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 :: Stockholm :: Restaurant
Un bon morceau commence toujours par trois notes [Feat Ka Jehms]
Jake
Messages : 207
Localisation : Dans la congrégation. Je n'y bouge presque jamais.
Loisirs : Tricot et Piano. Uniquement.
Humeur : Stoique.
Jake Hills
Jake Hills

Personnage...
Pouvoir: Caméléon
Dieu: Nin Hursag
Age: 31 ans
Sam 10 Jan - 20:55
C’était l’un de ses secrets les plus précieusement gardés. Une à deux fois par an, Jake se rendait dans ce restaurant ou un piano à queue était à disposition pour les musiciens. C’était un lieu agréable, une lumière tamisé, des employés discrets, les voix ne s’élevaient jamais. Ici, l’émissaire taciturne ne dénotait pas vraiment. Il jouait désormais depuis une vingtaine de minutes. Ses doigts gantés et agiles parcouraient les touches. Parfois ils les caressaient délicatement, parfois il les embrassaient fougueusement. Il jouait depuis maintenant 25 ans, les vibrations des cordes étaient devenus sa manière la plus naturelle d’exprimer ses émotions. Dans une autre vie, il aurait aimé devenir un pianiste de renom, dédier sa vie à l’art plutôt qu’à un dieu. Les deux à ses yeux sont emprunt de majesté. Jake ne ressentait jamais le besoin d’avoir un public mais celui de partager. D’offrir de temps à autre, un univers emprunt de mélodie. La première fois, c’était après la “Mission”, il s’était retrouvé accoudé au comptoir, un verre de whisky dans sa main tremblante. C’était au plus fort de son syndrome. Du coin de l’oeil, il avait apercu l’instrument qui lui apparu alors comme une bouée de sauvetage. Il n’avait pas quitter le clavier jusqu’à la fermeture.

Jake était l’un de ces perfectionnistes, si bien qu’il avait travaillé des années pour parfaire sa technique. Des années pour apprendre à jouer les plus grands. Mais il ressentait toujours une frustration immense. Celle de ne pouvoir sentir le contact de l’ivoire sous doigts. Sa main gauche dans tout les cas ne sentirait plus jamais et il se devait de cacher ce bras métallique. Ainsi, il jouait avec des gants assez fins en daim noirs. La majorité pensait que c’était là une excentricité.

Alors qu’il entamait la fameuse Lacrimosa de Mozart, un frisson parcouru le dos de l’Emissaire. Une créanne était là. Il pouvait aisément la sentir et cette aura était famillière. L’image de la jeune russe s’imposa dans son esprit tandis qu’il jouait. Elle était là. Dans ce même restaurant auquel il s’était rencontré des années avant. Jake ne croyait pas aux coïncidences. Si c’était bien elle et qu’il ne l’avait pas convoqué, c’est qu’elle devait avoir quelque chose à lui demander. Finalement, leur marché ne tenait pas tant que cela. Au fil des mois et des requêtes l’homme avait plusieurs fois permit à la Russe de se sortir de mauvais pas. Et les informations qu’elle lui fournissait étaient assez inégales.

Clairement, Jake n’avait plus aucun intérêt d’entretenir ce marché avec la créanne. Elle devait surement prendre certains risques pour lui trouver ces données mais la majorité du temps, elles étaient incomplètes ou déjà périmées. Ce n’était pas de sa faute et Jake ne lui révélait jamais. Deux ou trois fois les sources de Mademoiselle Jehmes lui avait permit des gros coups. Alors ca compensait. Jake refusait de s’avouer qu’il ne pouvait éliminer la jeune femme. Pas de sentimentalisme dégoulinant avec lui. Il pouvait désormais sentir son parfum. Elle s’était rapprochée. Tout en jouant il imaginait son visage diaphane et ses boucles dorées. Quelle parure outrageusement chère aurait elle revêtu ce soir ?

La musique prit alors fin. Le son résonnait encore à travers la salle. Jake se leva, se dépliant lentement. Il portait un élégant costume bordeaux sans un seul plis. Il fit alors face à la jeune femme, Il la surplombait d’au moins deux têtes. Courtois, il prit sa main et déposa un délicat baisemain en se baissant légèrement.

“Bonsoir Mademoiselle Jehms. Vous souhaitez probablement vous entretenir avec moi. Que diriez vous de discuter autour d’un verre ?”

De toute cette affaire, personne, surtout pas la congrégation, n’en avait eu vent. Elle aussi, était l’un de ses secrets les plus précieusement gardés.


Ka
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Ka Jehms
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Lun 19 Jan - 23:38
C'était un grand appartement au sommet d'un immeuble pour le moins recent. Un grand balcon de verdure donnait sur la ville. Le balcon était meublé d'une petite table en fer blanc soutenant une tasse en porcelaine fine fumante du liquide qu'elle contenait.  Le breuvage encore chaud attendait d'en finir avec la femme qui ce tenait juste là. De petits nuages allaient embrasser le ciel. Une main les dégageant se saisit de la tasse. C'était là la fin du doux breuvage de cette fin d'après midi délicate. La grande blonde reposa la tasse sur la table et bien que peu vêtue  elle n'hésita pas à rester dehors et se pencher pour contempler calmement l'activité dans la grande rue. La ville demeurait éveillée, les gens sortaient de leurs activités respectives. Certains se pressaient, d'autres au contraire prenaient le temps. C'était divertissant. Les voir courir après le temps .. C'est vrai que la vie est courte pour eux .. Pauvres enfants.. La femme lâcha un petit rire moqueur et s'en retourna dans son appartement. Elle passa l'immense baie vitrée et alla poser la petite tasse sur le comptoir qui séparait la cuisine du reste de la spacieuse pièce de vie. Elle contourna le patio au centre de la pièce, celui ci contenant un colimaçon pour accéder au toit terrasse, qui illuminait tout l'intérieur. Elle rejoint l'une des chambres qui n'en était plus une soit dit en passant. L'entièreté de la chambre avait été réquisitionné en tant que dressing. Il n'y avait ici que vêtements, chaussures, sacs et accessoires. Chaque articles étaient cependant d'une grande qualité et les provenances étaient bien diverses.

La femme commença à se dévêtir quand un bruit électronique ce fit entendre. Une sonnerie de téléphone. Une conversation suivit.

« Oui ? Ah ! Oui ? Bonjour ? Aaaaaah ! Enfin bon .. Okay, j'arrive ! »

La femme raccrocha et lança le téléphone .. et lança le téléphone pour en prendre un autre.

« Nikoleï ? Hum oui ! Tu veux être un ange ? Tu vois le dressing ? Non celui de gauche. Oui alors tu rentres et dans la 5eme penderie.. Non non tout en bas. Le troisième tiroir. Tu vois les louboutins ? Non bah celle ci tu les jettes. Tu vois les YLS. Non pas les bottes les escarpins. Quelles couleurs ? Eh bien les trois. Et sinon les placards C, L et euh .. Le chemisier bleu c'est quoi déjà ? H ? Donc H, tu pourras me les envoyer à ma nouvelle adresse à Stokholm s'il te plaît ? Oui je pense rester un peu plus. C'est plaisant ce qui se passe par ici. Oui très divertissant. Je ne sais pas quand je rentrerais à la villa.  Ah oui .. Ce rendez vous. Tu pourras le reporter ? Oui merci. Oh et viens me voir. J'ai besoin de voir mon majordome de temps en temps. Oui j'aime pas les comptes mais il faut bien que tu me tiennes au courant tout de même ! Oui ! Mais oui bien sûr ! Raaah .. Bon je dois y aller, oui je vais essayer les nouvelles tenues de truc muches là. Oui. Yes, bye ! »

La jeune femme posa son téléphone cette fois sur la commode et se changea rapidement. Elle se rendit comme elle venait de le dire à son majordome à dans une boutique très classieuse où l'attendait un jeune dessinateur de mode. Un garçon quel appréciait particulièrement malgré ses originalités flagrantes et qu'elle se devait de respecter. Dimitri était en fait un ami. Un ami étrange, un contact important, un personne qu'il vaut mieux avoir de son coté dans tous les cas. Que ce soit pour la mode, la concurrence mais aussi bien d'autres choses. Il l'accueilla d'une étreinte et l'amena dans l'arrière boutique bien plus spacieuse que la boutique en elle même. Une collection de plusieurs robes attendait nos jeunes gens. La grande blonde sourit. Elle aimait se savoir entourée des bonnes personnes. Ils échangèrent quelques mots quand une sonnerie retentit de nouveau.

« Hmm ? Oui Katharyna Jehms Anderson que pouvez vous faire pour moi ? Oooh .. Voyez vous ça ? Mais bien entendu ça va de soit. Je vous remercie Eddy. Oui bien entendu. Réservez moi une table. Oui près du piano bien entendu. Ooh et tant qu'à faire celle avec la banquette en velours rouge. Merci bien ! Je ne tarderais pas ! »

La belle blonde releva la tête. Un large sourire  prenait la moitié de son visage. Il y a des personnes avec qui on garde contact facilement, d'autres non, et pour d'autres encore c'est un peu la chasse au trésor et en cela c'est particulièrement divertissant. Le trésor en question ici était un grand brun plutôt strict mais on ne peut plus loyal. A deux reprises il lui avait été d'une grande aide et elle guettait toujours l'instant où elle pourrait le revoir. Celui ci était peut être enfin venu. Elle se retourna vers son grand et étrange ami.

-Dim, je vais voir quelqu'un de très spécial ce soir. Tu peux faire de moi une merveille ?

La femme ressortit peu après vêtue d'une tenue deux pièces noire à la fois aguicheuse et très classe. Le tout de la tenue jouait avec la transparence d'un tissus et l'opacité d'un autre. Au final on voyait presque tout le buste hormis un bandeau. Le haut laissait à découvert ainsi le bas du ventre et les épaules. Quant à la jupe il n'y avait que deux bandes latérales transparentes. Il ne s'agirait pas d'être vulgaire tout de même. Elle salua son ami à travers la vitre et fit cliqueter ses talons le long des pavés. Très vite elle arriva devant un bar. Un endroit huppé, très classe, animé mais pourtant calme. Il était là. Ses mains gantés filant sur les touches ivoires. Ses cheveux ébènes tombant devant ses yeux. N'était il pas tout à fait charmant ? Elle s'approcha.

Les notes traversaient l'esprit de la jeune russe. Elle se laissait emporter. Cela la ramenait à de lointain souvenir. Près de sa naissance. Il y a sept ans à peu près donc. Les concertos au musée, dans les bars, les boites à musiques des marchands ambulants .. Cela laissait un sourire nostalgique peu connu sur son visage et laissait ses yeux ainsi dans le vide. Ces musiques calmes et envoutantes que les cordes du piano offraient ne la laissaient jamais insensible. Elle en devenait parfois même vulnérable. La musique adoucit les moeurs ne dit on pas ça ?

Le morceau prit fin et l'homme se leva. Elle le regarda en souriant. Personne n'oserait dire qu'il n'était pas bel homme, ça non. Il lui déposa un baiser sur la main et elle inclina la tête en guise de salut.

-Bonsoir Mademoiselle Jehms. Vous souhaitez probablement vous entretenir avec moi. Que diriez vous de discuter autour d’un verre ?

Cette chère Katharyna pour rien au monde n'aurait renié cette invitation. Elle se rapprocha un peu plus de l'homme, joua avec ses cheveux l'ombre d'un seconde puis les réajusta derrière l'oreille de leur propriétaire. Elle le saisit délicatement par le bras et l'accompagna trois pas plus loin à la table qu'elle avait réservée.

-Bonsoir Monsieur Hills. C'est toujours un plaisir de vous rencontre et un honneur de vous entendre jouer. Je prendrais un mojito comme à mon habitude et vous ?

Une fois installée, souriante et en face de cet homme si particulier notre demoiselle ne put s'empêcher un léger rire. Un brin moqueur, un brin gêné. Qui sait ?

-Pourquoi pensez vous toujours que si je viens à votre rencontre c'est pour parler affaire et non simplement pour rencontre un bel homme qui est cher à mon coeur ?

Certes la miss Hellona Schwarz était dans le coin et faisait des siennes mais il fallait l'avouer. Elle serait venu sans cette argument aussi même si elle savait pertinemment que l'homme en face d'elle n'était pas forcément du même camps qu'elle si on peut parler ainsi. Mais à quoi bon vivre sa vie si l'on ne tente rien. Elle sourit à son interlocuteur. A vrai dire lui aussi n'était pas en si bonne position .. Mais d'eux deux c'était elle la pire et jamais elle ne saurait gagner si les choses tournaient  mal. Mais pourquoi envisager que les choses tournent mal ?


Jake
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Jake Hills
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Ven 23 Jan - 16:03
Stoïque, c’était le bon mot pour définir Jake. Il n’avait pas bougé lorsque la jeune femme avait replacé une de ses mèches rebelles. Peine perdu, celle-ci revint devint ses yeux quelques minutes plus tard. Mais elle avait eu le mérite d’essayer. Katharina saisit le bras de l’émissaire et ils s’installèrent. C’était probablement sa table favorite, d’ici ils pouvaient voir l’ensemble de la salle mais surtout, être vu. La créanne semblait adorer que les regards se portent sur elle. Vivant à travers le désir qu’elle suscite. Blonde aux yeux pâles et ce visage terriblement lisse, cela pourrait presque en devenir effrayant. Tout l’opposait à Jake, aussi bien par nature que par essence. Elle créanne et lui émissaire. Si exubérante et lui réservé. Elle, vivant sous le feu des projecteurs et lui dans l’ombre. Définitivement, ils n’avaient rien à voir. Il détailla ses traits, le reste n’avait aucune importance, cette robe qui en dévoile trop avait pour unique but de cacher le reste. Et c’était ce reste qui intriguait Jake. Finalement, ils possédaient bien un point commun : le camouflage. Sauf que Katharina ne cherchait qu’à dissimuler ce qui pourrait la rendre belle aux yeux de l’émissaire. Les fêlures, les défauts ou encore les erreurs. Le serveur ne manqua pas d’allumer la bougie sur la table et déposa le mojito et verre de whisky.

-Pourquoi pensez vous toujours que si je viens à votre rencontre c'est pour parler affaire et non simplement pour rencontre un bel homme qui est cher à mon coeur ?

Il se contenta d’arquer un sourcil. C’était sa manière de lui faire comprendre qu’il n’entrait pas dans son jeu. De plus le panel d’expression de Jake était relativement réduit. Il se contentait du minimum et tant pis si ses congénères n’avaient pas la finesse d’esprit pour lire ses traits.

« Je ne remettrais pas en cause l’existence de votre cœur. Néanmoins, si je pouvais éviter d’y avoir une place cela serait fort aimable. » Une pause. Il prit une rasade d’alcool, sans sourciller et reposa le liquide ambré avec délicatesse. « Vous savez Mademoiselle Jehms, je n’apprécie pas être sous surveillance. Et je ne crois pas aux coïncidences. Vous devez bien vous entendre avec le patron. Enfin, passons, je mettrais cela sur le compte de votre jeunesse. »

Il n’y avait aucune menace sous jacente, des faits simplement. De plus, elle ignorait probablement la position de Jake au sein de la congrégation. Les quelques autres clients leurs jetaient des coups d’œil intrigués avant d’émettre quelques murmures. C’est vrai que de loin, on aurait presque pu croire à des gens célèbres ou important. C’est vrai que les deux ne se fondaient pas dans la masse. Katharina prenait probablement plaisir à ce petit jeu à s’exhiber en compagnie de Jake. Heureusement, les chances pour croiser quelqu’un qu’il connaissait étaient nulles.

« Mais je vous crois lorsque vous dites ne pas être ici pour affaire. Puisque je n’ai absolument pas besoin de vous en ce moment. Néanmoins, l’inverse n’est pas forcément vrai. » Si elle souhaitait quelque chose c’était le moment. Il lui avait tendu une perche. Perche qu’il retira assez rapidement. « Néanmoins, il est peu courtois que d’entrer dans le vif du sujet dès les premières phrases. Mes talents pour le bavardage sont limités. Pourquoi ne pas me parler de vous ? Après tout si je suis amené à vous rendre service, j’aimerais savoir pour qui je le fais. » Il décida de ce moment pour la déstabiliser et plongea sont regard émeraude dans le sien en quête de sincérité. Ne disait on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ?

Ka
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Ka Jehms
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Ven 6 Fév - 21:39
Trois jours plus tôt la jeune créanne avait retrouvé un émissaire du nom de Jack Hills dans un restaurant du même quartier. Ils se connaissaient aproximativement de puis trois ans ou plutot, ils échangeaient des informations depuis trois ans. On ne peut pas dire que la soirée fut une grande réussite pour la séductrice mais au moins la conversation avait duré toute la soirée cette fois. En sortant du restaurant ils s'étaient quitté sans un mot comme à leur habitude. Il n'avait aucun moyen de se contacter et la demoiselle russe savait bien que l'émissaire ne tenterait jamais aucun autre rapprochement que profesionel avec elle. Elle avait tenté le challenge et ce soir là elle avait su qu'elle, oui elle, elle ne l'aurait jamais.

La demoiselle Katharyna venait de sortir d’un petit restaurant qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Malgré son grand manteau de fourrure, le froid agressait sa peau. Elle marcha paisiblement dans la rue ignorant le râle de quelques pauvres ivrognes. Elle n’avait rien senti mais non loin à proximité du vieux réverbère qui grésillait à l’entrée du l’entrée du parc, quelqu’un se tenait, invisible aux yeux de tous. Il se félicitait d’être patient et il y avait de quoi. la belle blonde tourna et franchit les grilles du parc. Un caprice du soir simplement pour profiter d’un chemin plus agréable. Seulement alors qu’elle n’avait pas fini de traverser le parc et que tout semblait aller pour le mieux elle se stopa. Elle se savait suivie. Elle se retourna sans le afficher le moindre sentiment.

- Montre toi connasse !

La phrase avait fusé, l’air de rien. Il ne suffit pas plus de quelques secondes pour que mademoiselle Hellona Schwarz sorte de sa cachette, heureuse de son coup. Toujours caché et en retrait l’illustre inconnu voyait donc ses informations se confirmer : La demoiselle Hellona voulait en finir avec la demoiselle Ka. Cependant, alors qu’il semblait là pour ça notre inconnu n’agit pas alors qu’un certain rictus malfaisant déformait lentement le visage de nos créannes. Après tout, il est vrai, ce n’était rien d’autre qu’un vulgaire conflit de créannes et rien n’obligeait quiconque à agir.

-Qu'est ce que tu me veux à la fin Schwarz ?

Cette dernière laissa paraitre un large sourire vicieux.

-Tout. Tu es faible et tu me genes. Alors je veux tout, ta vie y compris. C'est une simple question pratique vois tu ?

La grande blonde retira son manteau et le déposa sur un banc tout proche. Ceci fait elle avança avec éléguance vers sa rivale et lui teint tête.

-C'est toi qui es faible, Schwarz. Tu n'as jamais supporté qu'une soeur plus jeune que toi puisse te surpasser.

-C'est faux ! C'est simplement que tu es une garce et que tu es sur mon térritoire !

Katharyna, comme à son habitude joua la séduction et caressa délicatement le visage de l’autre créanne. Celle ci ne broncha pas. Toujours en arrière le gueteur analysait la situation sans pour autant tout saisir.

-Tu sais très bien que me provoquer signifirait la fin Schwarz.

-Tu ne mérites pas de vivre, tu n'es qu'une voleuse.

L’homme en retrait commenca à s’impatienter. Voyant la demoiselle Jehms si peu réagir aux attaques verbales de son adversaire il commença à se rapprocher discrètement dans le dos de cette dernière. Pour autant la blonde n’était pas insensible à ces petits mots grinçant. Elle recula en grimaçant et soudain une opulente masse de fourrure blanche apparu. Le tigre ne prit pas le temps de regarder quelconque réaction et bondit. Une large entaille se dessina dans l’épaule de Schwarz.

-Tu veux jouer à chat ? Tu sais bien que tu ne m'attraperas jamais Jehms

Elle n’avait pas tord et Katharyna le savait. Si elle, était un tigre, Hellona était elle une buse. Nul moyen de régler les différents avec des animaux si opposés. Hellona fit un simple mouvement de sourcils que la jeune russe ne comprit pas sur le coup. Une fraction de seconde plus tard le tigre se pliait au sol, tremblant. Katharyna n’avait pas su juger la force de sa rivale et se retrouvait maintenant dans le douloureuse et faible posture de soumise à sa force, ce qui ne lui seyait guère. C’est à c’est instant qu’une grande ombre sortit de nul part et plaça un rasoir sous la gorge de la demoiselle Schwarz. Il prit la parole d’un ton froid et menancant.

- Bonsoir Mesdames. Je pense qu'il est temps que vous vous envoliez définitivement. Je vous offre deux possibilités, l'une vous gardez votre plumage, la deuxième je vous l'ôte.

Il marqua un brève bose avant de reprendre d’un ton toujours plus pressant.

- Si vous ignorez qui je suis, laissez moi vous le rappeller, cela devrait finir de vous convaincre. Jake Hills, président du conseil d'élite de la Congrégation. Emissaire de Nin Hursag. Et je ne suis pas d'humeur joueuse.

Le rasoir commença marquer la peau de la créanne à la chevelure rousse. Celle ci ne réagit pas à la lame en revanche le fait qu’un émissaire, et pas n’importe lequel,vienne au secours de cette pauvre créanne russe en perdition, la faisait jubiler. Le tigre quant à lui était couché sur le flan et malaxait la terre au rythme de sa respiration haletante.

-Jehms ! Regarde moi ça ! On en apprend tous les jours hein ! Non seulement tu es une traitre mais en plus tu t'es cru plus forte que moi .. Tu sais pourtant qu'il suffit de peu pour évoluer .. Regarde .. Je vais te tuer sous les yeux d'un être cher ! Je ne peux que m'en réjouir c'est tellement rare chez les créannes !

Un délicat filet de sang s’échappa de l’espace de peau rongé par le rasoir.

- Tu bouges, je te tranche.

Schwarz ne semblait pas du tout affectée et continuait de faire soufrir le tigre en souriant et parlant .. de la façon la plus platonique qui soit.

-Cette saloperie choisi toujours les pièces les plus rentables .. La prochaine fois Jehms, je te tuerais vraiment et qui sait .. Sous les caméras pourquoi pas !

- Je veillerais à ce qu'il ne lui arrive rien.

Une buse apparu et disparu en une fraction de seconde. Hellona était partie. Katharyna reprit forme humaine. Elle se releva, chancelante. Elle regarda Jake sans savoir ni quoi dire, ni quoi ou faire ou même plus simplement penser. Ce dernier soupira. Il rangea sa lame dans sa manche et réajusta son costume. Il se dirigea vers le banc où était posé le manteau de la demoiselle et lui ajusta sur ses épaules. Finalement Ka savait quoi penser. Elle était mal à l’aise. C’était une sensation qu’elle n’avait pas l’habitude de ressentir. Ce qui la foutait encore plus mal c’est que face à Schwarz ce n’était personne d’autre que Jake Hills qui l’avait aidé et ça, ce n’était pas une mince affaire surtout compte tenu du peu d’avancement de leur relation quelques soirs plus tôt.

- Elle ne devrait pas revenir avant un bout de temps

-Mer..ci..

-Ce n'est rien.

En réalité l’émissaire ne souhaiter pas réellement sauver la créanne mais il détestait tout particulièrement voir des vies inutilement gachées. Oui, oui, même chez les créannes.

-Mais vous.. Tu .. Sais-vez .. Elle est cappable de faire un masacre pour arriver à ses fins ..

- J'ai eu vent du petit coup qu'elle préparait. Elle n'est pas très maligne ne de ne pas l'avoir gardé pour soi. Je n'apprécie pas de tuer sans raison. Mais je hais encore plus les massacres.

- Entre créanne on essaye de se trouver des alliés. Ce n'est pas toujours simple. C'est une personne haissable.

- Alors, je ferais en sorte qu'elle disparaisse définitivement de cette terre. Mais je préfère avoir l'initiative.

Jake remarqua que la femme qu’il avait en face de lui était différente de celle qui l’avait l’habitude de cotoyer. Elle n’avait pas hautain qu’il jugeait ridicule et qu’elle arborait d’ordinaire. De son coté Ka ne pensait pas le moins du monde à son apparence mais bien plus à la dernière phrase de Jake qui l’inquiétait énormement. Hellona n’était désormais plus une pauvre petite créanne, si ce soir elle avait faillit prendre le dessus sur elle c’est purement et simplement parce qu’elle a reçu de l’aide. Evan avait toujours apprécié Hellona et avait toujours aimé voir Ka se sortir des pires traquenards. C’était un jeu pour lui et aujourd’hui il s’était bien amusé. Cependant si Jake se décidait à éliminer Hellona il se retrouverait bien vite face à Evan et ça c’était une bien mauvaise idée. Elle s’approcha du missionaire et enroula ses bras autour de son cou subitement en lachant un grand “Merci”. Celui ci fut tout d’abord surpris mais compris bien vite quand elle commença à lui sussurer quelque chose à l’oreille. Les oreilles indiscrètes étaient partout.

- Faites attention tout de même. J'aurais préféré ne jamais avoir à le dire mais après ce soir je vous le dois bien .. Schwarz n'est pas seule. Si vous entendez parler de Evan, n'approchez sous aucun pretexte.

Elle relacha doucement son étreinte et le regarda.

-J'espère que tu comprends ..

- Il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

Ka se retenu de s’indigner. Non mais il ne connaisait pas Evan celui là franchement ! Quand on a pas eu affaire à ce fou furieux on peut pas savoir ! Ce mec est un taré !

- Tu recherches des alliés hein ? Tu n'es pas très apprécié de tes congénères ni de la congrégation. Tu es seule et donc, vulnérable.

-Oh que si il y a a s'inquiéter. Et je m'en voudrais que, parce que vous m'avez ..sauvé.., il vous arrive quelque chose. murmura t-elle avant de répondre, Certes.. Mais ..

- Oh, vous vous inquietez pour moi ? Ou vous craignez simplement de perdre l'un de vos rares remparts contre vos multiples ennemis ?

Elle réfléchit. Il avait raison. Elle n’avait pas d’allier au sens premier du terme. Nikoleï était un homme à tout faire mais il est difficile à croire qu’il face le poids contre une créanne. Quant à Dimitri et Oswald, certes créanne et bon ami, mais il était peu sûr qu’ils bougent pour lui preter main forte.. *Mais .. Raaah ! Mais il reste quand même relou celui là ! Je m’inquiète pour lui et il voit tout du mauvais coté ! Quel connard !* Cependant un léger sourire traversa le visage de l’homme et la créanne calma son esprit et redevint attentive.

- Vous n'êtes pas un grand sensible hein .. Certes sans vous actuellement il ne serait pas impossible qu'on retrouve un cadavre de tigre dans les docs mais je vous assure que pour personne il n'est souhaitable de rencontre Evan ..

- Je ne laisse pas une créanne m'intimider., le sourire revint, toujours bref, Vous êtes bien mieux ainsi, sans toute vos mise en scène.
Ka fut surprise par cette dernière phrase .. Elle se rendit non seulement compte que ses airs de duchesse était à 8000 lieux de là mais surtout qu’il venait de lui faire un compliment. Oui, un compliment. Un fait rarisime dans le comportement de ce jeune homme. Elle ne savait absolument pas comment réagir à ça elle qui d’habitude ne se laissait jamais prendre de court. C’était une situation tellement inhabituelle qu’elle en ignora le compliment. (Oui, comme une imbécile)

-Je comprends .. Ne le prennez juste pas à la légère.

- Je saurais me souvenir de votre mise en garde, n'ayez crainte.

Elle fit une moue discrète avant de s’indigner intérieurement. Elle était en train de se faire du souci pour ce mec ! Ce n’était pas une chose normal ! Loin de là ! Bon mettons les choses au clair. Le fait qu’elle se soit fait ratatiner par Schwarz lui a fait perdre complètement ses moyens et là vous avez en face de vous .. Un putain de petit oisillon tombé du nid, trop mignon. Rien d’autre. C’est la merde. En face Jake se passa la main dans les cheveux machinalement.

- Enfin, je crois qu'il est temps d'être réaliste. Ce n'est plus vraiment un marché équitable. Et Mademoiselle Schwarz risque de répandre auprès de toutes ces connaissances que vous êtes sous la protection d'un membre influent de la congrégation. Ce qui risque de vous causer un tas d'ennuis.

Lui aussi aurait des problèmes à la congrégation mais rien n’est impossible à gérer pour Jack Hills. Cependant il fallait avouer que l’homme aux erreurs inexistante venait d’accomplir une belle première. De son coté Ka sentait bien que les choses n’allait pas dans son sens et sentait son coeur se serrer pour ce qui allait suivre..

-Vous proposez donc ..?

Jake observa de ses yeux percant la jeune femme, prenant son temps pour répondre. Ka, quant à elle, tentait de ne pas montrer son angoisse. Si il avait bien une chose dont elle avait horeur c'était qu'on la voit comme un être normal, non pas faible mais proche de cela .. Oui ça c’est sur qu’elle l’avait en horeur.

-De nous deux je suis celle qui risque le plus .. M'enfin après tout si mon cadavre est bien caché cela ne fera que peu de bruit.

- Et bien, je pourrais vous laisser ainsi, à la merci de vos ennemis créannes, ou même vous utiliser comme appat. Ou bien je pourrais m'arranger pour qu'une escouade vienne régler votre sort, si je ne le fais pas moi même. Après tout nous sommes des ennemis naturels.

-Je .. Dans tous les cas.. Raah ! J'aurais aimé ne jamais dire ça ! Mais dans tous les cas mon sort dépend de vous.

Elle ne cacha pas son air énervé voir frutré. Cette situation était clairement à son désaventage, face à une personne avec qui elle n'aurait aimé jamais avoir à traité de sa vie ou de sa mort .. Mais au fond elle avait peut etre un peu cherché à en arriver là.

- Mais je suis en partie responsable de votre situation. Considerez vous comme sous ma protection. Pas celle de la congrégation. La mienne.

C’était le seule option que Jake avait trouvé. La laisser ainsi revenait à l'enterrer et il ne tenait pas à avoir du sang sur les mains. Katharyna regarda son interlocuteur. D'abord sans comprendre puis surprise. Extremement surprise. Elle ne s’attendait pas à une telle annonce.

-Je .. Je .. Je ne sais quoi vous dire ..

- Rien. Par contre je compte sur vous pour savoir vous faire discrète. N'allez pas clamer ceci sur tout les toits. Et bien sur, vous veillerez à ne tuer personne, ne pas changer un humain en médium ni avoir quelquonce véléité contre la congrégation.

-Vous n'aimez peut etre pas la personne que je suis mais ce n'est pas pour autant qu'il faut me croire stupide. Si je vais le clamer sur les toits je meurs dans l'heure qui suit. Les créannes sont joueuses. Jusque là je ne crois pas avoir fait trop de bruit, non ?

- En effet. Mais il est plus prudent de préciser. Ce sont les conditions de ma protection.

Inconciament elle lui prit la main.Ses mains sont gantés, la main droite est beaucoup plus lourde qu'une main normale. Il la laisse faire, toujours impassible.

-C'est une évidence

- Je n'aurais plus besoin de vous pour obtenir des informations dorénavant. Restez en dehors des affaires des créannes et missionnaires autant que vous pouvez.

-Je ferais mon possible ..

- Après tout, j'engage ma réputation, si vous veniez à mourir j'aurais échoué. Ne vous mettez pas en danger.

-Je doute que votre réputation soit affectée par le mort d'une créanne telle que moi ..

Jake réalise soudain que la jeune femme tiens sa main mécanique. Il faut dire qu'il a peu de terminaison nerveuse dedans.Pour autant il ne la retire pas, se contente simplement de presser ses doigts. Toujours sans la moindre réflexion Katharyna jouait avec les doigts. Une façon de se calmer peut etre ou alors de s'assurer que s'il décidait de partir elle pourrait au moins tenter de le retenir.

- Ne vous réduisez pas simplement à une créanne. Vous êtes une femme du grand monde non ? Les humains seraient bien malheureux sans les paillettes que vous leurs envoyez dans les yeux.

A cet instant précis la conscience de Ka fit un bond. Elle n’avait qu’une envie c’était de se blottir dans les bras de Jake. Elle ne savait pas quoi dire face à lui.

-Je .. Merci .. D'être là ..

- Je ne fais pas cela pour que vous aillez une dette envers moi Katharina.

Ka sentait au loin ses airs de duchese souffrir le martyr et dépérir en puissance. Mais pour autant elle ne semblait pas avoir la force ou l’esprit de les reprendre. Elle essayait d’oublier sa consiance qui lui criait d’avoir honte d’un tel comportement. Non mais c’est vrai quoi ! Une dame ne doit pas parraitre aussi faible, surtout devant un homme aussi important ! Elle saisit la seconde main de Jake sans réfléchir et le regarda intensement dans les yeux.

-Dette ou non je ne pourrais jamais oublier ce que vous avez fait pour moi Jake.

- Vous ressemblez à une jeune femme égarée. C'est donc celà que vous cherchiez à caché derrière ces fards.

Si vous voulez un autographe de Katharyna la princesse de glace repasser un autre jour je crois que là elle est malade.. TRES malade.. Jake avait parlé d’un ton doux, à mi voix et le visage de Ka s’empourpra subitement. Alors, il lui sourit. Un sourire tendre et sincère. La jeune créanne se mit à trembler et des larmes vinrent à ses yeux. La pression de l’attaque précédente devait redescendre et la jeune femme perdait tout contrôle.

- Je .. C'est.. C'est l'émotion.

-Gardez les pour votre futur oscar. Je ne mérite pas ces larmes.Mais, si cela peut vous soulager.

Attaché à ses mots le pouce de l’homme vint retirer délicatement une larme et l’attira vers lui. Jake avait horreur de voir les femmes pleurer. Ainsi au moins il ne la voyait pas. Quant à Katharyna elle laissa doucement sa tête tomber sur le torse de son interlocuteur. Au fond d’elle elle se rapella que la dernière fois qu’elle avait versé une larme sincère ce devait être il y a 6 ans.

-Croyez moi de tous vous êtes celui qui les mérite le plus ..

Elle avait déclaré cela d’un ton triste et l’émissaire poursuivit d’un voix basse tout en passant sa main dans les cheveux de la jeune blonde.

- Vous savez mademoiselle, même les émissaires font des choses horribles.

-Comme toute personne de ce monde.

- Probablement.

Ka hésita puis s’autorisa un légère étreinte avec le gentlemen même si celui ci n’y repondit guère. Il marqua simplement un phrase dans son discours et poursuivit.

- Je me suis souvent dit que cela devait être assez terrible d'être issue de l'émotion d'un dieu. Se reveiller un jour et exister. Simplement. Ne pas avoir de passé, d'attaches, devoir se tenir sur ses deux jambes pour la première fois seul.

Katharyna lacha un petit rire. Ce qui surprit Jake. C’était la première fois que quelqu’un prenait en compte son histoire de créanne. Bon il faut dire que c’est pas tous les jours qu’on fréquente quelqu’un qui a conscience que cette blondasse est en fait l’émotion d’une déesse insupportable mais bon. Ces paroles la touchèrent et le rire n’était absolument pas moqueur. Du moins pas envers Jake mais plutôt envers sa pauvre et minable histoire.

- C'est drôle ? Je me trompe ?

-Ne pas avoir encore ouvert les yeux et pourtant avoir déjà le souvenir de ce qui vous a fait naitre. Un rire froid et moqueur à l'égard du monde. Savoir que ce rire sera celui qui dictera toute votre vie. Tomber dans la neige. S'y trainer et découvrir ainsi la Sybérie. Savoir ce que l'on ait et qu'on devra s'y faire .. Pour un nombre d'année qui dépasse largement l'espérence de vie des êtres qui nous entourre. Savoir qu'on ne peut s'attacher et qu'il faut évoluer.

Elle eut un bref rire las avant de terminer. Elle sentit un élan de nostalgie la ravager.

-Non ce n'est pas drole .. C'est dur mais je crois que c'est là notre nature et ce qui fait ce que nous sommes.

- Notre nature ne définit pas ce que nous sommes Katharina. Nous sommes maitre de nos choix. Ce sont ces choix là qui nous définissent.

-Mais notre identité n'en reste pas moins la même. Je suis une créanne, tu es un émissaire, cette conversation n'aurait jamais du voir le jour c'est un fait.

Dans son fort intérieur Ka se félicita de la première chose sensé qu’elle disait depuis le début de cette rencontre. Cependant Jake ne réagit pas du tout comme elle l’imaginait. Il sourit et lui tapota gentillement la tête. Elle sourit faiblement.

- Le monde n'est pas aussi simple. Tu es encore jeune d'une certaine manière.

-Tu sais quel age j'ai réellement ?

- Je t'écoute.

-Tu vas me prendre pour une gamine .. Je marche sur mes huit ans.

A ces mots elle sourit de façon amère. Huit ans .. Huit ans c’était l’age d’un créanne particulièrement faible qui peut se faire marcher deçu à n’importe quel moment. Disons que ça manquait cruellement de classe. A cette réponse Jake sembla songeur. Il comprenait maintenant pourquoi elle n’avait pas cette haine flagrante qu’on la plus part des créannes envers la congrégation. Elle n’était en fait pas encore née quand ils avaient massacré un grand nombre de créannes.

- Huit ans... Tu as parcouru bien du chemin en si peu d'année. ..

-Je suis passée de créanne curieuse à créanne profiteuse. C'est tout ce que j'ai fait en 8 ans.

- Tu as tout le temps de te trouver un but. Mais.. c'est peut être un bien que tu sois jeune.


- En quoi cela est ce un bien ? Expliquez moi. C'est parce qu'ainsi je suis faible et manipulable ? Sauf si je meurs demain comme l'aimerait tant de gens .

- Pourquoi c'est un bien que tu sois jeune ? Parce que tu n'as pas encore pu te méler réellement des conflits entre missionnaire et créannes. Tu n'as pas choisi de camps. Et je préfère cela.

-De toute façon j'aurais choisi ma propre personne et fuit .. Je suis faible face à cela. Indécise. J'aurais appelé Nikoleï et on serait parti bien loin.

- Tu n'es pas aussi égoiste que tu ne le pense. Enfin, je l'espère.

-Je ne sais pas .. Avec les gens pour lesquels on éprouve aucun interet c'est facile d'etre égoiste.

- Mh. L'avenir nous le dira.

C’est alors que Jake écarta la jeune créanne de lui. Il saisit un beau stylo dans sa poche et prit délicatement la main de la jeune femme et y inscrivit une suite de numéros. Elle le regarda de ses grands yeux bleus. Alors qu’il avait toujours refusé jusque là, il daignait enfin le lui donner. Il faut être réaliste. Ka n’en revenait pas. Disons qu’elle était en train de vivre l’une des soirées les plus étranges de sa vie.

-Mon numéro de téléphone. Ca pourrait t'être utile.Tu n'auras plus besoin de poster tes espions un peu partout pour me retrouver. Si tu as un problème, tu n'as qu'à me faire sonner. Je te retrouverai.

-Après ce soir tu devrais comprendre que je suis seule. J'ai juste une bonne tactique et quelques humains sympatiques à mes cotés, si l'on peut dire ainsi.Mmh.. Meme sur un autre continent ? Laisse moi en douter ..

- Ne doute pas de mes capacités.

A cet instant précis l’homme passa d’émissaire impitoyable à gentlemen qui a la classe. Et il s’en félicitait. Oui, étrangement il était en train de se détendre. Alors qu’il n’était même pas en présence de son très cher frère. Vous voulez une preuve ? Eh bien à cet instant précis il fit un charmant clin d’oeil à la demoiselle en riant légèrement. Euuh .. Oui ! Oui c’est inattendu. Vous voulez continuez là dedans ? Eh bien juste par la suite Ka eu ce qu’on appelera ici un bug mental ou une perte de la dernnière dose de dignité qui lui restait. Elle se rendit compte qu’il commençait à la tutoyer et ce clin d’oeil.. Eh beh à la vue de ce clin d’oeil la demoiselle à la peau blanche neige devint la demoiselle à la peau rouge pivoine. On va mettre ça sur le compte du fait qu’elle a encore du mal à se remettre des précédents événements hein .. Non parce que là sinon on l’a perdu.

- Il en faut peu finalement pour vous faire rougir.

-C'est .. C'est .. C'EST l'EMOTION J'TAI DIT !

Le gentlemen haussa un sourcil faussement moqueur face à la réaction de la jeune femme.

- Je ferais perdre ses moyens à mademoiselle Jems ?

-Chut .. Je me sens faible ..

- Au contraire.

Alors que la belle blonde ne savait plus où se mettre et cherchait à tout prix à éviter le regard de son interlocuteur celui ci saisit son menton entre son index et son pouce pour croiser son regard. Katharyna lutait avec sa conscience. Elle savait qu’elle était à deux doigts de faire une chose regrétable.
-Il faut une grande force pour savoir faire tomber son masque.

Elle s’obligea à le regarder même si c’était un regard fébrile et qu’elle n’avait aucune idée de comment agir. Elle resta en suspens un instant puis s’avoua.

-Sans mes grands airs je ne suis rien ..

- Oh, tu es bien plus sans. Laisse les grands airs pour les autres. Ça ne m’intéresse pas. Ton visage qui s'empourpre, tes maladresses et tes défauts sont bien plus charmants.

Il est intéréssant de savoir qu’à cet instant précis nos deux protagonistes étaient en plein débat avec leur conscience. Toutes deux êtres sensés persuadées que leur hôte n’était actuellement bon qu’à dire des conneries. Cependant les attitudes ne changèrent pas. Ka tenta un regard plus ferme m’enfin après avoir chialé c’est pas simple quant à Jake il était parfait dans le rôle de celui donne à penser que chaque acte est tout à fait calculé.

-Sans ça je ne sais plus quoi faire. C'est presque comme si je n'avais plus d'identité. Faire sans .. J'ai bien peur que ça me perde.

- Ne dit pas ça. Tu m'as montré autre chose ce soir que tes grands airs. Tu le sais très bien et ca te perturbe, tu as perdu ta carapace face à moi. Tu penses qu'elle est ta protection mais tu te trompes.Tu es simplement naturelle. Et tu n'as pas confiance en cela.J'ai rencontré la déesse dont tu es issue, au début j'aurais pu croire que vous étiez semblable mais non. Vous êtes même bien différentes.

-La dernière fois que j'ai été comme ça, j'ai cru que j'allais mourir. Je .. Je ne veux pas me retrouver dans la meme situation !

- La dernière fois, je n'étais pas là.

Alors comme depuis le début de cette rencontre Ka ne sait pas comment réagir et semble tout à fait incappable de tenir tête à notre beau brun. Elle ne sait même pas choisir ses émotions entre peur, énervement, tristesse et tout le tralala. Y a-t-il encore de l’espoir pour elle ? A vous de me le dire hein..

-Mais seras tu toujours là ?

- Et bien, du moment que tu ne me trahis pas ou que je ne rejoins pas Ershkigal. Oui.

-Donc tant que je commets aucune faute tu resteras à mes cotés ?

-Tant que tu ne romps pas les conditions, oui. Mais, j'ai confiance en toi.

La conscience de Ka lui gueulait de toutes ses forces de le snober ou le lui arracher le coeur l’offrir à Evan. Mais rien à faire. Jake lui ébouriffa gentilmment le sommet du crâne. Il se demanda s’il pouvait lui faire confiance mais après tout cela faisait presque trois ans qu’il la surveillait de loin, qu’il la connaissait, qu'ils s'échangeaient des informations, et jusque là rien n’avait fauté. Cependant pour Ka ce fut (encore) un geste de trop. Sentant le rouge lui monter aux joues elle se cacha dans le col de son manteau.

-J'espère que tu as conscience que je lutte énormement actuellement pour ne pas tomber dans tes bras.

- Ah ? Tu te sens mal ? Tu as été blessé ?

Jake posa une main sur son front, l'air sincérement inquiet. Ka avait pourtant dit ça parce que deux choix s’offraient à elle et qu’il fallait choisir entre se laisser tomber dans les bras d'un beau mec et allez se cacher dans les fourrés. Y'a quand meme une certaine différence. Et si elle avait été bléssé c’était bien mentalement. Non mais regardez dans quel sale état cette buse nous l’a rendu ! Elle laissa parraître un léger sourire étrange. Du style amadoué, gentil.. Affectif.

-On peut presque dire ça.

- Comment ca ?

-Je ne pensais pas ..

Malgré que Jake sentait que cette fois c’était le demoiselle qui commençait à le perdre il continua de l'examiner à la recherche d'une égratinure ou blessure. Ka elle n’en parlons pas elle frôle la catastrophe au moindre acte à chaque fois.

-Je ne pensais pas me retrouver aussi brisée ..

- Tu es fatiguée ? Oui probablement, et il fait froid non ? Ta tenue est pas franchement approprié pour la saison.

Le gentlemen tenta de se calmer. Mais oui, mais oui .. Il fallait pas paniquer c’était juste à cause du froid. A cette réaction la blonde lacha un rire amusé et un doux sourire étendit ses lèvres. Soudain il s'approcha d'elle, passa une main sous ses épaules et l'autre sous ses jambes, la soulevant avec une facilité déconcertante. Il resta parfaitement neutre et commenca à traverser le parc d’un pas décidé.

- Si tu te sens mal, il faut te mettre à l'abri.

-Je suis "russe", le problème n'est pas vraiment là. C'est plutot .. Aah ! MAis.. tu fais quoi ?

- Puis tu es vulnérable ici. Qui dit que l'autre ne va pas revenir.

Ouais c’était la mauvaise idée parce qu’en temps qu’émissaire il aurait pas pu laisser passer ça. Meme avec un gros rume. La russe elle avait cessé de faire l’asticot et commençait à reconnaitre qu’elle était bien dans les bras de ce grand brun. Ils arrivèrent sur la grande avenue. Jake tenant toujours la demoiselle. Il scrutta différent lieux. Où se procurer une boisson chaude ? Un peu plus loin un bar minable était éclairé, c’était le seul.

- Tu prendras bien un thé. Je suis sure que ce bar là en offre aussi.

-Oh.. Oui..Merci.

-Parfait donc.

Il ouvra la porte à l’aide de son pied. Les ivrognes sans cervelles au comptoir se retournèrent immédiatement vers .. Le couple ? Non ! Nan ce n’était pas un couple ! Juste un gentlemen attentionné avec une demoiselle en détresse dans les bras. Jake les salua et parti en quête d’une table au fond du bar. Il déposa Ka sur l’une des banquettes. Il annonca qu’il partait commender. Ka n’eut pas la moindre réaction si ce n’est qu’un faible hochement de tête. Elle avait d mal à réaliser ce qui se passait. Jake s’apporcha du comptoir où le silence s’était fait.

- Un thé et un whisky s'il vous plait.

-D'solé m'seur on a que de la bière.

- Alors une bière et un thé s'il vous plait.

-Nope m'sieur on a pas de thé.

- Vous avez une bouilloire non ? dit-il sans cacher son regard irrité.

-Ouaip monsieur.

- Alors trouvez moi du thé.

-Non mais on en a pas. Vraiment. Désolée la donzelle devra boire de la bière.

- Votre ami à ma droite, il habite juste à coté n'est ce pas ? Je suis sur qu'il se fera un plaisir de ramener le thé de sa femme.

Jake qui commençait à se faire impatient glissa alors un billet dans la poche du dit ami, qui s'empresse de sortir chercher le dit thé.
- Je vous remercie.

Jake vint s’asseoir au coté de Ka. Ils parlèrent quelque peu et au bout d’un moment le serveur vint leur apporter leur boisson. Alors que la conversation n’était déjà pas au meilleure de sa forme, le bras de Jake commença à le lancer. On ne peut cependant pas dire que la conversation était dénuée de révélations. Hum.. Oui vous imaginez bien la tête de l’émissaire quant il apprit que la charmante blonde en face de lui était en collocation avec un certain Apollon. Ka quant à elle, fidèle à son début de soirée, montrait ce qu’on pensait inexistant chez elle, des émotions. Le brun pressait son bras en participant comme il pouvait à la conversation mais la douleur à l’épaule se faisait de plus en plus forte. Il prit un bref congé que sanitaires. Quand il revint, la créanne avait disparut. Ka avait décidé sur un coup de tête, je crains qu’il n’y ai pas d’autres mots, de partir. Elle était donc sortie, avait marché dans la rue jusqu’à trouvé un banc sous un lampadaire et s’y installer. Elle refusait tout ce qui venait de se passer. Elle perdait la face et ne comprenait plus rien. Certaines pensées lui étaient insupportables. Elle était partie peut être pour une raison. Ainsi elle n’aurait pas besoin de choisir quoi que ce soit. Quand il vit que la dame lui avait faussé compagnie Jake posa un billet sur le comptoir et sortit à son tour. Sa voix s’éleva dans la nuit pour l’appeler, juste avant qu’il l’apercoive.

En entandant la voix de son hôte d’un soir, et ce sans comprendre pourquoi, Katharyna se sentit soudain secouée par une folie de sanglots. Elle se recreuvilla sur elle même et entreprit de les cacher du mieux qu’elle pouvait alors que Jake approchait. Sans un mot, il passa simplement son bras autour d'elle, oubliant la douleur, et l'attira contre lui, entortillant ses cheveux entre ses doigts, sans vraiment s'en rendre compte. Se laissant ainsi aller dans cet élan d’affectivité Ka se reposa contre lui et entoura sa taille de ses deux bras. Elle tentait tant bien que mal de cacher ses sanglots mais cela ne marchait guère. Jake déposa un doux baiser sur le haut de sa tête attendant que la femme se calme lentement. Il se sentait totallement impuissant il détestait ça, autant que de la voir pleurer. Ka releva la tête vers lui, tenta une amorce de phrase puis imagina son visage à l’instant même, rougit par les pleurs. Aussitôt elle se referma et cacha son visage dans le creux de son cou.

- Ne t'inquiète pas, tu restes belle même les yeux rouges. Qu'allais tu dire ?

-Merci d'être resté.

- Tu te sens mieux ?

- Hmm. Grace à toi. Je.. Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi.

- Et bien, tu n'aurais peut être pas eu de thé dans ce vieux bar miteux.

Chacun d’eux lacha un petit rire. Les sanglots étaient partis et les mots traçaient leurs routes comme ils pouvaient.

- Je te raccompagne ?Il ne va pas tarder à pleuvoir.

Ka se décide enfin à relacher son étreinte. Elle regarde Jake fixement de ses grands yeux bleus, laisse parraître un petit sourire. Elle lui passe la main dans les cheveux et luis colle un baiser sur le front. A cet instant les joues du gentlemen s’empourprent. La demoiselle s’étonne de cette réaction mais pour autant ne change rien à son attitude.

-Je t'en prie ne me demande pas pourquoi j'ai fait ça je.. Perds mes moyens avec.. toi.

Elle lui sourrit tendrement et repasse sa main dans ses cheveux bruns. Il est comme décontenancé. Clairement, qu’on se le dise. il ne s’y attendait pas. Il ne bouge pas. Meme les appels de sa conscience on du mal à le faire revenir. En tant qu’homme il se devait de garder ce qu’on nomme son self control et de pas être méchant et de ne pas profiter d’elle. A coté, la russe s’étonnait de voir à quel point il pouvait sembler différent et sensible. Elle priait pour ne pas faire de bourde et ne pas en demander plus. Elle ne se connaissait que trop bien. Bon sauf pour ce soir où c’était particulier .. Ouais bon okay passons ! Jake saisit le poignet de Ka. Il déclara d’un ton doux qu’il se faisait tard. Elle lui caressa une dernière fois la joue, se leva et lui prit la main pour commencer le chemin. Ka sentait la déception la ronger. Elle n’avait pas vraiment envie de rentrer chez elle mais le choix s’imposait. Ils arrivèrent devant l’immeuble.

- J'espère que ton divin colocataire n'est pas dans le coin.

-Oh il y a peut de chances il est passé il n'y a très longtemps

- Parfait. Tu vas t'en sortir après ?

-Tu veux venir prendre un verre ? Je ne doute pas que la réserve est de qualité.

- Malheureusement la dernière fois que je me suis absenté trop longtemps, un cratère avait fleuri à la congrégation, dit il avec un soupir lasse.

-Oh .. Oui je me souviens de cette journée ..Mais un verre ce n'est pas long .. Enfin je ne te force pas.

- Mh. Je vais monter vérifier qu'il n'y a personne.Après tout, autant être sure que tu sois en sécurité.

Alors avec la meuf qui marche sur le qui tente rien n’a rien et qui nous sort des trucs trop nuls et tout plat et le mec qui nous balance la vérification des lieux pour ne pas avouer qu’il n’est pas contre le fait de rester, on va aller loin. C’est moi qui vous le dit ! Nan mais sérieux ! Vous avez vu où on en est rendu là ? Nan mais c’est un carnage..

[23:50:46 31/01/15] Ka Jehms : -Oh ! Oui bien .. Bien sûr ! Viens c'est les deux derniers étages !

Elle agita bettement la main devant son visage pour chasser sa joie et fit signe à jake de la suivre. Ils prirent l’ascenseur et arrivèrent au dernier étage qui était un magnifique et immense appartement. Elle ouvrit la porte et alors qu’elle retirait les clés elle appella.

-Utuuuu ? Tu es là darling ?

Jake disparu instanténément. On ne savait jamais. S'il y'avait quelqu'un autant garder l'avantage et si Utu etait là.. Autant fuir rapidement. Cependant aucune réponse ne se fit entendre. Ka continua de tenir la main de Jake (sans se rendre compte de cette étrange situation) et l'emmena vers l'immense pièce avec le patio au centre.Elle se retourna vers Jake et lui sourit (enfin sourit au vide quoi ..Ouais chez les créannes on aime sourire dans le vide okay ?!), elle était heureuse qu'il soit là et ça se voyait. Elle lui lacha la main et se dirigea vers le comptoir. Il fit un tour rapide du lieu, pour être sur qu'il n'y a aucun danger.

-Il est passé avant hier donc je savais qu'il était peu probable qu'il soit là ce soir. Tant mieux.

Il réapparaît une minute après son inspection derrière elle.Un petit jeu dont il ne se lassait jamais.Elle sursauta légèrement et se retourna avec une petite moue assez humoristique. On ne voyait presque plus qu’elle avait pleurer et elle semblait de nouveau à l’aise bien que toujours à 8000 lieux de ses airs de duchesse. M’enfin un certaine mise au point d’imposait.

- Je t'en pris pas de réflexion sur les 3 chambres qui sont maintenant des garde-robes..

- Aucune. Mais mon appartement doit faire la taille de ton dressing.

Elle lui colla un baiser sur la joue comme pour se faire pardonner avant de poursuivre.

-On a chacun nos problèmes .. Tu es mignon. Tu prendras quoi ?

- Un whisky s'il te plait.

Elle lui servit son whisky avec quelques glaçons sur la table basse. Il avait retiré sa veste et désséré sa cravate. Tout le respect pour cet homme qui a tenu jusqu’à une heure du mat en supreme chic pour passer en décontracté chic. Il avait cependant gardé ses gants de cuir. Ka déposa son mojito à coté et partit rapidement se changer. Non pas que le manteau de fourure était inconfortable mais c’était pas ce qu’elle préférait surtout sachant que son dressing était à coté. Bon pas question de nuisette sexy, juste une robe de salon (oui fendue jusqu’à la hanche mais la pauvre elle a que ça pour s’habiller !).

-Excuse moi j'étais en conflit avec ma conscience sur la situation présente .. Ce que que je viens de dire est bizarre .. Oublie..

- Ca m'est égal, rassure toi.

- Ca t'es égal que je discute avec ma conscience a propos de la situation parce qu'à chaque fois je ne sais pas comment réagir et que ma conscience me dit de fuir ? Tant mieux alors.

- Disons que ca me rassure que tu en ai une.

- Ca. Ca c'était presque méchant.

- C'est toi qui te décrivait comme une vile créanne. Une vile créanne n'a pas de conscience. Je ne voulais pas te blesser.

-D'accord .. Mais il t'en faudra plus pour me convaincre de ma contre nature.

- Hm, hm. Alors, tu en es ou de ta carrière ? En tant qu'actrice, je veux dire.

-Hmm. Quant à ma carrière disons que.. A la base je suis manequin. Une agence de pub ici m'a offert plusieurs contrats bien agréable. Il y a un mois un producteur hollywoodien m'a appellé pour un rôle. Je suis allé aux auditions j'ai été recu et il semblerait meme que j'ai tapé dans l'oeil d'un acteur et d'un metteur en scène ce qui pourrait m'assurer d'autres contrats.

- Je vois, tu vas donc te rendre aux Etats unis pour le tournage ?

-Oui. Mais le tournage passera aussi par la france et peut etre aussi la Russie. J'ai proposé qu'on tourne un scène dans ma villa ou dans le manoir que j'achèterais avec ma paye

Jake rit doucement. Geste qui ne passa pas innapercu.

-Je .. Ca y est je redeviens insupportable ?

- Pas du tout. Juste... Je pense qu'une équipe de tournage entière, dans ton lieu de vie... Tu ne tiendras pas cinq minutes. Ils vont s'installer avec leur matériel.

-Ouuf .. J'ai eu peur que tu.. Hmm non rien... Tu crois ?

- Bien sur.

-Nikolei saura gerer je n'en doute pas. Et puis dans le pire des cas j'irais dans mon appartement à Moscou.

-Mais de ce que je me souviens, la France est un endroit sympathique. Après tout le francais est plus ou moins ma langue maternelle.

-J'y suis allé pour quelques galas ou défilés. Oh vraiment ?

- Je suis né au Quebec, ma mère était francaise immigrée.

-J'aime beaucoup le francais ! Et je ne dis pas ca seulement pour te flater.

- Je n'en doute pas Mademoiselle Jehms.

Il avait prononcé cette dernière phrase en français. Ka fut littéralement émerveillée. Elle se rapprocha subitement les yeux comme remplit de paillettes un large sourire sur le visage et elle lui demanda de continuer. Jake rit un peu géné mais continua. Il dit un poème français de notre ami Beaudelaire. Il but une gorgée de whisky et ce fut au tour de notre belle russe de montrer sa langue. Elle expliqua que le poème était l’un des premiers qu’elle avait apprit en naissant. Jake n’avait rien compris mais pour autant avait apprécié. Ils parlèrent du sens des mots. Si l'on veut faire passer du bonheur à travers nos mots ils seront de suite plus délicats. un sujet que Ka connaissait plutôt bien à vrai dire.. Elle fut d’ailleurs gênée d’avouer encore l’un de ses défauts bien que celui ci était le plus connu. Jake lui ébouriffa les cheveux afin de dissiper sa gène. Elle le regarde avec un petit sourire timide. Jake reprit le cour de la conversation. En faisant par que la dernière fois qu’il avait entendu du russe c’était il y a bien longtemps alors qu’il volait du chocolat. Ka n’en croyait pas un mot.

-Tu avais volé du chocolat ?Toi ?

- Oui moi, dit il avec un sourire. J'ai même embarqué illégalement dans la cargaison d'un navire depuis le canada.

-Je .. J'ai du mal à te croire. Enfin je te crois hein ! Mais .. Je te vois tellement peu faire ça ..

- C'était pour répondre à l'Appel de Nin Hursag. Et puis j'avais huit ans hein. J'avais pas des centaines d'options pour traversser deux continents, tout seul.

-Oh ..Oui effectivement.. Mais dis moi .. Tu as quel age en fait ?

- 31 ans. Je suis missionnaire depuis presque 23 ans maintenant. Mon appel a été aussi mon épreuve. Même si quand j'étais gamin, je ne faisais pas vraiment de missions.

-...T'es un peu vieux en fait.

- ...

-Non mais c'est pas un repporche hein ! C'est juste qu'à coté moi j'ai 8 ans .. Bah voilà quoi ..

- Je me porte pas trop mal pour un vieux non ?Je veux dire, l'infirmité mise à part !

-Tu es même tout à fait charmant et bienveillant. Assez loin du papi aigri. C'est agréable !

Jake rit puis se rendit compte de ce qu’il venait de dire. Le temps que Ka oublie sa bourde sur la viellesse elle aura peut etre pas fait gaffe à “l’infirmité”.. Ka releva, hélas pour notre beau brun, et lui posa question, un regard à la fois curieux et un peu géné. Il toussota et cessa de rire. Sans un mot enlève ses gants de cuir dévoilant ainsi sa main de métal. Elle regarda sans un mot aussi la main métalique, impresionnée. Elle approcha doucement sa main et glissa le long de la mécanique. Intriguée, intéréssée.

- J'ai perdu mon bras lors de mon voyage jusqu'à stockholm, un éboulement, j'étais coincé, je me suis extrait comme j'ai pu. La congrégation a d'excellente ressource et j'ai pu bénéficier de la pointe de la technologie.

- Tu .. t'es fait ça tout seul ?

- Hum, techniquement oui. C'était ca ou mourir. Etrangement le choix a été rapide même pour un gosse.

- C'est impresionnant. Et .. Tu le caches ? C'est pourtant .. beau..

- Beau ? Je ne trouve pas.

-Je suppose que pour la personne qui le porte ce ne doit pas etre pareil effectivement mais ..

- Vu le poids de la prothèse j'ai du travailler ma musculature pour ne pas perdre en rapidité.

- .. Ce n'est pas là quelques chose de déplaissant. C'est impresionnat, magnifiquement bien fait et .. Tu le portes bien. Du moins la main.

- Le reste c'est une autre histoire en effet.

-C'est grandir avec ça qui a du être dur ..

- Je n'ai aucune sensation. Ce qui peut être pratique quand on me touche ici mais frustrant parfois.

- Je peux te poser une question bête ?

- Oh et bien, je suis resté quelques temps sans mon bras, c'est vers mes onze ans qu'on m'en a placé une. Oui ?

Ka le regarda avec tout le sérieux de son être comme une gamine pourrait le faire en cherchant l'indice de toute une vie sur l’histoire d’un grand méchant mystérieux. Enfin, elle aurait quand même pu fermer le clapet de la gamine parce c’est triste à cet age là ..

-Est ce que tu as des gadjets incrustés ?

Jake haussa un sourcil puis amorça un geste grandiloquent, comme s'il allait lui montrer un truc incroyable, un truc de dingue, qu'elle n'a jamais vu. Ka recule un peu vers l'arrière toujours aussi intriguée et impressionée. Soudain Jake vint juste poser sa main froide sur sa joue, doucement en riant.

-Non.

-Oooh ..Tu devrais demander ! T'imagines ce serait génial tu pourrais faire plein de trucs ! En plus si elle t'apporte une utilité supérieure peut etre que tu aurais plus de facilité à l'assumer !

-J'y songerais, une montre peut être ? Mais t'inquiète pas, j'ai l'habitude maintenant.

-Oui une montre pourquoi pas une lame ?Il y a des lames très légères !

- Je sais. Mais lorsque je pose ma lame, je cesse d'être un assassin. Je n'aimerais pas en avoir une dans mon bras.

- Et on peut faire plein de choses avec une lame ! Le jardin, la cuisine, de la couture .. Bon c'est peut etre pas des exemples rejouissant mais c'est pas que des .. "crimes"

Des aiguilles à tricoter. Ca pourrait être une idée. Un tres bonne idée même ! Ka se rapprocha et s’assit sur l’accoudoir de Jake. Elle se rapprocha même d’extrêmement près si l’on parle du visage. Elle le regarda fixement dans les yeux. L’homme ne broncha pas et se demanda simplement ce qu’elle avait en tête.

-Tu sais meme si tu es un émissaire je crois que je n'arriverais jamais à te concidérer comme un assassin.

- Et pourtant. C'est l'une de mes fonctions principales à la congrégation. Avec mon don, je suis fait pour cela.Mais, je suis heureux, que tu ne me vois pas ainsi.

- Mais tu n'es pas que ça.

Elle se laisse glisser un peu plus sur le fauteuil, passe ses bras autour du coup de Jake et passe sa main dans ses cheveux bruns

- J'ai dédié ma vie à la congrégation. Je ne suis pas autre chose qu'un émissaire.

-Meme avant de te devoir la vie je ne te concevais pas comme un simple émissaire.Peut etre que tu es dévoué à la congrégation mais tu n'en restes pas moins un humain avec un sensibilité. Le fait que tu sois là avec moi en est un peu la preuve aussi non ?

Les joues du charmant brun deviennent de plus en plus rouge. Katharyna posa son front contre les sien et sourit. Le rythme cardiaque de l’homme sembla s’accélérer, il garda cependant ses yeux fixé à ceux de la jeune femme. L’air de rien. Sa conscience avait cessé toute activité.

- Peut être.

A cet instant elle lui offrit un sourire sincère et attendrit et lui déposa un baiser dans le cou avant de lui sussurer à l'oreille.

-J'en suis sûre.

L’émissaire esquissa un sourire tentant de récuperer ses moyens. Il ne tenait pas à ce que la belle est l’initiative sur lui. De plus il se demandait fermement pourquoi il avait l'impression de faire un bras de fer avec cette femme ? Elle se blotit contre lui et il sourit. Elle joua avec l'un des boutons de sa chemise sans réfléchir le moins du monde à ce qu'elle faisait pendant que lui l’observait. Il caressait ses cheveux dorés, les laissant filer entre ses doigts doucement.

-C'est ..

- Mh ?

-Une soirée étrange.

- En effet.

Ka jeta un coup d’oeil à l’heure. Il se faisait tard. Elle proposa a Jake de rester dormir. Il accepta au bout de quelques secondes sans qu’elle ait besoin de sortir quelconque arguments. Il voulut dormir dans le salon mais la dame refusa catégoriquement. Elle l’emmena à une chambre où au centre était disposé un immense lit. Jake regarda le lit émerveillé et s’allongea. Il déclara des étoiles plein les yeux :

- Mes pieds ne dépassent pas. Ton lit fait plus de deux mètre cinq.

-On peut tout avoir quand on en a les moyens ! Enfin presque..

- En effet, mais un lit à ma taille c'est assez rare?

Il se releva et se tint debout face à elle. Elle émit un petit rire.

-Au moins tu auras un excuse pour venir dormir souvent.

- Si je découche souvent on va se poser des questions à la congrégation.

-Roooh .. Une fois de temps en temps pour me faire plaisir ..

- J'y songerai.

Il s'approcha de la jeune femme et lui déposa un baiser sur sa joue, tendrement. Cette dernière devint écarlate. Elle resta immobile un instant, ils se dirent bonne nuit dans un murmure délicat.
Le lendemain matin Jake avait étrangement oublié sa veste sur le fauteuil du salon. Quant à Ka, ne demandez pas comment c’est possible, mais elle avait laissé sur le comptoir dans un petit paquet rouge en velours, une paire de gants de la taille parfaite pour le jeune homme.



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