Assis à l’orée des bois, caché derrière quelques buissons, j’observais les bâtiments de Stockholm que l’on voyait au loin.
Le temps était un peu humide, ce jour-là. Il avait plu toute la nuit dernière, je tentais de me réchauffer comme je le pouvais en ébouriffant mon pelage d’ordinaire d’un roux flamboyant, qui avait viré au brun sous l’effet de l’eau.
J’écoutais les oiseaux chanter. Les bruits familiers de la forêt m’apaisaient. J’étais assez nerveux, ces derniers temps. Il allait falloir que je m’approche de la Congrégation, que je me rapproche de ces « missionnaires », d’une manière ou d’une autre. Comment allais-je faire ? Les créannes n’étaient pas les bienvenues, et ils devaient tous être entraînés à nous repérer et à nous combattre. Je n’allais pas pouvoir m’en approcher aussi rapidement.
Je me redressai et commençai à longer la lisière de la forêt, tentant d’apaiser ma nervosité comme je le pouvais.
J’avais un mauvais pressentiment, je ne savais pas pourquoi.
* * Azur * *
Mon petit Leaf est inquiet en ce moment. Je ne peux le lui reprocher, après tout je ne fais que le pousser vers la Congrégation. Il est un peu jeune, mais cela commence à être nécessaire de le guider dans cette direction. C’est pour cela que nous sommes là, à Stockholm. Parce qu’il est jeune, il est encore assez influençable.
Allons, n’aie pas peur, Leaf. J’ai la connaissance que tu n’as pas. J’ai deux-cent ans d’expérience derrière moi. Je ne te laisserai pas seul, je n’ai jamais laissé quiconque seul face à un danger.
Je redresse alors la tête. Je suis toujours sur le qui-vive, surtout lorsque je suis en mission. Une aura qui me donne des frissons se fait sentir. Une présence, une puissance qui m’est désagréable.
Une bouffée de colère s’empare de moi.
Un prêtre-roi.
Dans un battement d’aile, je rejoins Leaf pour le prévenir.
Il n’a jamais croisé l’un d’entre eux. Sans moi, il ne se méfierait probablement pas.
Mais je suis là.
* * * *
Je me retournai en sentant la présence d’Azur non loin. Alors, je compris qu’il se passait quelque chose.
Mon pelage s’hérissa et ma nervosité augmenta d’un cran, tandis que mes yeux parcouraient les bois.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre.