Okay. Maudire ce cher Alexander ne serait pas suffisant cette fois-ci. Non pas que le fait de devoir te taper des heures de colle interminables te parait de plus en plus casse-couille, mais devoir faire une visite guidée à ces foutus ricains te fout carrément en rogne. Ouais, pour changer, t'es de mauvaise humeur, mais ça, on l'avait déjà remarqué au froncement incroyablement puissant de tes sourcils et aux portes que tu claques joyeusement à chacun de tes passages. Ouais, bon, on t'a déjà dit un demi milliard de fois d'arrêter de faire la gueule, alors si tu pouvais effectivement t'arrêter là, ce serait bien. C'est pas la peine de passer tes nerfs sur les mecs de cette école, là. Si ça se trouve, eux non plus auront pas envie de faire la visite, hein.

Tu rejoins le hall, là où on t'a dit d'aller pour récupérer ton filleul, un certain Méliès Chandler. Ils parlaient d'une espèce de parrainage débile, genre tu fais ta visite, puis tu l'ramènes et basta. Le campus est pas trop trop grand encore, t'as du bol à ce niveau-là. Avec un peu d'chance, si tu fais ça vite, tu l'as torché en une heure. Ou p'tetre moins. Ouais, nan, quand même pas, faut pas abuser... Rahh, mais ça te saoule, sérieux.

Un regard sur ta montre au poignet et tu t'appuies contre un mur, croise les bras. Tu mâchonnes ton chewing-gum en scrutant les gens gens qui passent et, quand un mec s'approche en semblant chercher quelqu'un, tu t'en approches. Tu l'interroges, et te fais envoyer chier. Ça y est, t'as les nerfs. Un autre mec paumé. Putain, mais il est vraiment énorme ce mec, en fait ? Tu plisses les yeux.

- Salut. C'est toi Méliès-truc ? T'es là pour la visite guidée ?

S'il dit non, tu l'encastres dans le mur. Cash.

D'accord. Donc sa réponse ne te plaît absolument pas. C'est marrant, mais en fait, peu importe ce qu'il t'aurait dit, tu lui aurais renvoyé le même type de regard. Le type de regard qui intime clairement à l'autre de se la fermer, ou, à défaut, d'apprendre à pas insister quand quelqu'un est clairement de mauvais poil. Bon, après, c'est clair qu'il ne peut pas savoir que toi, spécialement, tu es d'humeur à massacrer un mur ; mais voilà, la délicatesse, le tact ? Non, non. Au fond, tu t'en fous.

Tu lui renvoies un regard en biais. Un peu hautain, sûrement ; t'as les épaules crispées et la tête très droite. Alors tu le dévisages durant quelques secondes, durant lesquelles tu tentes de bien assimiler son prénom, puis tu lui tends la main.

- Dave.

Non, tu n'ajoutes rien de plus. T'essaierais bien, hein, mais tu vois vraiment pas quoi dire. T'es déjà pas très bavard, mais en plus avec sa gueule de pitbull en face t'as pas méga envie de faire des efforts. Pas comme si t'avais le choix, t'façon. Quelqu'un d'intelligent te dirait que le mieux, ce s'rait p'tetre de taper la discut' pour rendre le moment un minimum agréable. Tu l'sais, et on te l'a dit ; mais là, là, tu sais pas si t'as vraiment envie de faire cet effort-là.

Bon.

T'as pas vraiment le choix après, hein ?

- Bon, allez, ramènes-toi, j'vais te montrer le campus. Ça devrait aller vite.

T'espères. Très très fort. Allez. Des efforts Davy.

- Là, c'est le bâtiment de cours. Par-là les salles, là-bas la sortie. Jusque-là, ça devrait pas être trop compliqué à retenir.

Sympa, comme toujours.

Tu plantes tes mains dans tes poches et commences à te déplacer. Il a intérêt à suivre le rythme, et t'espères pour lui qu'il est un minimum endurant. Parce que ça va aller rapidement, là.

- Ça va, pas trop dépaysé ? lâches-tu finalement, en jetant un œil à Méliès, un peu agacé à l'idée de devoir faire la conversation.

Enfin t'façon, tous les campus sont les mêmes, hein. Ici ou ailleurs...

HRP : Omg pardon désolée désolée je savais que je t'avais fait attendre longtemps mais je pensais pas t'avoir fait attendre... si longtemps... T^T (Bon maintenant que j'ai fini le NaNo je devrais plus t'oublier ! Sinon tape-moi, j'aime être tapée )
Ah et euh j'ai fait long. Désolée. Réponds pas autant je me suis emportée pour pas dire grand-chose ;_;


Gentil Dave, gentil. Il va finir par croire que tu veux le mordre. Certes, l'idée de le planter là sans autre forme de procès t'enchanterait plutôt pas mal, mais tu sais que tu vas avoir des problèmes. Et pour être honnête, t'en as marre d'avoir des problèmes. Bon, après, tu les causes. Donc c'est de ta faute. C'est toi qui est neuneu et qui réfléchit pas. Mais voilà. Le mec en face te sourit presque quand tu lui serres et tu prends la marque de sympathie presque pour un affront. Ta poigne un peu forte. Bon. Allez. Commencez la visite, ça t'occupera…

Le p'tit gros - ouais, bon, t'y peux rien, il est comme ça, c'est pas de sa faute, et le prénom te vient vachement difficilement, là. Il a pas une tête de Méliès, c'est pour ça. Tu sais pas trop ce que ça veut dire, d'ailleurs, mais au fond, ça t'arrête pas. C'est de sa faute s'il a un prénom qui ne lui va pas. Il devrait s'appeler Gustave, ou Olaf. Marcel, tiens…

Bon, Marcel a pas l'air très enclin à faire la discussion. Et ça te fait chier.

Pourquoi il parle pas ? Il veut rendre le truc encore plus chiant, c'est ça ? Qu'on vienne pas dire que je fais pas d'effort. Faut pas déconner.

Non, non, c'est clair, faut pas déconner là, oh.

… Enfin bon, p'tetre qu'au final, t'aurais préféré qu'il ferme sa gueule. C'est plus simple. Beaucoup plus simple. Tu lui lances un regard en biais - genre "T'es sérieux ?".

— Je suppose que ça change ouais, lâches-tu sur un ton profondément sarcastique.

Que répondre de plus. Déjà que t'es pas méga bavard quand tu t'y mets, si en plus il t'aide pas, ça va pas durer longtemps comme visite. D'autant qu'il te parle du méga trou de la mort qu'il y a en plein milieu de la cour, et ça te donne envie de tousser. Très fort. Parce que tu as beau chercher dans un coin de ta tête, tu te souviens plus du débriefing qu'on t'a fait.

"On ne parle pas des pouvoirs, et patati et patata." Nan mais ils nous ont pris pour des gosses de trois ans ? C'est booon, tranquille, relax, on sait gérer les situations de crise, je vais sur le terrain moi, j'ai fait la guerre etout, je peux trouver une excuse potable je suis pas débile non plus ! (même si j'admets que c'est plus simple si tout le monde a la même version)(au pire vos gueules)

— Le cratère ? Une météorite, sûrement, continues-tu sur un ton très serein.

… Sérieusement ? Mais why
Whyyy

Tu tournes la tête vers lui et le fixes. Essaie de déceler la moindre trace de rire sur son visage. Ça a pas l'air de marcher.

— Nan, j'déconne. Je sais plus. Une fuite de gaz je crois.

Ouais, t'as vaguement le souvenir de la fuite de gaz mais tu sais absolument pas comment ils ont pu estimer qu'une fuite de gaz avait pu faire autant de dégâts. C'est pas de ta faute, c'est l'administration qui est pas claire et pas logique !

En même temps, comment tu veux justifier auprès d'humains normaux qu'y a un putain de cratère comme après l'explosion d'une putain de bombe en plein milieu du jardin de l'université ? "Ah, c'est des dieux qui se sont mis sur la gueule, c'est rien, c'est monnaie courante ici. La preuve, la dernière fois, on a détruits le gymnase avec un mec. Enfin, je dis on, mais c'était de sa faute. (Bon c'était de sa faute surtout parce que t'es pas capable de faire exploser la moindre vitre à part en tapant dessus avec ton front, d'ailleurs, tu veux pas essayer pour voir ?)

— Il paraît que ça a réveillé tout le dortoir, c'est arrivé en pleine nuit. J'étais pas là, dis-tu comme pour te justifier.

C'est ça, ouais, t'as raison, justifie-toi, t'as pas déjà l'air assez con.

Comme pour détourner son attention, tu décides de l'emmener aux alentours de la zone d'entraînement, avec le gymnase et tout ça, sans y pénétrer. Tu pointes l'endroit du doigt. Tente un sourire crispé. (Mec on dirait qu'on est en train de t'arracher une dent, là.)

— Le gymnase. Et l'infirmerie. Les gens se tapent souvent dessus.

Je vais éviter de lui dire que j'y passe ma vie.

C’est pas de ma faute. Les gens de l’administration sont chiants quand ils s’y mettent. Ils disent trop de trucs, du coup, c’est normal que je les écoute plus à un moment donné. C’est pas faute d’essayer d’ailleurs. Mais bon, ils m’ont déjà donné tellement de trucs à faire en colle, au bout d’un moment je décroche, c’est clair…

Ahhh, la belle tentative de se dédouaner. T’es mignon, Davy. Tu vois pas qu’il en a rien à foutre de tes excuses à deux balles ? En même temps, il est clair que vu ton niveau de conversation et ton amabilité apparente, tu ne peux pas tellement te faire des alliés à ce niveau-là. Bah oui, écoute, quand t’as des copains, tes copains font pas toujours attention aux conneries que tu dis – c’est pour ça que c’est généralement de bons amis, tu vois ? Ils ignorent quand tu dis des trucs un peu à côté de la plaque, ou ils te font des blagues cons, genre « Hein, quoi, une fuite de gaz ? Avec un trou ? D’où ? », type ils s’en foutent mais te font remarquer que t’es un peu teubé… Dans tous les cas, ils prennent pas… ce ton-là.

Genre le ton qui signifie très clairement « En fait, t’en sais rien, mais c’est parce que t’en as rien à foutre ou parce que ton cerveau est trop petit pour contenir plus d’une information – à savoir ton prénom ? ». T’aimes pas. T’aimes pas du tout. Alors tu hausses les épaules d’un air contrarié.

— Ouais, nan, même pas. Enfin un peu. De toute manière, dès qu’on s’approche du cratère, un des mecs de l’administration nous jette des pierres dessus.

Là, faudra juste m’expliquer quel est le fuckin rapport entre les deux ? Dave, tais-toi, sérieux, c’est mieux quand t’es muet comme une carpe. Couds-toi les lèvres. Viens, je t’aide. J’espère que t’aimes bien les aiguilles. Arrête de te passer la main sur la nuque comme ça, tu crois quoi ? Que ça occultera ce moment passablement gênant où tu passes pour un abruti ?

Tu reprends alors ta route sans rien dire, et capte dix secondes après que le mec – Marcel on avait dit ? – est toujours plusieurs pas derrière toi. Alors tu t’arrêtes, et l’attends, en prenant une expression si profondément agacé qu’il n’y a même pas à douter du fait qu’il le remarque ou non. Une pancarte ? QUELLE pancarte ? Un coup d’œil autour de toi t’apprend qu’il y a en effet un écriteau planté devant le cratère. Are you kiddin me ?

Abrège putain. Va lire cette pancarte si tu veux mais abrège. J’en sais rien de si on a souvent des visiteurs, je suis pas un putain de guide touristique, je suis juste un pauvre mec qui est collé parce qu’il a cassé la gueule à un autre missionnaire, c’est tout.

— Si, sûrement, et pour les quelques gens qui doivent venir. Généralement c’est ouvert qu’aux étudiants – ça empêche pas les autres d’entrer mais la population est drastiquement réd- oh et puis on s’en fout, on continue ?

Faudrait pas que tu gaspilles trop ta salive en même temps, hein. Tu l’attends deux minutes, avant de reprendre ta marche.

Vous vous arrêtez en vue de l’infirmerie, et des panneaux sont encore plantés dans le sol. Tu sais pas trop ce qu’ils disent d’aussi loin, mais tu laisses le soin à ton cher petit gros protégé de regarder l’écriteau. Toi, tu t’en tapes. Royalement.

— Ah, des racailles ? Je dirais pas qu’on en a ici, mais bon… C’est différent…

Traduction : « Vazy t’as un problème tu m’as pris pour une racaille c’est ça ? Tu veux que j’te démonte la gueule ? ». T’évites. C’est pas très propre, et t’as pas envie d’être encore en train de faire des travaux d’intérêt généraux d’ici six mois.

— Il s’est passé quoi ? demandes-tu de mauvaise grâce.

Nan mais c’est pas que tu as envie de savoir. C’est pas du tout ça. C’est juste qu’il en parle, et que t’en as marre de faire semblant d’avoir quelque chose à dire et- Ouais bon, ok. D’accord ! T’as envie de savoir.

Contents ?

Jeter des pierres, ouais. Grave que ouais. C'est pas lui, après, hein, faut pas tout mélanger ; c'est leur prof qui a un grain. Déjà quand ils ont fait leur cours sur l'égorgement, il trouvait ça chelou. Dit comme ça, ça parait encore pire, en fait… Bon, récapitulons : pour apprendre à survivre, il est important de savoir comment trancher proprement la gorge de quelqu'un en sectionnant la carotide et-

… Et en fait, la Congrég est vraiment une école de psychopathes, songe David en fronçant les sourcils. Il trouvait déjà le cours pratique un peu chelou, mais comme ça, vu de l'extérieur, avec un mec lambda à côté qui pourrait aisément servir de pâture pour les créannes du coin - ouais bah il se doute qu'il est pas Bruce Lee le mec, déjà qu'eux galèrent. Aussi Dave se contente-t-il de hausser les épaules.

— Il est barge. Il a failli déglinguer un des profs parce qu'il lui avait volé son canard en plastique.

VERIDIQUE LES MECS
LE CANARD EN PLASTIQUE IL S'EN SOUVIENDRA TOUTE SA VIE
Heureusement que Layne est un putain de zombie immortel.

Maintenant, Dave en a marre, et il essaie de le forcer à se bouger un peu le cul. Genre juste un petit peu. Pour la peine, il essaie même de se forcer à ne pas penser à des blagues relou sur son poids (comme il aurait déjà pu le faire approximativement dix fois depuis le début du post, genre il a pas dit qu'il aurait pu buter une créanne en lui roulant dessus !). Puis il l'encourage à parler. Allez Marcel, parle-moi !

Dave plante ses mains dans ses poches et l'écoute déballer son histoire avec de la… fausse neige. Haussement de sourcil circonspect. C'est une école de richos ou quoi ? Par contre, l'histoire avec les cutters et les ciseaux, ça lui parle. Il laisse échapper un rire.

Ouais. Dave a ri. Champagne.

Bon, c'est à la fois un rire amusé - parce qu'il faut avouer que voir les gens s'entretuer ça a toujours un petit côté plaisant (?????) - et moqueur, parce qu'après avoir essayé de lutter contre des monstres métamorphes avec un extincteur, il trouve quand même ça vaguement nul. Bon. Lui s'était bien battu avec un mec parce qu'il lui avait foncé dedans et qu'il était de mauvaise humeur. Il peut pas vraiment causer, niveau connerie.

— Joli carnage, les mecs de l'infirmerie devaient être contents.

(Oui parce qu'il y a aussi un infirmier chez eux et que ce mec est carrément flippant, il se sent plus de dire simplement "infirmière")

Il hausse cependant un sourcil.

— Comment ça, des histoires avec des SMS anonymes ?

Nan mais faut le comprendre, Dave et la technologie, c'est pas très au point. Il sait se servir d'un ordi et de son portable, mais de là à capter qu'on peut diffamer les autres ou répandre des rumeurs de merde, ça lui passe un peu au-dessus de la tête. (Au lycée, il préférait bien plus traumatiser les gens de vive voix et d'un bon poing, c'était plus marrant. … Ouais, bon…)

— Ça va, c'est animé au moins chez vous.

"Chez nous, quand c'est animé, faut généralement refaire le stock de pansements et bandages. Ainsi qu'une partie de la façade. J'comprends pourquoi le dirlo est taré."

— Tiens d'ailleurs, ça fait longtemps qu'il est rien arrivé, ici... C'est bizarre, réfléchit Dave à voix basse, avant de de commencer à se déplacer.

En tournant vers la gauche pour se diriger vers la bibliothèque et l'étang, le missionnaire se rend compte qu'on peut apercevoir la zone d'entraînement derrière l'infirmerie, dans le coin. Il fait la moue, se passe la main sur la nuque.

— Ah et y a l'gymnase là-bas. Faut passer par l'infirmerie pour y aller. Ça évite de cacher un bras cassé après un entraînement.

"Ça permet surtout de savoir à qui donner des heures de colle," grommelle-t-il.

Puis, de mauvaise foi, David s'arrête au niveau du restau U. Il hésite. Finit par soupirer.

— Tu veux prendre un truc à boire ? On passe devant la cafet, autant en profiter.

Putain Dave qu'est-ce qu'il t'arrive, tu deviens sympa ? (en fait non, il a juste soif, mais autant faire passer ça pour une preuve de son infinie bonté)



HRP : Mais pourquoi je fais aussi long ?! je suis désolée... xD

L'hosto direct ? Encore plus marrant. Quoique, ici, à la Congré, peu importe les blessures - sauf celles vraiiiment trop grave après les missions, il valait quand même mieux qu'ils se fassent charcuter par un chirurgien compétent quand même - les infirmiers les soignaient toutes. Ca doit pas être un boulot très cool en même temps, de recoudre des doigts, mais bon, vu les gens qu'il y a ici, ça ne l'étonnerait même pas que ça arrive régulièrement. Surtout quand il se souvient de l'état du gymnase. Enfin bon. Dans tous les cas, l'hosto ça craint, mais c'est rigolo. Bref.

Marcel (c'est définitif il se souvient plus de son prénom là) lui explique un peu le principe des SMS diffamatoires et il hausse un sourcil. Bizarre. Il connaît pas vraiment, ça doit pas être de sa génération, sûrement, c'est pour ça. Ou carrément pas son genre. Bref, il connaît pas trop. P'tetre parce qu'il y a jamais fait attention aussi ?

— Ah. C'est un peu naze. C'est marrant tiens, j'me demande pourquoi quelqu'un a fait ça juste après le coup de la bataille généralisée…

Ouais, parfois, Dave réfléchit sur des trucs inutiles. Ca le concerne même pas, en plus… Bref, il s'en fout, Marcel s'en fout, voilà, tant pis, hein.

Il acquiesce, soupire un peu d'un air dépité. En fait, depuis qu'Utu est parti, il s'est pas passé grand-chose. Bon, ok, y a eu la fête, la bagarre avec Alex, les nombreuses heures de colle, mais là, il pourrait se passer un truc ouf nan ? Je sais pas, moi, genre un dieu qui revient ? C'est qu'un exemple bien entendu.

Du coup, comme il se sent dans de bonnes dispositions, Dave propose à Marcel de passer au Restau U. Même si c'est surtout pour lui au final.

Marcel dit non.

Puis il lui dit de faire comme il veut.

Dave le regarde de traviole.

"Retiens-toi de l'agresser. Retiens-toi, retiens-toi, retiens-toi…"

— Tant pis, je passe quand même. Me faut un truc à boire.

N'importe quoi, de l'eau, du café, du jus d'orange, de la vodka - ils servent pas de vodka…

Il pousse la porte sans l'attendre et remarque qu'il y a quand même pas mal de monde vu l'heure. Sûrement à cause de l'arrivée des mecs de Volfoni.

"De leur invasion surtout…"

Il s'approche d'un des distributeurs, insère ses pièces et fait tomber une canette de coca. Il se retourne vers Marcel.

— Certain ?

Il redemandera pas. (Et il le lui paiera pas non plus mais ça c'est assez évident, il lui semble.)

Dave décapsule sa canette et s'étire.

— Bon, qu'est-ce qu'il nous reste à voir..., il soupire en réfléchissant.

Il lui lance un regard de poisson mort.

— Y a un étang sinon. C'est un coin parc. Mais je suppose que tu t'en fous ?

Pas autant que toi en tout cas mais bon. Bref. Dis un truc sympa, un truc sympa, now. Allez. Tu peux le- OMG MAIS EST-CE QUE C'EST BIEN ???

Son visage s'illumine. Il plante-là Marcel, fonce en direction de la chevelure blonde sur laquelle il saute à moitié.

— Alice, mon ange, mon ange chéri, tu es là !

Sa frangine manque de faire tomber son gobelet de café et hausse les deux sourcils en tournant la tête vers lui.

— Euh ? Un problème ?

Ouais, bon, elle non plus a pas l'habitude de le voir aussi sympa avec elle. Elle sent le coup foireux. Il sourit. Graaaaand sourire. C'est mauvais. Il désigne le ricain de la main, à qui il demande de s'approcher d'un geste.

— Alice, j'te présente Marcel. Marcel, je te présente Alice, ma frangine. Alice ? Il a besoin d'un guide. Merci. Je t'aime. T'es un amour. Je te revaudrait ça. Plus tard.

Il lui fait un bisou sur la joue et se grouille de se casser du Restau U. Un silence. Elle cligne des yeux, ouvre la bouche d'un air perdu.

— Il est sérieux ?

Elle tourne un regard éberlué vers le pauvre volfonien. Alice rit. Nerveusement. Serre son gobelet de café qui se déforme un peu. Elle va vraiment le tuer.

— Saluuuut... C'est Marcel, c'est ça ? Ahah. Ahaha....

Non, c'est pas ça, mais bon, c'est pas de ta faute, hein. Promis.




HRP : Oh nan ma pauvre ! J'espère que ça va mieux >< Courage et plein de bonnes choses, Joyeux Noël à la bourre etout <3
Sinon, bon, je suis passée à Alice parce que c'était l'endroit le plus probable pour qu'ils se croisent... Si tu voulais continuer un peu avec Dadou dis-le moi, sinon ben... Voilà, ça mettra de l'animation, elle parle beaucoup xD

Ahahah. Euh. Okay. Okay, je comprends pas tout, là. Est-ce que quelqu'un serait prêt à m'expliquer quel étrange instant je viens de vivre ou c'est vraiment trop en demander ? Dave m'a sautée dessus et m'a agressée verbalement, avant de me présenter… visiblement, un mec qui a besoin d'un... Guide ? Il a dit guide ? Guide de quoi, de montagne, spirituel, de vie, d'études, de... Ok. Ok je suis très calme. Déjà, je vais tenter de ne pas lui courir après pour le ramener ici par la peau des fesses, l'obliger à s'excuser auprès de lui ET auprès de moi. Avant de lui expliquer calmement que s'il doit servir de guide à quelqu'un, c'est pas à moi de m'en occuper et-...

... Et le mec en face semble pas très content. Ahaha. Mais pourquoi tu me fixes comme ça j'y suis pour rien, c'est pas de ma faute s'il est complètement stupide !

Ca y est, je me sens carrément mal, là. Surtout vu la réponse qu'il me fournit. Mon visage s'empourprent violemment d'embarras et de honte et je ressens la très forte envie de me prostrer dans un coin de la cafétéria pour ne plus jamais en bouger. Mon frère est un con. Je veux dire, je le savais et ce n'était pas nouveau, mais là, il atteint quand même le summum de sa connerie. Il peut pas être sympa avec les gens une fois dans sa vie, ou ça lui arracherait la gueule ? (Je crois que c'est la seconde option qui prédomine dans sa tête, mais je trouverai bien un moyen de me venger. Très violemment. Très méchamment. Très très.)

Je resserre ma prise sur mon gobelet, encore une fois, et un peu de café va s'échouer par terre. TANT PIS. J'encaisse et inspire longuement. Ok. Désamorce, n'enchaîne pas sur un truc hyper violent, aucun de vous n'est en état. Ahah.

— Hum, écoute, Méliès, je suis désolée, vraiment. C'est pas… Rah, mince. Comment dire ? Dave a pas reçu le gène de la sympathie. Celui de la connerie, par contre… Enfin tu vois, quoi…

Sourire crispé, j'ai un rire nerveux. C'est un volfonien en fait, ça craint. On était pas censés les accueillir correctement, eux ? (Bon, au moins, il a pas utilisé ses pouvoirs. Ca aurait été une catastrophe sinon.)

Je lui tends la main. Pas celle qui tient le café, bande de nazes.

— Bon, on va reprendre. Je m'appelle Alice, et toi ? Tu es de Volfoni, c'est ça ? Si tu veux, je termine la visite, j'avais quelques trucs à faire mais ça presse pas. Je te jure, je la terminerai. Okaayy ? Allez, fais pas la gueule, s'te plaît !

Alice tais-toi. Chut. S'te plaît. Te proposes pas pour des trucs comme ça. Mêle-toi de tes affaires.

EVIDEMMENT QUE CA PRESSE J'AI UNE DISSERT' DE 10 PAGES À RENDRE DEMAIN. (Je ne suis pas la seule d'ailleurs. ... Qu'il se débrouille, hein.)

— Je te paie un café si tu veux ! Ou du thé. Ou un soda. Ou n'importe quoi. Un twix. Tu aimes les twix ?

Je déduirais ça du porte-monnaie de Dave quand il regardera pas.

— Puis tu sais, on a du sang américain dans les veines nous, hein ! Enfin, on est à moitié australiens aussi. Mais voilà ! Me demande pas ce qu'on fait en Suède. Vraiment. Je sais pas non plus.

Voilà. J'en viens à tenter désespérément de détourner son attention en riant nerveusement pour pas qu'il fasse la gueule. C'est... Pourquoi je fais ça, en fait ?