On est à l'abri... Enfin à l'abri. On a eu la malchance de tomber dans la seule fichue chambre où un missionnaire est en train de papoter avec un humain. Je sais pas trop quoi répondre, d'autant qu'à côté Warren se retient de rigoler autant que moi. Comment vous voulez que je sois sérieux dans un moment pareil ? C'est vraiment étrange comme situation, avec l'humain qui nous fixe comme si on était des aliens et le missionnaire qui fait les gros yeux. Oui, eh bien désolé, ce n'est pas de notre faute si on se fait poursuivre par trois psychopathes parce qu'ils ne sont pas fichus de comprendre que lorsqu'on sème quelque chose, on le récolte. Ou quelque chose dans ce style-là. Warren ouvre la bouche et j'acquiesce vivement lorsqu'il dit que trois abrutis n'ont pas appréciés qu'on s'embra--
Hein que quoi ? J'ouvre des yeux ronds comme une soucoupe en m'arrêtant d'acquiescer (et de respirer) et, quand ils détournent les yeux, je l'assassine du regard en lui écrasant le pied.
— Tu pouvais pas trouver une autre excuse ? je souffle en tentant désespérément de ne pas nous faire entendre, les joues cramoisies.
Et là, je vois un des mecs étirer un sourire amusé en nous voyant échanger des messes basses. Mon cerveau brûle en même temps que mon visage. Ahah. Ahahah. Je me plaque la main contre le visage en essayant de réfréner mon rougissement. C'est la manière dont il l'a dit... Je ne m'y attendais pas. Je m'attendais à vrai dire à tout sauf à ça.
Mes oreilles brûlent.
On attend un peu dans le silence et je fixe délibérément le sol, la main serrée sur mon coussin. Quand j'ai l'impression de ne plus les entendre beugler dans le couloir, j'entrouvre la porte pour regarder dehors.
— Ils doivent être partis… je souffle, avant de me tourner vers les deux mecs.
Merci les gars, c'est sympa.Oui, j'ai dit "les gars", ça m'arrive de parler en argot et- et chut, je n'arrive vraiment pas à me concentrer. Je me glisse hors de la chambre en les saluant et suis soudainement ravi que le couloir soit aussi frais. Je frissonne un peu malgré tout, mais au moins, j'arrive mieux à réfléchir.
— … 'rci pour avant, je souffle lorsqu'il a fermé la porte, toujours sans le regarder, mortifié par la réaction excessive de mon épiderme.
Quand tu es venu, je veux dire !Pas pour ton excuse pourrie qui m'a donné envie de me jeter par la fenêtre. Ca ne me gêne pas, mais... Je suis pudique, ce n'est pas de ma faute. Même si c'est faux. Je me passe la main sur la nuque.
— Ah, bref... On remonte ? Enfin, seulement si-D'accord, il m'a perdu tout à l'heure. Mais ce n'est pas de ma faute, ça m'a agacé de le voir lâcher ça comme ça, comme si c'était naturel et- Bref. Bref. BREF.
HRP : J'suis comme ça dans ma tête ->