Nao
Identité
Age : 237 ans
Nationalité : Invention humaine tout ce qu'il y a de plus étrange... Même si mon coeur appartient à la Chine.
Classe : Créanne
Dieu : Nanna
Pouvoir : Lassitude
Description Physique
Hum.
Je n'aime pas me regarder dans un miroir. Trop surfait. Artificiel. Je déteste l'image qu'il me renvoie. Celle d'un humain – un mâle... un homme, plutôt, d'une vingtaine d'années. Ce n'est pas que je ne les apprécie pas, comprenez-le bien. Je n'éprouve juste pas grande... sympathie envers eux. Ils sont faibles. Cloués au sol, sur deux jambes trop lourdes pour leur permettre de réellement se déplacer. Avec des bras patauds. Même leurs mains, à l'origine créatrices, sont là pour faire régner la mort. Semer la destruction.
Hum... J'ai un peu dévié du sujet de base. Ce n'était pas innocent, mais bon... Puisque ça a l'air d'intéresser pas mal de gens. (Je déteste quand on insiste, vous ne comprenez toujours pas ?)
Grand, je dirais. Dans le mètre quatre-vingt. Quelque chose dans ces environs-là. Bien bâti aussi – enfin, c'est ce qu'on me dit souvent. Les épaules « larges mais pas trop » – qu'est-ce que c'est censé dire, au juste ? N'importe quoi. Des épaules de jeune homme, quoi. Et quelques abdos. Je n'ai pas un corps de fillette. Même si je suis mince. J'ai les os saillants. Peut-être parce que je mange peu, et que je bouge beaucoup.
Ma peau est claire. Rappelle parfois la teinte de la pêche lorsqu'elle a pris le soleil – les humains trouvent décidément des expressions bizarres. Je ne pense pas avoir beaucoup de marques sur le corps – si ce n'est quelques tâches de rousseurs discrètes sur le nez et une cicatrice au milieu du dos. Légère. Un peu longue et effilée. Ancienne, maintenant ; mais qu'importe. Elle est là et le sera toujours. Un souvenir maudit. Mais je ne m'en plains plus. (À qui je m'en plaindrais ?)
Je pense avoir un visage... droit. Pas forcément beau – droit, banal. Dans la norme des humains. Typé asiatique, aussi. Mais avec des yeux en amande – pas bridés ; j'aime la Chine, mais pas à ce point. Contrairement à ce qu'on pourrait le croire, je suis... assez expressif. On lit en moi comme dans un livre ouvert. Une expression de tristesse, de surprise ; quelques rares sourires... Certaines personnes disent que je fais très efféminé parfois. Sûrement parce que mes traits sont plutôt doux. Et à cause de mes cheveux longs – mais là, je proteste. Je tiens un minimum à mon statut d'humain viril. Même si mes mains sont fines. Taillées pour l'art moins que pour le combat. (Et que je suis mince. Mais pas maigre, bon sang...)
Donc. Les cheveux. C'est important ? Non parce qu'ils sont juste... longs. Et bruns. Enfin, avec des reflets tirant vers le roux. Foncé, le roux. Bon, d'accord. Ils sont auburn. Et descendent jusqu'à mes omoplates je crois. Mais je ne mesure pas avec une règle – et je n'ai pas non plus les yeux dans le dos.
Les yeux, tant qu'on y est. Puisque c'est « important ». Noisettes. Et bleus. « Un îlot de terre perdu en plein océan » ; c'est ce qu'on m'en a dit. Je les aime bien. Même s'ils me rappellent douloureusement que j'ai beau aimer le ciel de tout mon cœur, je serai toujours contraint de revenir au sol. Que je le veuille ou pas, d'ailleurs.
Sinon, ma deuxième forme me convient mieux. Plus petite. Plus discrète. Plus agile. Des grands yeux noirs brillants, scrutateurs. De jolies plumes ébouriffées. Marron-rousses, parfois plus claires, parfois plus sombres. Un petit bec courbé, à demi caché par lesdites plumes. Des pattes longues, un peu trapues, légères, terminées de griffes acérées.
Et la trop mauvaise habitude d'incliner la tête comme une chouette...
Description Morale
Je n'aime pas parler de moi. Comme ça, vous êtes fixés à ce sujet. Je n'aime pas parler tout court, à vrai dire. Un des grands traits de ma personnalité, semble-t-il. Ce qu'on me reproche souvent. En plus de mon air je-m'en-foutiste et blasé de la vie. Je suis la lassitude après tout. Tout me blase. Cette guerre stupide entre les Dieux, premièrement. La quête de puissance des créannes. Et tout le reste. Les humains et leur soif de pouvoir. Les missionnaires et leur rôle plus que douteux.
Inutile. Vraiment.
Moi ? Je crois pouvoir dire que je m'en fiche. Ou du moins, j'aimerais pouvoir le dire. Je suis de toute manière mêlé à ces histoires. Et n'y suis pas totalement insensible pour autant. Je suis... je ne sais pas. Attristé du monde tel qu'il est ? Le temps passe, et tout se répète. Nous sommes condamnés à vivre indéfiniment, en attendant de voir passer les générations, les regarder naître. Puis mourir. Servir les Dieux, et donner leur vie pour eux. Des idéaux qu'ils ne sont même pas capables d'effleurer.
Quelle sombre connerie...
Il n'y a qu'une chose digne de louanges sur cette terre – et je ne la retrouve justement qu'en quittant le sol et explorant les cieux. Voler parmi les nuages, battre des ailes au gré de ses envies, se laisser planer en douceur.
J'ai gardé quelques attributs de nos amies les chouettes. Plutôt solitaires. Réfléchies et discrètes. Redoutables lorsqu'on s'y frotte.
Pourtant, je ne suis pas mauvais. Du moins, c'est ce que je crois. Je ne tire aucun plaisir à voir les gens souffrir. J'ai déjà trop de mal à me gérer moi-même pour accepter celle des autres quand elle survient. La faiblesse face à la douleur... Ce n'est pas de la pitié. Un peu d'empathie sûrement...
Craintif, je dirais aussi. Je me cache pour ne pas être débusqué. N'hésite pas à fuir face aux missionnaires qui veulent ma peau – quand comprendront-ils que je me fiche de ces histoires de Dieux comme de ma première plume ? Ils n'ont qu'à se friter entre eux s'ils le désirent. Moi, je veux juste qu'on me fiche la paix. C'est tout simple. Il n'y a pas plus concis comme souhait, je crois bien. De toute manière, j'ai tendance à vite... m'énerver, lorsque je me sens trop harcelé. Mais voilà... ça, c'est une autre histoire.
Une histoire que vous n'avez pas envie d'entendre.
Histoire
Un monde de poussière. Un regard las, perdu, un peu mélancolique peut-être. La première chose que j’aperçus. Avant d’être expulser de ce royaume féerique, hors du temps et de l’espace.
Apparition sur Terre. Je m’étalai dans la neige, fis un roulé-boulé plus ou moins artistique – le nez en plein dans la poudreuse gelée, je tentai de me redresser. Douloureusement. Mais mon corps ne me le permit pas. Je ne me souviens plus vraiment de la suite. Trop floue. Trop vague. Je me rappelle simplement de la souffrance que j’ai ressentie, de la faim, du froid mordant. Des heures, ou des jours, resté planté là, dans cette neige humide, passant d’une peau humaine trop pâle à des plumes cuivrées. De la douleur la plus intense à celle, moindre, qui accompagnait chacun de mes gestes.
Pourquoi j’étais venu au monde ? Pourquoi j’ai dû subir ça, au juste ? C’est quoi cette vie qu’on m’offre, et que l’on m’oblige à commencer dans la souffrance ?
Las.
Mes transformations n’étaient même pas fixées que je n’en pouvais déjà plus ; si je le pouvais, certainement en aurais-je profité pour y mettre directement fin. Quelle vie que celle que l’on entame de cette manière… Vraiment. Un délice.
Quand on débute son existence dans un forêt à l’écart de toute civilisation humaine comme créanne, en plein hiver, il y a plusieurs manières de voir les choses. Soit nous nous emplissons de haine pour celui qui nous a créé, soit nous décidons de plus ou moins le remercier pour ne pas nous avoir envoyé dans les fins fonds d’un océan. Quoique pour une créanne de type aquatique, ça aurait quand même été mieux pour elle… Bref. Rester humble et essayer de l’aider, comme le font les gentils missionnaires qui le servent, ou bien essayer de trucider ces derniers et chercher à détruire son Dieu. Moi, je ne fais partie d’aucune des deux catégories. En fait, je m’en fous. Il m’a chassé ; c’est qu’il ne voulait pas que je reste. Mais pas forcément me nuire non plus. Donc il s’en fout aussi. Après tout, les Dieux se foutent de tout, sauf d’eux-mêmes. Tant pis pour eux. Moi aussi je m’en tape un peu. Même plus de la lassitude, plutôt du je-m’en-foutisme. Ca me correspond tout aussi bien.
J’étirai mes ailes pour la première fois lorsque mes transformations se stabilisèrent, au matin du deuxième ou troisième jour. Une sensation nouvelle, celle de découvrir un corps dont j’avais pleinement contrôle. Toutes les contraintes forçant mon corps à demeuré prostré et immobile disparaissaient petit à petit. La pression sur mes poumons fit de même au bout d’un temps, et je découvris avec curiosité mon corps nouvellement formé. Des plumes, un bec fin et des pattes serties de serres. Le froid mordait toujours, mais mon duvet me protégeait suffisamment pour que je ne finisse pas transformé en glaçon.
Je battis des ailes. Tentai de décoller. Il me fallait trouver de quoi me nourrir et, surtout, aller suffisamment au sud pour survivre à l’hiver. Mon instinct me le dictait. Alors, sans point de repère, je n’avais que ça sur quoi me reposer.
Partir loin. Loin de ces arbres gelés où ma raison s’est enfuie.
Pour ne jamais revenir.
Je mis du temps à atteindre les régions situées plus au sud. Le temps était un peu plus clément que ce que j'avais dû subir jusque-là. Sans savoir comment, je réussis à rejoindre des animaux de la même espèce que moi – des chouettes, j'appris alors bien plus tard. Je dus vivre plusieurs années de cette manière. Sauvage. Volant du sud au nord et du nord au sud, d'est en ouest, parcourant des kilomètres dans le vent et les nuages pour découvrir le monde. Souvent seul, mes congénères restant postés aux mêmes endroits stratégiques. Hibernant à moitié pendant l'hiver. Mon sang humain relégué au placard. Par désintérêt le plus total.
La Chine était un beau pays. J'avais appris à comprendre la langue de ces humains étranges, en bordure d'un petit temple où je revenais souvent me nicher, pour observer le passage des uns et des autres. Là-bas, nous étions en sécurité. Enfin, je le croyais. Jusqu'à ce qu'un malade me tire une flèche dessus. Éclair glacé. Mes ailes refusèrent de me porter. Et je m'effondrai comme une masse au sol.
La suite... Pas besoin de la connaître. Quelqu'un me soigna, découvrit que j'étais une créanne. Je restai à ses côtés un moment, dans ce petit temple. Comme un esprit protecteur. Du moins c'est ce qu'il disait, à l'époque. J'appris à parler, à contrôler mon esprit. À vivre en tant qu'homme. Je le vis grandir, lui, petit disciple facétieux, pour se changer en homme spirituel. Puis vieillir. Et mourir. Je vis ainsi des générations se succéder, sans pouvoir faire d'autre que les contempler dans cette situation, immobile, impuissant.
Je ne m'attarderai pas là-dessus. Ne pas vieillir a un prix plus élevé que la vie elle-même. Parfois, il vous coûte votre âme. Ou votre raison. J'ai perdu la mienne après avoir compris que, loin de pouvoir profiter de cette simili-éternité pour voir l'histoire avancer, je serai condamné à ne jamais pouvoir en faire partie. Jamais. Pas si je continue à m'attacher comme je l'ai tant fait par le passé. J'ai tenté de m'éloigner des hommes, sans effet. Je suis resté près de ce temple près d'un siècle et demi. D'abord par intérêt, puis par nostalgie. Parce que quitter ce lieu était au-dessus de mes forces.
Finalement, un été, je migrai vers l'ouest, en Europe. Pour voir. Je visitai de nombreux pays. Alternant entre mon apparence humaine et animale. En essayant de fuir missionnaires et créannes.
Puis, lassé, je repris ma vie première. Chouette solitaire, murée dans le silence. Je me cachai pour ne pas être débusqué. Mais chaque fois, je me trouvais délogé. Alors je faisais un bout de chemin avec d'autres créannes pas trop violentes. Les fuyant lorsqu'elles utilisaient leur don de possession.
Je devins presque paranoïaque. Incapable de faire confiance. Toujours en alerte, humain comme chouette. Fatigué. Fatigué d'être pourchassé. Fatigué de fuir.
Alors je me mêlai aux hommes. Un simple test. Parce que le temps se faisait long, au bout de presque deux siècles d'existence nomade. Et presque toujours solitaire. La technologie humaine avait progressé à une vitesse effarante durant les dernières années. Elle me fascinait autant qu'elle m'effrayait. Mais les hommes évoluaient eux aussi. Devenaient mauvais. De retour en Russie, dans les années 40, je passai... des années merveilleuses. Douce ironie, lorsque la seule chose à notre portée est un bout de ciel à travers des barreaux. Claustrophobie, me voilà.
Lorsque j'en sortis, par une chance certainement inouïe, je constatai avec effarement les dommages de la guerre. Je m'en étais bien tiré, si j'en crois ce que j'ai entendu à propos de mes congénères. Massacrés dans l'ouest, comme tant d'autres. Des temps d'horreur. De peur. Je ne veux plus y penser.
Je ne dis pas que j'ai passé toutes ces années seul. Du moins, je l'ai tenté. Difficile de s'intéresser à des bêtes immondes qui vous enferment en vous observant comme si vous n'aviez pas été doté de pensées. Cela étant, je retournai en Chine plusieurs années plus tard. Qui s'était elle aussi considérablement développée. Changement total depuis le début du siècle. Puis de son entrée dans le monde du libre-échange, un peu plus tard. Je rejoignis les littoraux est. Pour voir. Faire le deuil de mon pays. Humain – parce que j'avais envie de comprendre ce monde qui commençait seulement à partir en couilles. J'ai appris des tonnes de choses. Expérimenté d'autres. Avant de disparaître à nouveau. Cette fois définitivement – je le croyais sincèrement.
L'Europe.
Je m'y sentais en sécurité, maintenant que la guerre avait cessé là-bas. J'y retournai. Continuai à fuir. À me cacher. Jusqu'à ce qu'on vienne me débusquer, à nouveau.
Vraiment.
Je n'en peux déjà plus.
Vous
Qui êtes-vous?: Une chouette.
Comment avez-vous découvert le forum?: L'adresse est tombée du ciel, d'un seul coup !
Qu'y cherchez-vous?: ... Des RPs ?
Avez-vous des remarques, des questions?: Il commence à se peupler petit à petit, c'est bien ♥ Sinon, j'espère que l'histoire conviendra... *croise les doigts*
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