne. J'aime la pluie, moi. C'est pas parce que tu vis dans un endroit aussi sec que les rides de Nammu que tout le monde doit détester être trempé. Je sais vraiment pas comment tu faisais avec Enki. Le pauvre type devait être désespéré quand il venait te voir.

Imaginer le visage du dieu des sources en plein désert a tout de même quelque chose d'assez amusant. Enfin, vous me direz, c'est certainement lui qui a créé toutes ces oasis. Il devait en avoir assez.

- On reste ici.

Je me décolle de mon appui et resserre ma prise sur sa main pour le tirer à ma suite. Si déjà il veut rester avec moi, qu'il m'oblige pas à traîner en Afrique, j'ai vraiment aucune envie d'enlever le sable de mes cheveux après ça.

- J'ai envie de te montrer quelque chose, je lâche finalement en nous faisant sortir de mon royaume, atterrissant près d'une source d'eau au beau milieu d'une Amazonie au ciel bleu azur.

Une tribu vit pas très loin. Ils sont respectueux des lieux, c'est pourquoi je les laisse vivre aussi près de l'entrée de mon royaume. C'est aussi un bon moyen de les protéger ; assez peu de créannes osent s'aventurer jusqu'ici. Même si, dans le même temps, les seules s'en approchant son suffisamment dangereuses pour décimer la totalité de leur village.
Je lâche sa main et reprends ma route dans les forêts merveilleuses, pas réellement dérangée par la faune alentour. De toute manière, sous mon enveloppe divine, ils ne me voient pas…


Nin
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Jeu 9 Avr - 20:03
Sa réponse, sèche, me tire une moue agacée. Je commence à avoir l'habitue qu'elle me rejette de cette manière. C'est pas pour autant que j'apprécie ça. Quoi qu'on en dise je ne suis pas masochiste loin de là. Simplement je ne peux pas la laisser comme ça. Ce n'est pas que parce que c'est elle, je suis simplement sensible à la souffrance des autres.
Enfin pas celle de tous. Je ne pardonne pas aux traîtres et au meurtriers. Ceux qui blessent mon corps, qui s'imagine pouvoir piller jusqu'aux dernières ressources de notre monde. Il ne s'agit pas que de moi. Les arbres, la mer, l'air. Les Hommes pollue et détruisent tout ce qu'ils touchent.
Je ne peux rien faire pour ça, rien de concret, d'efficace. Alors au moins j'aimerais pouvoir l'aider un peu. Mais j'en suis incapable comme toujours. Je ne fais que l'agacer au lieu de la réconforter. Je l'exaspère même. On pourrait penser que j'ai appris ma leçon mais je reste un incorrigible boulet. Jamais là au bon moment, toujours avec les mauvais mots. Je n'ai pas toujours été comme ça pourtant. Enfin je crois.
Je rit doucement à sa réplique. Voilà qui n'est pas très poli envers notre mère. Sa main est fraîche, pas humide juste un peu froide, et je souris doucement. Ses mains sont tellement petites mais toujours parfaites. Je sens quand même des cals sous mes doigts. Le maniement des armes donne ce genre de marques. Pourtant elle n'est pas comme moi qui me retrouve toujours avec de la terre sous les ongles ou du sable dans les cheveux.

-J'allais plus souvent le voir que le contraire. Au dernières nouvelles c'était moi sa femme tu sais.

Je rigole au souvenir. Je ne regrette pas d'avoir changé de sexe au final. Même si certains aspects de la féminité me manquent. Mais c'est vrai que c'est étrange de me dire que j'ai parlé au féminin. e pourrais toujours prendre cette apparence si j'en avais envie mais ça ne me tente pas. Je suis un homme maintenant et je le resterais.
Elle resserre ses doigts sur les miens pour m’entraîner derrière elle. Je la suit tranquillement. Je me demande ce qu'elle veut me montrer. Nous sortons de son royaume quelque part en Amazonie. Le ciel est pur à nouveau et je souris. La jungle n'est pas vraiment mon élément, trop d'arbre, trop d'eau. Les arbres gouttent encore de la dernière pluie, j'aime bien le bruit des ploc étouffés qui tombe sur les racines et la mousse.
Je la suit toujours, observant son dos et le léger balancement de ses cheveux alors qu'elle trace son chemin à travers les arbres. Les animaux ne nous voit même pas passer et je songe qu'elle est vraiment dans son élément. Je suis grand et doit sans cesse me baisser pour ne pas me cogner contre des branches basses. Je me sens lourdaud à côté d'elle. Je ne suis pas adapté à la jungle.
Plutôt que de continuer à faire attention inutilement je me change en panthère noire. La sensation est grisante comme toujours et je bondis à côté d'elle pour la suivre plus aisément. C'est une de mes formes préférées. Nous arrivons vite aux abords du campement d'une tribu. C'est surement ce qu'elle voulait me montrer. Je suis un peu étonné qu'elle les laisse vivre aussi près de l'entrée. Bien que je sois familier avec les touaregs celle de mon royaume est bien trop inaccessible pour eux.

-Ils ne te dérange pas ? Je demande.

Moi qui aime le calme je supporte mal l'activité humaine. Bien que je suppose que ceux là sont surement bien plus respectueux que les autres de leur environnement.


Inanna
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Sam 11 Avr - 0:35

Nin est apaisant parfois. Je dis bien seulement parfois ; d'autres, il m'insupporte complètement. Peut-être me faut-il simplement me rendre à l'évidence qu'il n'abandonnera jamais ; chose que j'ai du mal à comprendre, mais soit. Si j'avais affaire à une divinité aussi caractérielle que moi - et le panthéon seul sait à quel point je peux l'être - je peux vous assurer que jamais je n'aurais été aussi entêté que lui peut parfois l'être en ma compagnie. Certainement cela a-t-il un lien avec son affection pour moi. Mais il me semble pourtant bien clair que je ne lui demande rien ; ni affection, ni soutien, et encore moins une présence chaleureuse et réconfortante. Certes. Parfois je le fais. Mais c'est dans ma nature ; parce que je suis née comme ça, que je suis la passion sous toute ses formes : colère et amour mêlés, qui s'entrecroisent en un frisson d'extase acide. C'est cela, ma haine ; c'est cela, mon affection. Un savant mélange des deux. Une explosion de passion doucereuse et artificielle.
Mon divin ami serre à peine ma main dans la sienne - comme toujours, il me semble qu'il a peur de la voir se briser s'il s'y prend maladroitement. Contrairement aux apparences, je ne suis pas une poupée de porcelaine. Dans tous les cas, je sais parfaitement qu'il est au courant. Lui-même garde parfois bien plus de traits féminins que moi. Ce qui me renvoie parfois aux prémices de notre relation ; la belle et taciturne Nin Hursag, Terre Mère, dont la place fut volée par cette jeune et impétueuse Inanna. Ou bien Ishtar, c'est comme vous le souhaitez. L'un et l'autre, n'est-ce pas la même chose ?

- Eh bien. Je pensais qu'il avait moins de mal que cela avec les conventions. Où sont donc passées ses bonnes manières ? je l'interroge avec un sourire avant de l'entraîner hors de mon royaume.

Quoique la galanterie n'existait pas à cette époque. Ce qui peut sembler compréhensible, au final. Mais j'ai toujours détesté ce pouvoir que les hommes exerçaient sur nous les femmes - et cette fois, je ne parle pas qu'en tant que divinité. Qu'ils exercent parfois toujours, d'ailleurs. Nin et moi nous comprenons sûrement pour cela, aussi. Le sexe ne fait rien pour nous les dieux ; mais nous influençons et sommes influencés, tout cela à la fois, par les civilisations qui croyaient en nous. N'étais-je pas longtemps considérée uniquement comme objet de désir ?
Je laisse ces interrogations de côté et entraîne mon ami dans la jungle. Il finit par se transformer en panthère et rôde à mes côtés, plus à l'aise sous cette forme. Un sourire tire mes lèvres en coin alors que je m'installe tout tranquillement sur une branche basse, les jambes ballotant dans le vide. J'attends qu'il vienne s'installer près de moi et caresse doucement sa tête, amusée.

- Ils ne seraient déjà plus là, sinon.

Mes yeux se perdent dans la contemplation de leur petit village. Ils sont paisibles, en rapport étroit avec la nature. Je leur apprends beaucoup, et ils me redonnent beaucoup d'espoir dans le genre humain.

- Ils ne connaissent pas la technologie, ni même l'écriture. Ils ne vivent que de ce que la nature leur offre.

Avec un sourire, je continue.

- Je sais être généreuse avec ceux qui en ont besoin. Ils me respectent et je les respecte ainsi. Malheureusement je ne suis pas toujours là pour eux. Et je n'en ai normalement pas le droit, je continue en perdant mon sourire.

Utu ne doit pas comprendre mon attachement pour eux. Ou peut-être que mes manières sont trop brutales. Qu'en sais-je, au final ?

- Nous ne devons pas prendre parti, mais devons-nous réellement laisser ces capitalistes envahir le monde entier ? J'ai peur de la manière dont il tournera, un jour. Il est déjà complètement déformé. Beaucoup des personnes qui se sont battues pour cette planète et ses habitants se retourneraient dans leur tombe.

Puis, haussant les épaules, j'ajoute :

- Mais nous n'y pouvons pas grand chose. À ce niveau-là, je crois que nous n'avons plus grande influence sur eux. Nous pouvons juste encore limiter la casse. Enfin qu'importe. Ne quittons pas un sujet agaçant pour un sujet alarmant...


Nin
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Lun 11 Mai - 13:17
Je rit doucement. Enki ne connait pas les bonnes manières, il ne connait que son travail. Pourtant ce n'était pas ainsi avant. Quand nous n'avions que Sumer et Babylone tout était tellement simple. La nature était encore vierge, les hommes n'avaient pas tout envahi et nous n'avions pas à nous soucier d'eux. Du moins pas autant. Maintenant ils sont partout, leurs constructions ne respectent plus rien. Ils ne sont même plus capable de voir ce qu'ils ont fait. Enfin certains le peuvent mais ils sont tellement minoritaires. J'aimerais parfois pouvoir réparer leurs erreurs, les nôtres. Tout recommencer. Mais je ne suis pas Nanna qui peut remonter le temps, je ne suis pas Utu qui peut voir le futur. Même si je l'étais je ne le ferais pas, comme eux ne le font pas. Car il n'est pas dans notre droit de changer les choses telles qu'elles se sont passées.
J'acquiesce quand elle dit qu'ils ne la dérange pas. C'est vrai qu'ils ont l'air tellement... Purs ? Je ne sais pas comment dire ça. Elle l'explique mieux que moi. C'est comme si l'évolution tendait à avilir les hommes. Comme si le fait d'avoir inventé la technologie les avait rendu si arrogant qu'ils pensent pouvoir tout contrôler, tout faire. Je reprend lentement mon apparence humaine, faisant bouger mes doigts pour m'y réhabituer.

-Parfois je me demande ce qu'il faudrait pour leur faire ouvrir les yeux. On dirait qu'ils attendent d'être arrivés au point de non retour pour prendre conscience que-

Je fais la moue à cette pensée. J'en ai la nausée rien que de penser à tout ça. Un jour ce sera trop tard, ce monde va devenir une terre stérile et sans vie. Où avons-nous fauté ? Nous étions supposés guider les hommes.

-Je comprend ton envie de les protéger. J'aimerais aussi faire quelque chose. Chaque jour je sens les déserts s'étendre un peu plus.

Je soupire et balance mes jambes dans le vide en observant les petits humains en contrebas. Il y en a un qui est en train de fabriquer une poterie en terre cuite et je le regarde un moment. Ses doigts semblent agités d'une vie propre. Ce genre de savoir faire se perd maintenant c'est dommage. Enfin ça devient des exception plutôt. Les gens semblent considérer que les travaux manuels sont dégradant, je ne comprend pas bien pourquoi. C'est tellement gratifiant de fabriquer quelque chose soit même pourtant. Et puis ça vide la tête, ça permet de se mettre au calme. C'est quelque chose que j'aime beaucoup faire.

-Des fois j'aime pas passer du temps avec des touaregs. J'aime leur culture, leur façon de vivre. Mais Babylone me manque. Quand je vois ce qui est arrivé à cette partie du monde ça me rend triste.

Aujourd'hui c'est l'Iran et le moyen orient, une zone du monde en perpétuel conflit. Le berceau de l'écriture et de la civilisation humaine la plus ancienne est devenu un terrain de haine et de guerre. C'est peut-être l'ironie du sort comme l'appellent les humains.


Inanna
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Lun 18 Mai - 23:31

Mes jambes continuent à battre lentement le vide, sans violence aucune. La présence de Nin à mes côtés, sous sa forme animale, m'offre une chaleur comme je n'en ai plus ressentie depuis longtemps. Cette affection un peu singulière, mais plus sauvage. Celle qui nous lie, qui lie nos deux domaines divins. Souvent, je me suis demandée si je ne pouvais pas simplement l'envoyer paître ailleurs, comme la belle garce que je suis. Mais dans ces moments-là, une petite voix me glissait quelques mots à l'oreille. Il m'est impossible de vivre loin de Nin. Bien sûr, nous ne nous voyons pas fréquemment ; mais que sont quelques mois lorsqu'il nous est possible de vivre plusieurs millénaires ? Il n'est probablement même pas correct d'appeler cela une vie. Pourtant, c'est ce que nous menons ; elle n'a cependant qu'un début flou et une fin incertaine. Quelle étrangeté… Sa croire indépendante, et n'être au final rattaché que par  Cette pensée me tire un sourire un peu vague, ni réellement triste, ni réellement amusé. Vague, oui. Tout comme mon regard à cet instant.

Le vent souffle un instant et fait bruisser les branchages. Le soleil, lui, filtre à travers les feuilles des arbres. Non loin, une femme chantonne une comptine aux tout petits, pendant que d'autres tressent des corbeilles ou font à manger, fabriquent des poteries. Lorsque je parle, ma voix se fait mélancolique, puis à nouveau neutre. C'est étrange de ressentir tant de choses si discordantes, si opposées. Je ferme les yeux, laisse la brise faire onduler mes cheveux. À côté de moi, Nin se retransforme et je me tourne à nouveau vers lui. Grand, sa peau toujours aussi sombre, et sa moue tristounette. Ma main va effleurer la sienne.

- Nous ne pouvons plus rien faire, je le crains. Eux non plus ne feront pas marche arrière, et tu le sais. Mais ça ira.

Bien vaines paroles. Son mal-être me fend le cœur, probablement autant que le mien, quelques minutes auparavant, devait lui peser. Je puis être égoïste, mais parfois je ne me rends pas compte d'à quel point.

Mes doigts tracent des arabesques sur le dos de sa main, tandis que je l'écoute me parler sans broncher. Lui non plus n'aime pas cette époque. Je la trouve sale. Futile. Un peu à mon image, parfois.

- Ne sois pas triste. Il ne vaut mieux pas y penser. Je crois que ça vaut mieux.

Un baiser sur sa joue, et je saute souplement au sol. M'avance parmi les habitants du village, toujours invisible à leur vue. C'est étrange de vivre dans un monde où les autres peuvent ne pas te voir. Enfin… pas tous… Un peu plus loin, une petite fille m'observe avec de grands yeux, et je m'approche silencieusement, m'accroupis pour faire pousser une fleur dans ma paume, avant de la lui offrir. Puis, mutine, je glisse mon index devant mes lèvres.

- C'est un secret…

La petite s'en va en riant, toute contente.

- Mignonne petite médium… Dommage qu'elle soit si jeune, je ris en retournant voir Nin, avant de m'étirer comme un chat au soleil.


Nin
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Mer 27 Mai - 13:02
Elle effleure ma main doucement et je frémit légèrement. Je regrette que ces instants de calme soient si rares. J'apprécie sa compagnie, elle me permet de faire une pause. La vie que nous menons n'en est pas vraiment une après tout. Mais j'aime prendre le temps de me poser parfois pour observer. C'est agréable de se vider la tête de ses soucis en se laissant porter par l'ambiance.
J'observe les humains en contrebas. C'est étrange de les regarder s'agiter ainsi. Je me sens nostalgique comme souvent. Leur façon de vivre est tellement simple, respectueuse. Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin. Je ferme les yeux un instant, je sens la pulsation de mon coeur. Lentement, au rythme de la Terre. Je sourit doucement quand elle reprend la parole. Oui, ça ira. Après tout ce n'est pas comme si on pouvait y changer grand chose maintenant. Autant se contenter de voir comment ça évoluera. Attendre.

-Oui... Je ne suis plus vraiment triste. Je crois que c'est plus du regret. Et parfois de la colère.

Je n'aime pas mes colères. Elles sont souvent brèves mais violentes. Je préfère ne pas me rappeler de ces moments là. Perdre le contrôle est une des choses que je déteste. Ho je sais qu'on me perçoit souvent comme un dieu plutôt bienveillant, peut-être sage ? Ca ne m'empêche pas d'avoir envie de tout casser quand j'ai l'impression qu'on me manque de respect. Malheureusement ça arrive assez régulièrement. J'ai déjà brisé certaines parties de mon royaume dans un accès de colère. Puis je passe des jours à reconstruire.
Je sourit en coin et suit Inanna au sol, me sortant de mes pensées noires. C'est amusant de ne pas être visible aux autres. Enfin sauf au médium comme cette fille. Elle sera surement choyé par ses proches quand ils s'en apercevront.

-Jake n'était pas tellement plus âgé quand je l'ai appelé.

Je rit doucement à ce souvenir. C'était une décision audacieuse de ma part d'appeler un garçon de huit ans. Mais je ne le regrette pas. J'ai rarement eu Emissaire plus fidèle je crois. Et c'est une expérience rare que de pouvoir observer un humain grandir avec ce statut.

-Tu voudrais en faire ton missionnaire ? Ce serait cruel pour quelqu'un comme elle qui ne connait rien du monde.

Je l'observe avec un sourire amusé. Inanna me parait souvent mystérieuse dans ses raisonnement. Je suis quelqu'un d'assez simple. Ca me déconcerte souvent par rapport à Ershkigal ou Inanna. Ils ont tous les deux une personnalité et une façon de voir les choses très complexe. Peut-être parce que leur fonction l'implique. Je ne suis pas fait pour les jeux de pouvoirs, les intrigues. C'est quelque chose que je trouve déplaisant.


Inanna
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Dim 21 Juin - 19:59

De la colère… S'il savait combien je le comprenais. Ces derniers temps, le monde me donne l'impression que je ne vis plus que pour cela ; être en colère, sans comprendre comment faire pour continuer à persévérer dans mon rôle. Il est facile pour les autres Dieux de s'occuper de leur domaine, bien qu'il y ait des particularités à chaque rôle. Nin n'est lié qu'à la terre. Il la fait tourner, permet au sol de se renouveler. Il est le premier touché par le désintérêt des Hommes pour leur planète. À côté, Enki. Lui aussi doit souffrir de la même manière. Mais lui ne dit rien, se contentant de rester plongé dans ses papiers administratifs. Certainement est-ce l'une des choses lui permettant de tenir le coup ; je n'en sais pas grand-chose. Je parle rarement avec Enki. Il est… particulier. Pas ennuyeux, du moins pas toujours. Je l'apprécie pour ce qu'il est, et pour ce qu'il a jadis fait pour moi. Mais il est distant avec les autres. Certainement s'efforce-t-il de cohabiter avec chacun d'entre nous. Toujours objectif, le petit Enki… sauf lorsqu'il boit. Toujours est-il qu'il est aisé d'agir avec discernement, dans leur cas.

Utu, lui, est celui que je considère comme le plus proche de mon mode de fonctionnement. S'il est un Astre, et donc lié aux éléments physiques, comment pourrait-on dire la même chose de la Justice ? La Justice est forcée à faire des compromis, à accorder ou non quelque chose à quelqu'un. Parfois, la Justice elle-même est injuste. Elle se doit d'être objective, mais il est bien difficile de l'être.

Moi, je ne suis pas objective. Comment pourrais-je l'être ? L'Amour et la Haine me définissent tous les deux. Et n'y a-t-il pas moins objectif que les sentiments humains ? Ils me haïssent parce qu'ils savent que, quoi qu'ils diront, ils auront toujours tort à mes yeux. La vérité n'est pas objective. La vérité peut être différente pour chacun d'entre nous, selon qu'on aime ou qu'on hait quelque chose. Les humains philosophes diraient qu'il est de notre devoir de trouver la vérité, celle qui est universelle, et de s'en tenir aux préceptes de la morale. Mais la morale n'admet pas de sentiment, qu'il soit bon ou mauvais. La morale, ce n'est rien d'autre qu'une invention. Celle qui nous empêche de commettre l'irréparable en nous forçant à culpabiliser.

La petite s'en va et s'approche de sa mère, semble hésiter à la mettre au courant de notre présence. Finalement, elle abandonne et retourne jouer avec ses amis après avoir caché soigneusement sa fleur. Elle sera sûrement surprise de voir qu'elle ne fanera pas…

- Je le sais bien, je souffle finalement en fermant les yeux, avant de lui reprendre la main pour finir de traverser le village. Pourtant, elle ferait une guerrière magnifique…

Crainte et adorée. Il ne suffit pas d'être vif ou hargneux. Il faut aussi être doux. Les meilleurs guerriers sont ceux qui savent préserver la vie, tout en protégeant ceux qu'ils aiment. Il est plus difficile de protéger que de détruire.

Nous sortons finalement du village, et je fixe mon regard devant moi, pensive. Peut-être que c'est aussi pour cela que je hais Ershkigal. Le combat perpétuel entre la mort et la vie. La mort qui finit toujours par vaincre. La vie qui est éphémère. Comme la haine. Comme l'amour. Comme les hommes. Comme moi.

J'ai peur de disparaître un jour. Et ce fait me met hors de moi.

- De toute manière, nous effectuons souvent les mauvais choix, à bien y regarder. Même Utu, alors qu'il possède un don de voyance…

Un soupir m'échappe.

- Ne parlons pas de ça.

Puis, je fais une courte pause, semble hésiter.

- Je… je crois que je ne suis vraiment pas dans mon assiette, je lui souris pauvrement. Sois indulgent avec moi.


Nin
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Sam 18 Juil - 22:10
Une guerrière magnifique hein… Je ne sais pas bien juger les humains, surtout aussi petits. Enfin disons qu’ils me surprennent parfois. Jake était différent pour moi, trop mature pour son âge peut-être. Ce serait bien si ils pouvaient tous rester aussi purs que ce peuple là. On dit de moi que je suis quelqu’un de calme mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je me blase plutôt. Si je prends les choses trop à cœur je ne peux pas rester indifférent et ça me détruit. J’aime les humains sur certains côtés : il y en a qui sont capables de créer de belles choses, ou bien qui savent penser.
Les autres s’auto détruisent dans une spirale sans fin qui continue un peu plus à chaque génération. Plus les époques défilent et moins j’ai envie de les observer. Je m’enferme dans mon rôle en ignorant les pillages de mes ressources et la douleur qu’ils me causent. La Terre tourne, les continents dérivent, les volcans fument, tout va bien.

-Surement oui, tu es plus apte que moi à le savoir.

Les vrais guerriers sont pour moi ceux qui savent mieux préserver que détruire. La protection plutôt que l’attaque. J’ai beaucoup aimé Hector le troyen pour ça. C’était un guerrier qui n’avait à cœur que la défense de sa ville et la paix pour sa famille. J’en ai beaucoup voulu à Achille et Inanna pour sa mort. Mais tout passe. Après tout ce ne sont que des humains, ils ne sont pas éternels. Je suis surement trop idéaliste, c’est pour ça que beaucoup de mes missionnaires sont pacifistes.

-C’est vrai, je fais avec un sourire. Mais je ne pense pas que la voyance aide vraiment à ça. A vouloir éviter les mauvais choix on provoque souvent le pire.

Je lui souris doucement et me penche vers elle pour embrasser son front. Elle parait fragile quand elle parle comme ça. J’ai envie de la réconforter. Même si je ne suis pas toujours très doué pour ça. Au moins ai-je pu lui changer un peu les idées avec cette sortie.

-Ce n’est rien, ce sont des choses qui arrivent. Tu ne peux pas être au mieux tout le temps.

On devrait pourtant. Pouvoir rester à fond tout le temps. Mais parfois notre âge nous rattrape. Bien que je sois surement plus sujet à la nostalgie qu’elle. Mais il arrive d’avoir de bonnes périodes aussi. Mais je crois qu’en ce moment tout va trop de travers. Espérons que les choses s’arrangeront.


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Dim 26 Juil - 19:02

Mon sourire s'étire légèrement. C'est vrai, nous avons tous nos prérequis. Parfois, nous avons un coup de cœur. D'autres fois, nous mettons des semaines à nous décider, le temps de les observer pleinement. Nous suivons notre instinct ; c'est tout notre être qui réagit aux humains qu'il faut que nous choisissions. Celle-ci est trop jeune, encore. Mais un jour, peut-être, lorsqu'elle sera en âge de découvrir le monde. Elle est curieuse. Intelligente. Elle s'en tirerait à merveilles dans ce monde, bien qu'il soit en effet quelque peu cruel de lui demander de quitter les siens. Pour les personnes totalement à part du monde des médiums, il faut plus de réflexion. Surtout pour les humains qui vivent dans des coins si reculés. Serait-elle assez forte pour endurer la vision de ce monde ? Pour le moment, je ne peux le savoir. Le temps viendra peut-être, un jour.

Cependant, nous dérivons vers un sujet quelque peu sensible. Un frisson me remonte le long de la colonne vertébrale, alors que je ferme les yeux en soupirant. Ma tête se secoue doucement d'un côté à l'autre. En fait, je n'arrive pas à croire que cette histoire ne soit toujours pas réglée depuis le temps. Mais nous, les dieux, avons la rancune tenace. Ershkigal et moi en sommes de bons exemples. Sérieusement... Sommes-nous stupides ? Moi sûrement plus que les autres. La colère, vous savez... La passion... On ne hait pas si on a jamais rien eu à aimer auparavant. Si on a pas été trahi. Sûrement cela...

- Le pire, hein, je souffle avec un demi sourire sans joie.

Est-ce que je regrette mon choix ? Est-ce que je ne le regrette pas ? Il est toujours question de ça. Toujours.

Nin se penche doucement vers moi suite à mes excuses, et je retiens un sourire plus doux. Il est vraiment attentionné. Si je ne connaissais pas déjà ses sentiments à mon égard, je crois que... je les aurais rapidement devinés. Tout simplement. Il est mignon, quelque part. Il a vraiment un cœur de femme, derrière ce corps bourru. Si grand, si puissant. Pas comme moi, qui suis toute frêle comparé à lui. Même si, quelque part, je recherche cette fragilité. Elle m'aide à penser que je ressens encore quelque chose.

- Il le faudrait pourtant. Je suis une déesse, j'argumente avec un rire.

Lentement, je me mets sur la pointe des pieds et appuie sur ses épaules pour lui indiquer de se baisser. Je dépose un baiser léger au coin de ses lèvres et m'éloigne délicatement. Dans un geste léger, je replace une de ses dread qui lui tombe devant les yeux.

- Et en tant que déesse, j'ai du travail. Et toi aussi. Je vais te laisser. Prends soin de toi, Nin.

Alors que j'allais me retourner pour disparaître, j'ai un mouvement d'arrêt. Hésite un peu.

- Merci.

Ainsi je retourne dans mon royaume. À la prochaine.


Nin
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Age: Aussi vieux que la Terre
Dim 26 Juil - 19:35
J'aimerais parfois être infaillible. Mais même un dieu peut se tromper. Notre malheur est que nos erreurs coûtent souvent bien plus cher qu'on le voudrait. Un accès de colère et une ville disparaît. Un coup de coeur irraisonné et une guerre éclate. C'est pourquoi je tente toujours de rester dans la retenue. Je reste neutre ou du moins j'essaye. A trop s'impliquer il n'en ressort rien de bon. Ce n'est pas forcément une bonne chose. Quand je relâche mes émotions le résultat est souvent bien pire au final. Qu'importe. J'en ai parfois assez de me surveiller pour sauvegarder des êtres qui ne le méritent pas.

Il n'y a qu'elle pour m'aider à ressentir ce que j'aimerais oublier. Par choix aussi. Parce que je préfère un amour sans issu dont tout le monde se moque pour une déesse au coeur de pierre. Elle ne m'aimera jamais de la façon dont je le voudrait. Mais je m'en moque. Je préfère cela au fait de transgresser toutes les règles établies pour un dieu mineur ou un humain. Eux qui peuvent disparaître n'importe quand. L'éternité est parfois un fardeau. On regarde défiler les gens, les époques, les civilisations et les bâtiments. Il ne reste que nous. Peut-être pas aussi immuables que nous l'aimerions. Surement pas aussi stable que nous le prétendons.

J'acquiesce doucement. Inanna est changeante, c'est dans sa nature d'avoir des hauts et des bas. Des accès de colère ou de tendresse. Je ne prétend pas que ça ne m'arrive jamais. Elle pose ses mains sur mes épaules et se dresse sur la pointe des pieds. Je me baisse avec un sourire amusé et la laisse m'embrasser. Dommage de terminer cette entrevue ainsi mais comme toujours... Le travail... Je lui fait un petit signe de la main alors qu'elle disparaît. Je devrais rentrer aussi. Je n'en ai pas vraiment envie maintenant. Je me retransforme en panthère et me met à courir entre les troncs. D'une racine à une branche le vert de la jungle se confond jusqu'à devenir un désert de roches ocres alors que je m'évapore vers mon royaume.




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