Dim 2 Aoû - 16:03
Pendant quelques secondes, j'ai l'impression d'avoir mon reflet face à moi : yeux tout ronds, grand sourire débile... ça pourrait presque être moi, sauf que je suis plus beau. Il parait vraiment surpris par ce que j'ai dis bien, même en cherchant très loin, je ne parvienne pas à déterminer pourquoi. C'est parce que je lui ai dit que je le plaignais ? Ou que ça me rendais triste pour lui ? Genre il est heureux que je sois triste c'est ça ? en fait, il est pas sympa c'est juste un gros tordu. Je lui jette un regard soupçonneux, jusqu'à ce qu'une autre idée me traverse l'esprit. Il est peut-être juste ne manque de câlins et d'amour. C'est vrai quoi s'il ressent rien physiquement, ça veut dire qu'on peut pas lui faire de câlins. Ou au contraire, on peut lui en faire pleins car il les sent pas, donc il ne s'en lasse pas!
Mon cerveau rentre en surchauffe à ce moment-là, en raison des différentes théories qui passe par tous les coins de mon crâne. D'autres images me viennent à l'esprit lorsqu'il me dit qu'il lui arrive de guider les âmes aux enfers. Je l'imagine direct ne mode guide touristique.
-Parce que ça... c'est pas une mission importante ? demandais-je, incertain.
Puis, comme quelqu'un qui se rend compte qu'il ne reste qu'un kinder bueno dans le rayon, je me jette à moitié sur la table pour me rapprocher de lui.
-Je te réserve direct par contre! Je veux que ce soit toi qui me guides et euh... c'est gratuit hein ?Ben quoi ? Ça parait bête mais chez les grecs, ils leur donnaient des sous à leur morts pour qu'il puissent payer Charon. Donc vous voyeeeez, c'est en fait supra intelligent comme raisonnement. N'empêche qu'ici, c'est pas la même mythologie... mais je me souviens moyen de mes cours sur Sumer.
Il repart ensuite sur ces pouvoirs, et il me réponds à sa façon quand à la douleur. au début je comprends pas trop ce qu'il veut faire ( il va se frapper avec une fourchette ? Ou se coiffer avec comme la petite sirène ? ). NON! Il se plante carrément avec! Je pousse un cri extrêmement viril tandis que j'aperçois le métal s'enfonçais dans sa chair. Il ressort presque aussitôt, couvert d'un sang foncé, et la repose sur la table comme si de rien n'était. A ce moment-là, je dois être pâle comme un linge. Ma tête tourne un petit peu et j'ai des nausées qui me prennent. J'entends à peine la suite de la conversation. Je repousse mon plateau d'une main maladive.
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Je crois... que j'ai plus faim.Puis, deux secondes plus tard, je secoue ma tête pour mettre de l'ordre dans mes idées et le foudroie du regard avant de l'engueuler, toute énergie retrouvée.
-Refais plus jamaaaaaaais ça! dis-je en insistant bien sur le "jamais". J'ai eu la frousse de ma vie! J'ai carrément eu mal pour toi crétin!Ça ne vous ai jamais arriver genre à la télé ou de loin, quand vous voyez quelqu'un faire un truc et se faire mal et avoir l'impression que ça vous arrive à vous, d'avoir mal pour lui ? Moi tout le temps ( surement mon côté angoissé qui veut ça...). Et là ben ça fait pareil. en plus il fait le plus normalement du monde cet asticot!
Un nouveau haut-le-coeur me prend lorsqu'il parle de ses doigts.
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Ose essayer devant moi et c'est la tête que tu devras te faire repousser, menaçais-je, sans grand assurance.
Deux nouvelles secondes plus tard, je penche cependant vers lui avec intérêt.
-Mais c'est vrai, sans blague, ça repousse ?J'étouffe alors un long bâillement. Je me rappelle alors que je suis arrivé il n'y a pas si longtemps et que le voyage a été long, sans possibilité de me reposer. De plus, maintenant que je suis en digestion, le sommeil me menace de plus en plus. J'essuie le coin de mes yeux à la manière d'un gamin
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Par contre, je suis désolé Mister Dead mais je vais avoir besoin de sommeil... Je reprends aussitôt un peu plus d'énergie pour enchaîner avec enthousiasme.
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Mais on a intérêt à se revoir hein! Surtout que pour l'instant, t'es mon seul pote dans le coin!Je finis par me lever en sa compagnie ( parce que je ne me souviens plus de l'endroit où se trouve les dortoirs... il me les a seulement montré d'ailleurs ? ). Une petite heure plus tard, le temps de déballer deux trois affaires et de m'habituer à cette chambre lugubre que les habitants de trou paumé affectionnent, je tombe dans un profond sommeil, sans rêves.