Age: 25 ans
Nationalité: Américain
Classe: Médium
Pouvoir: Prêtre-Roi d’Inanna, Complémentaire

   

   
Je suis un alien, par conséquence je suis un petit bonhomme vert à pois roses, voilà… Bon bon je rigole, faut se détendre hein. Puis pourquoi faut que je me décrive hein ? Vous me voyez non ? Ces gens je vous jure…
Je suis brun, enfin pas brun foncé genre le beau ténébreux bien dark qui vous fait de l’œil hein. Non brun genre le type gentil avec ses bouclettes qui vous a couru après pour vous rendre votre monnaie que vous avez oublié au bar. J’ai l’air d’un gentil garçon, avec un sourire espiègle et des yeux bruns banals. Je suis loin d’une beauté fatale, si vous me croisez dans la rue vous ne vous retournerez pas. Je suis pas du genre super musclé ou quoi, pas gros non plus ou maigre comme un clou, juste ce qu’il faut là où il faut même si on a tendance à me trouver un peu mince vu que je fais environ 1m80 pour 70 kilos environ.
J’aime m’habiller avec un peu tout ce qui me passe sous la main, du plus extravagant au plus simple. Ça, par contre, c’est une des raisons pour laquelle vous vous retournerez sur moi dans la rue : je suis quelqu’un qui aime se faire remarquer et ça se voit. Je porte presque toujours un chapeau et j’aime les vestes un peu farfelues avec des décorations ou des boutons partout. Je porte souvent du blanc ou des couleurs claires assez visibles et ça m’est même arrivé de porter des talons hauts ou du maquillage, parce que oui je suis fabuleuse et je l’assume.

   
Je n’aime pas parler de moi. Si, si, je vous assure. On dirait pas comme ça parce que je parle tout le temps avec tout le monde pourtant je déteste parler de moi. Ça ne se voit pas trop parce qu’en surface je suis quelqu’un de très sociable, j’aime parler avec les gens, et même parler tout court, mais c’est quelque chose de superficiel. J’ai souvent beaucoup de camarades ou de collègues mais rarement de vrais amis. On pourrait penser que je me sens seul mais ce n’est pas le cas, si j’aime connaître les gens l’inverse n’est pas vrai et ça me convient.
J’ai un côté très folle, enfin disons que vous ne risquez pas de vous tromper sur mon orientation sexuelle. Je suis extraverti, extravagant et même extra tout court. Je suis du genre « tafiole » oui, mais c’est ma manière à moi de m’assumer quelque part. Pour autant je ne suis pas superficiel, au contraire j’aime pouvoir creuser derrière la façade de ceux que je rencontre, trouver la différence entre l’être et le paraître. Cette différence je l’ai vu souvent et elle est rarement très jolie à voir, comme la mienne. J’ai beau toujours être joyeux j’ai aussi une part plus sombre, enfin je suppose.
Je sais être implacable parfois envers ceux qui s’en prennent à moi ou à ce à quoi je tiens. J’utilise toujours tous les moyens à ma disposition pour arriver à mes fins et ça implique utiliser mon propre corps. Je ne suis pas insensible mais j’ai appris à ne plus m’émouvoir quand il le faut. J’ai compris que c’est toujours plus facile de rire des choses qui peuvent vous atteindre, au moins on ne se sent pas surpris quand les autres rient de vous. C’est sûrement une vision un peu sombre mais j’ai appris à la dure qu’il faut savoir prendre du recul. Je n’aime pas me vanter de cette façon mais quand on est un gay assumé à vingt-cinq ans on a eu le temps de voir des choses qui font réfléchir. Alors peut-être que parfois je peux sembler lourd mais j’ai eu le temps de comprendre comment fonctionne le monde. C’est peut-être pour ça que je suis rassuré de croire en des dieux, si humains soient-ils. Peut-être parce que ça me donne encore l'espoir de voir les choses s'arranger.

   
Je suis né dans une petite ville reculée de l’état du Michigan à côté du Lac du même nom. Mes parents sont des gens simples, des citoyens américains lambda comme on en voit partout. Conservateurs sûrement, un peu arriérés aussi je pense. J’avais une sœur aînée de cinq ans de plus que moi aussi. Le genre fille modèle qui a évolué en tête bien pensante. J’avais pas une famille particulièrement religieuse ou engagée, juste républicaine. Enfin il m’arrivait de voir parfois un chat ou un oiseau se changer en humain et de voir quelqu’un faire apparaître un objet de nulle part mais je voyais ça depuis aussi loin que je me rappelle donc ça ne m’a jamais paru étrange, je pensais simplement que les histoires qu’on me racontait étaient vraies. J’ai grandi en jouant au foot avec des camarades à la sortie de l’école, je n’avais pas de préoccupation particulière autre que d’avoir des notes correctes à l’école et pouvoir m’amuser.
Les vrais problèmes ont commencé au collège, vers la deuxième ou troisième année. Bien sûr à ce moment là comme tous les garçons de mon âge j’ai commencé à regarder les filles. Après tout c’est bien ce qu’on attend d’un garçon de 14 ans en bonne santé. Sauf que rapidement je me suis rendu compte que les filles bah c’était pas trop mon truc. Je les trouve souvent trop superficielles, trop bavardes, trop trop. Bien sûr ce sont en grande partie des clichés et j'en suis conscient, mais à l’époque elles m’apparaissaient comme ça. Je préférais les cheveux courts aux longues crinières et les poitrines me rebutaient quand les mecs de mon âge s’extasiaient sur le décolleté de la prof de maths.
Je me suis dit que ça ne devait pas être si grave, que ça viendrait en son temps et que c’était pas forcément anormal. J’ai tenté de me rassurer comme le font pas mal de jeunes qui se rendent compte qu’ils ont taché leurs draps devant un rêve dont ils ne veulent pas comprendre la nature. Je mentais à mes potes en commentant les filles qu’ils me montraient, je mentais à mes parents en leur disant que j’avais une copine alors que je fantasmais sur mon prof de sport. En gros j’avais un problème : j’étais homosexuel.
Dit comme ça, ça peut sembler simple mais pour moi c’était une catastrophe. J’étais au lycée et ça commençait vraiment à parler de ce genre de chose, les rumeurs circulaient vite et elles faisaient mal. On avait une réputation à avoir, à tenir. J’essayais de me tenir à l’écart de ce que je voyais comme une mascarade grotesque et cruelle. Une chasse au pouvoir et à la popularité qui me dégoutait. Et puis il y eu ce garçon à une fête qui me lançait des regards que j’aimais bien. Il m’a fait découvrir un monde sympathique qui m’a bien plut. Je me suis surpris à aimer être gay. Je ne l’aimais pas, pour moi il restait plus un bon ami même si on est sortis ensemble un moment.
Et puis j’ai terminé le lycée, j’avais 18 ans. J’étais surtout encore très naïf et je pensais que mes parents comprendraient ce que je suis. J’attendais simplement le bon moment pour leur dire. En y repensant je me dis que si j’avais été moins lâche ça ne m’aurait pas fait de mal.
Je suis tombé amoureux. C’est très bête à dire mais l’amour rend con, vraiment. Et j’ai été très stupide. Je suis sorti avec Jeremy pendant un an, un an où il a accumulé des photos et des vidéos sans que j’y fasse attention. Une année où j’ai été heureux avant ma descente aux enfers.
Il a tout balancé sur le net, sur les réseaux sociaux, et a tout raconté à mes proches sans que je puisse me justifier de quoi que ce soit. Il m’a trainé dans la boue en place publique et a méthodiquement détruit ma vie alors que je l’aimais. Je n’ai jamais bien su pourquoi il avait fait ça. J’avais 20 ans et j’étais brisé, isolé de ma famille et mes amis – mais était-ce vraiment des amis ? – et je le haïssais.
Je suis parti de chez moi avec le vague sentiment d’être devenu orphelin et je suis allé à New York. J’ai trouvé un petit boulot de serveur en cherchant le moyen de me venger. J’ai eu une occasion un peu plus tard quand j’ai rencontré une certaine personne. Il était hackeur amateur et il me draguait ouvertement pendant mon service, l’occasion que je voulais. J’ai pu rendre à Jeremy la monnaie de sa pièce en pourrissant sa e-réputation avec de fausses informations.
J’ai pris un nouveau départ après ça, je suis parti en Angleterre et j’ai changé de vie. J’ai pu aller à l’université en faisant des petits boulots pour joindre les deux bouts. La routine s’est réinstallée entre les sorties en boîte, les services au bar et les cours à la fac. Je me sens un peu seul dans ma nouvelle vie pourtant. Il me manque quelque chose, une présence, un ami. J’espère que je finirais par le trouver.

 
 
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